Face à Trump et Poutine, l’Europe fait sa
révolution militaire
Bruxelles s’apprête à vivre un Conseil européen
pas comme les autres. Entre une Ukraine en difficulté et une défense européenne
en quête d’existence, les 27 – ou plutôt les 26 + 1 – vont devoir jongler
avec des réalités géopolitiques qui n’attendent plus.
Publié le 06/03/2025 à 06h30
Si vis pacem para bellum. Si
tu veux la paix, prépare la guerre. Cette expression remonte au Bas Empire
romain à la fin du IVe siècle après Jésus-Christ. Elle est
attribuée à Flavius Vegetius Renatus dont on ne sait pas grand-chose si ce
n'est qu'il est l'auteur d'un ouvrage, De la chose militaire,
qui nous est parvenu. Seize siècles plus tard, cette devise entrée dans le
langage courant pourrait figurer en titre des conclusions du sommet
européen spécial qui s'ouvre, ce jeudi, à Bruxelles.
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La belle endormie européenne se réveille au son
du bruit de bottes à l'est et des sermons belliqueux de Donald Trump
à Washington. Tout le monde comprend que la garantie de sécurité américaine ne
tient qu'à un fil que le nouveau locataire de la Maison-Blanche peut rompre à
tout moment. Dans le discours, les institutions européennes parlent encore
d'« alliés américains », de « partenaires »,
« d'amitiés transatlantiques », dans les faits, c'est en toute
hâte que les 27 entendent se réarmer et renforcer la base
industrielle de technologique du Vieux Continent.
Les six types d'armements à produire en commun
Le plan de réarmement présenté mardi par la
présidente de la Commission Ursula von der Leyen sera rapidement endossé.
L'heure n'est plus aux tergiversations. La Commission a décliné un instrument
d'urgence avec la possibilité de prêter aux États membres, dans les meilleures
conditions du marché, jusqu'à 150 milliards d'euros pour financer des
projets militaires communs. Six capacités lacunaires ont été précisément
définies qui méritent une industrialisation à marche forcée : munitions et
missiles à longue portée, défense aérienne et antimissile, drones et
anti-drones, guerre électronique, surveillance spatiale et mobilité militaire
(renforcement des routes et ponts pour les transports lourds).
« Notre
modèle de sécurité s'écroule » : le cri d'alarme du général Vigilant
Il y a encore une semaine, pas un haut
fonctionnaire de la Commission n'aurait cru cela possible. Mais Donald Trump et
ses embardées effraient tellement les décideurs qu'il est plus que temps
d'ériger une défense pour les Européens qui puissent se passer de l'Oncle Sam.
Simplement, il ne faut pas le lui dire pour ne pas accélérer son désengagement,
pourtant largement annoncé par Trump durant sa campagne.
La peur de Trump fait sauter les verrous
budgétaires allemands
Les montants avancés auraient fait s'étouffer
les gardiens de l'orthodoxie budgétaire il y a encore quelques mois. Mais
voilà, les temps changent, et même Berlin semble avoir rangé son frein à main
budgétaire au placard. En pleines négociations en vue de former un
gouvernement, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate
(SPD) sont tombés d'accord pour casser la grosse tirelire allemande.
Merz au
pas de charge pour construire la coalition allemande
L'Allemagne, jadis championne de la rigueur,
propose désormais d'exempter les dépenses militaires au-delà de 1 % du PIB
de son sacro-saint « frein à la dette ». Une révolution copernicienne
qui en dit long sur la panique qui s'est emparée des capitales européennes face
aux signaux venus d'outre-Atlantique. Les dépenses pour la défense et ses
infrastructures pourraient totaliser jusqu'à 1 000 milliards d'euros
au cours de la décennie à venir, selon les annonces du futur chancelier
Friedrich Merz.
800 milliards sur quatre ans : le
cocktail financier européen
En plus des prêts de la Commission, le plan
européen prévoit un cocktail détonnant : flexibilisation des règles
budgétaires avec le déclenchement de la clause nationale d'échappement dans la
limite de 1,5 % du PIB, mobilisation des fonds structurels non utilisés,
expansion du portefeuille de la BEI et appel aux capitaux privés via l'Union
des marchés des capitaux (ce qui prendra plus de temps). Sur ce point, il
existe un consensus entre les 27. Ursula von der Leyen estime, en combinant le
tout, que 800 milliards d'euros sont mobilisables sur quatre ans.
Ursula
von der Leyen annonce un plan de 800 milliards d'euros pour réarmer
l'Europe
S'agissant du soutien à l'Ukraine, l'autre
thème du Conseil, c'est une autre paire de manches. Viktor Orban, fidèle à son
rôle de trouble-fête, a annoncé, dans un courrier, qu'il ne signerait pas de
conclusions sur l'Ukraine. Le Premier ministre hongrois, dans une lettre au
vitriol, plaide pour des « discussions directes avec la Russie » et
propose de se contenter de rappeler la résolution 2774 du Conseil de
sécurité de l'ONU.
Viktor Orban, le trumpiste qui résiste
Une position qui n'a pas vraiment surpris les
autres dirigeants peu enclins à réviser leur position qui se résume
en quatre principes : pas de négociation sans l'Ukraine, pas de
discussion sur la sécurité européenne sans les Européens, pas de cessez-le-feu
sans processus de paix durable, et des garanties de sécurité « robustes et
crédibles » pour Kiev. « Si Orban ou le Slovaque Fico ne veulent pas
signer ces conclusions, on fera sans eux, mais on ne passera pas la nuit à les
réécrire », prévient un diplomate européen. Le dirigeant hongrois
était reçu par Emmanuel Macron, mercredi soir, à Paris. Une discussion pour
trouver une porte de sortie honorable ou des voies de convergences.
Vives tensions entre
l'Ukraine et la SlovaquieLe problème plus spécifique du Slovaque Fico tient
à son contentieux avec Volodymyr Zelensky sur l'arrêt de l'acheminement du gaz
russe par gazoduc. Si les conclusions du sommet intègrent ce problème, Robert
Fico pourrait ne pas s'opposer aux conclusions sur l'Ukraine.
Antonio Costa a proposé un amendement aux conclusions en ce sens. Cet
amendement était débattu par les ambassadeurs de l'UE en Coreper (leur
assemblée) jeudi matin.
De toute façon, le veto de Fico ou
d'Orban ne change rien sur l'aide à l'Ukraine. Le soutien financier à
Kiev est déjà acté pour 2025 – 30 milliards d'euros entre
l'initiative ERA du G7 et la facilité Ukraine –, mais c'est sur le volet
militaire (qui mettra des soldats sur le sol ukrainien en cas de
paix ?) que les discussions s'annoncent plus tendues, avec en toile
de fond le « filet de sécurité » américain.
Entre Trump et Zelensky, l'Europe en
équilibriste
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre En toile de
fond, l'ombre du président Trump plane sur ce sommet. Sa récente intervention
au Congrès, moins belliqueuse qu'attendue, a quelque peu rassuré. Mais pour
combien de temps ? Chaque matin, il tombe de Washington une pluie continue
de fléchettes empoisonnées… Pris entre Moscou et Washington, les Européens
tentent de construire des ponts entre les présidents Trump et Zelensky, tout en
préparant leur propre ligne de défense.
Le président Zelensky, attendu en personne à
Bruxelles, jouera sa partition dans ce concert diplomatique. Ses excuses
publiques adressées à Trump ont créé les conditions d'une détente appréciée à
Bruxelles. Au moins, sur le volet défense, « ce qui semblait impossible il
y a trois semaines est devenu une évidence aujourd'hui », confiait un
diplomate à la veille du sommet. Reste à transformer l'essai dans les
semaines et mois à venir. Les carnets de commandes de l'industrie militaire
européennes vont gonfler…
La masturbation intellectuelle des dirigeants
et politiciens élus et réélus par les citoyens des 27 pays de cette EUROPE
OCCIDENTALE dite UNIE n’a jamais résolu ces problèmes de politiques
internationales !?
Tous les intervenants ne se réfère pas à leur
passé historique dont ils ne tiennent pas compte depuis nos dernières guerres
mondiales 14/18/ et 39/45 peut-être à cause de leurs orgueils mal placés démesurés
de leurs chefs d’états qui ne pensent qu’à eux en voulant en plus donner des
leçons aux autres de ces pays soit disant unis (mais sur le papier) !?
En fait c’est historique de par l’ancien régime
monarchique notamment pour la France qui nous colle à la peau malgré une révolution
en 1789 vite oubliée par les empires napoléoniens et nos républiques plus tard
avec la dernière en place la Veme mais dont on n’en n’a pas tiré de leçons comme
notre petit MACRON petit bourgeois hyper bavard donneur de leçons de bienpensant
hypocrite mais cela ne date pas de lui puisqu’élu et réélu par ces citoyens
lambda qui doivent le vénérer surement car beaucoup de mécontents n’ont pas été
capables de s’en séparer et là il nous fait un de ses discours pompeux mais
bien tourné pour nous informer ce que l’on savait déjà depuis l’élection de
TRUMP nouveau président des USA pourtant notre allié qui lâche l’Europe Unie
donc la France pour sa défense US !?
Donc merci à nos dirigeants de cette « macronie
fantôme de si mal nous gouverner et de mal nous protéger car nous Français
lambda nous sommes stupides ou ignares ayant perdu notre bon sens !?
Et si malheureusement çà s’empire et va plus
mal il ne faudra pas venir pleurer !?
Jdeclef 06/03/2024 14h57