mardi 7 janvier 2025

J.MARIE LE PEN a marqué l’époque de ma génération le champion des aboyeurs de foire patenté inutile d’ailleurs car il ne voulait pas le pouvoir avec son FN en semant le souk dans les autres partis (dit fréquentables) mais comble des hypocrites devenus bienpensant donneurs de leçons avec nos présidents passés et surtout présents pendant cette VEME REPUBLIQUE obsolète et malade !?

 

Jean-Marie Le Pen, le diable de la République, est mort

Le cofondateur du Front national, provocateur, autoritaire et xénophobe, est décédé ce mardi 7 janvier à 96 ans, après soixante ans d’une carrière politique faite de conquêtes, d’outrances et de trahisons.

Par Saïd Mahrane et Hugo Domenach

Le « mythe » est mort. « Mythe », le mot est de lui. Il se considérait comme tel et, il avait beau chercher, il ne voyait personne d'autre que lui à cette altitude. « Oui, je laisserai une trace dans l'histoire, car, dans le fond, je suis un mythe. Le dernier », répétait-il quelques années avant sa disparition, ce mardi 7 janvier 2025 à l'âge de 96 ans. 

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S'il détestait évoquer sa retraite politique, synonyme pour lui d'abdication, Jean-Marie Le Pen ne rechignait pas à évoquer la mort. Sa voix se faisait alors plus profonde, conforme au sujet évoqué. On comprenait qu'elle lui était, cette mort si proche, insupportable en cela qu'elle mettrait un terme à ce qui pour lui n'est que jouissance : la vie.

Les dernières confessions de Jean-Marie Le Pen au « Point »Dans le fond, son nationalisme, dans sa manière de le vivre, n'était pas malheureux. Il était riant, chantant et bohémien. La mort était avant tout, pour ce comédien né, un rideau qui tombe, un éclairage qui s'éteint, et moins un cercueil que l'on cloute. Il aimait la vie, et surtout la vivre.

Il affirmait cependant être un familier de la mort, parce qu'« enfant, [il] aimai[t] [s]'asseoir la nuit sur les tombes et regarder la lune. En Bretagne, on habitue les enfants très tôt à la mort ». Et puis, comme ça, entre deux silences, il se mettait à clamer ces quelques vers de Musset : « Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage / Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux. »

« Il n'y a qu'un seul numéro au FN »

Le mythe est mort, mais sa réputation demeure. Un diable en chef, qui aimait se voir dépeint ainsi. Provocateur à 30 ans ; provocateur à 90 ans, et plus. Toujours. Rigolard et prétentieux, de mauvaise foi et xénophobe, il épinglait les médailles au revers de son propre veston persuadé que jamais plus un leader politique ne reproduirait ce que lui a fait : créer un parti, une dynastie, une renommée…

« Ma vie politique est une réussite ! » décrétait celui qui fut, en réalité, un piètre stratège, dont la longévité politique tenait à son autorité et à son charisme, incapable qu'il était de se projeter au-delà d'une présidentielle, la seule tribune qu'il jugeait à sa mesure. Le temps d'un quinquennat – ou d'un septennat –, il retournait, battu, à sa marge, l'extrême droite, où il se sentait si bien, comme Diogène en son tonneau.

 Aux origines du RN : l'histoire secrète du clan Le Pen

Le pouvoir n'était pas son affaire pourvu qu'il présidât le FN, son petit royaume, avec ses ors, ses dauphins, ses courtisans – et ses affriolantes courtisanes –, ses bouffons, ses traîtres et son « félon ». En 1998, Le Pen refuse que Bruno Mégret, son numéro 2, mène la liste des européennes et reste sourd face à ses exigences de professionnalisation et d'implantation locale.

Le « Menhir » refuse surtout qu'un autre que lui tienne le haut de l'affiche. « Il n'y a qu'un seul numéro au FN, c'est le numéro un », tonnait-il publiquement. Après une tentative de putsch raté, Mégret a créé son parti, le MNR, et emporté avec lui près de la moitié des cadres frontistes, affaiblissant Le Pen. Il s'en relèvera.

Convaincu d'inspirer la peur

La prouesse du 21 avril 2002, une frayeur plus qu'un bonheur, a été son sommet et le début de son déclin. Les autres – Marine et sa bande de copains – ont pris la place, comprenant que le plafond du vieux chef était atteint : 17 %. Mission, dédiaboliser le parti, stratégie qu'il prenait comme une attaque personnelle en ce qu'elle insinuait qu'il était le diable. Il fallait, selon les nettoyeurs, changer le nom et le logo, et tout repeindre en rose. « Les médiocres ! » grognait le fondateur, n'ayant plus que sa bouche pour nuire.

Le Pen visait Steeve Briois, Bruno Bilde, Louis Aliot et, jusqu'à son départ, l'énarque Florian Philippot, dont il se plaisait à féminiser le nom. Ce Le Pen-ci méprisait les marinistes. Les marinistes le snobaient. Choc des cultures, des codes et des virilités. D'ailleurs, lequel de ces « baronnets » a déjà tenu une arme, tiré une cartouche ou sait seulement ce qu'est une Panhard – une automitrailleuse utilisée durant la Seconde Guerre mondiale ?

Être énarque était, pour Le Pen père, la pire des tares. Aux intellectuels, il préférait les bagarreurs, les violents, les ultras, comme lui. Dans le regard de l'ennemi de droite, comme de gauche, et en dépit des attaques et des insultes, il ne pouvait s'empêcher de deviner de la crainte. Il en riait, convaincu d'inspirer physiquement de la peur.

Pour débattre avec lui, longtemps il n'y eut guère que Bernard Tapie, « ce type sorti des bas-fonds », ou Nicolas Sarkozy, deux mâles démonstratifs. Car le débat, avec lui, était impossible : Le Pen disait ce qu'il voulait sur qui il voulait. Redoutable débatteur. Brute menaçante. Latinophone doué. Il repoussait toujours plus loin les limites imposées par la loi, le CSA et le politiquement correct. Les dérapages – mot inventé pour lui – ont donné lieu à de multiples condamnations. Il parlait d'une justice d'exception, qui appliquerait à son encontre une « Lex lepenia ».

Tête à claques et sûr de lui

« Soixante ans de vie politique ! Élu député en 1957 ! » clamait le pirate fier de ses mille abordages. Nationaliste, poujadiste, défenseur de la patrie, anti-immigrationniste, bouffeur de communistes, nostalgique de l'Algérie française, histrion de la politique… De tout ça – et de pire encore –, il a été affublé. Image enténébrée par soixante ans de carrière politique.

Au départ, la Bretagne. Jean-Marie Le Pen est né le 20 juin 1928 à la Trinité-sur-Mer d'un père pêcheur, prénommé Jean, et d'une mère paysanne, Anne-Marie. Il a le physique des siens : massif, solide, les os lourds, le cou taurin et la main à étrangler un coq d'une seule pression.

À la naissance, le bébé pèse pas moins de 6 kg ! « J'ai pris le sein de ma mère jusqu'à mes 3 ans », confiait-il, pour expliquer sa belle constitution. Jean-Marie Le Pen a grandi dans une maison en terre battue de la Trinité, son « pays », disait-il. Enfant turbulent, joueur et baroudeur, il passe beaucoup de temps avec sa mère, catholique pratiquante, lorsque son père part en mer.

Malgré maman, j’ai voulu voir et c’était horrible. Le visage n’est qu’une plaie livide, méconnaissableJean-Marie Le Pen, à propos de son père


Le garçon, tête à claques et sûr de lui, lit cependant beaucoup quand il ne « baise pas [s]a voisine ». Ce qui, on le verra plus tard – s'agissant de la lecture –, lui sera d'une grande aide. Il dévore les livres, en particulier L'Île au trésor, qu'il a lu et relu, mis à sa disposition dans la bibliothèque de l'école religieuse de son village.

Très vite, il abandonne la « catho » pour se rendre à « l'école du diable », la laïque. Moins par souci d'intégrer un établissement de ce genre que pour suivre un de ses meilleurs copains. Le 22 août 1942, à 14 ans, il devient orphelin. La Persévérance, le bateau de pêche de son père, qui ramenait de la sole en pleine nuit, a sauté sur une mine allemande remontée dans son chalut.

Il raconte cette scène émouvante dans le premier tome de ses mémoires Fils de la nation (éditions Muller, 2018) : les larmes aux joues, il s'en va reconnaître le corps de son père sur la plage de Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan). « Malgré maman, j'ai voulu voir, et c'était horrible. Le visage n'est qu'une plaie livide, méconnaissable », écrit-il. Le drame de sa vie, qu'il exploitera à outrance.

La rencontre avec Pierre Poujade

À 18 ans, il quitte la Bretagne et s'installe à Paris. Il étudie, fréquente les filles, picole, se bagarre. Mi-voyou, mi-jouisseur. Il traîne sa large carrure drapée d'un duffle-coat dans le Quartier latin. Le Pen chasse les « gauchistes ». Parmi eux, un jour, un certain Pierre Mazeaud, qui a raconté lui avoir mis son poing en pleine figure, rue Soufflot. Les années 1950, ô combien politiques, seront pour lui formatrices.

En 1953, il intègre une expédition humanitaire sur les polders de Hollande pour venir en aide à des populations victimes d'inondations. Il se fera ensuite élire président de la Corpo droit. En 1955, à son retour d'Indochine, où il a servi comme sous-lieutenant au premier Bataillon étranger de parachutistes (BEP), il devient le délégué général de l'Union de défense de la jeunesse française.

À l'âge de 27 ans, il est élu député poujadiste. La rencontre avec Pierre Poujade fut pour lui décisive. De cette proximité avec le responsable de l'Union de défense des commerçants et artisans, en septembre 1955, est né le populisme conceptualisé – anti-fisc, anti-notables, anti-intellos… – dont il s'est longtemps réclamé. « Le président des Anciens d'Indochine me trouve et me dit : Vous devriez rencontrer Poujade, qui est à la tête d'un mouvement qui secoue la France. »

 Pourquoi il faut lire les Mémoires de Jean-Marie Le PenTrès vite, une rencontre est organisée dans une brasserie parisienne, Le Zimmer, place du Châtelet. « Je suis un patriote, ma femme est pied-noir et je défends une Algérie française. » Ainsi se présenta « Pierrot » Poujade dans ses habits de crooner italo-américain, chaussures bicolores. Le jeune Breton hésite à pactiser, pourtant séduit par la marginalité de cet ancien goudronneur. « Je parle à Blois, dans quatre jours, venez m'y entendre », lui propose Poujade.

Le Pen raconte la suite : « Il y avait 3 000 personnes installées dans une église. C'était un régiment d'infanterie en civil ! Devant les notables, au milieu, les commerçants et, derrière, les agriculteurs et les ouvriers. On n'entendait que la faconde méridionale de Poujade. À la fin, il vient me voir et me dit : Alors ? Je lui réponds : On est prêts à marcher avec vous. »

« Dieu m'a puni ! »

Le Pen surfe sur la vague populiste, devient député de Paris. Il remplit des salles entières, donne des meetings dans toute la France, rode son discours nationaliste. Le 5 août 1968, Jean-Marie Le Pen, alors patron de la Société d'étude et de relations publiques (Serp), qui édite des chants du IIIe Reich aussi bien que de l'Armée rouge, envisage d'embarquer sur son bateau, le Général Cambronne, quand on lui annonce la nouvelle : à Neuilly-sur-Seine, sa femme vient d'accoucher de leur troisième enfant.

Le Pen renonce finalement à sa virée en mer pour se rendre auprès de Pierrette (Lalanne de son nom de jeune fille) et du nouveau-né, qui est, à sa grande déception, une fille, encore une ! Elle s'appellera Marine (née Marion, Anne, Perrine Le Pen). Il avait prénommé sa deuxième fille Yann car il espérait un garçon… « Oui, j'aurais aimé avoir un garçon, mais on ne commande pas ce genre de chose, cela relève du ciel… Disons que Dieu m'a puni ! » confiait-il, hilare, en 2011.

Les trois filles Le Pen ont été baptisées et ont reçu une éducation en partie religieuse. Dès leur naissance, le père leur choisit des parrains. Pour Marie-Caroline, sa favorite, ce sera l'avocat star d'extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, grand défenseur de l'OAS. Pour Yann, la discrète, celui qui fut le trésorier du FN lors de sa création en 1972, Pierre Durand, un inconnu. Et pour Marine, le garçon manqué, il désigne un de ses meilleurs amis, un certain Henri Botey, alias « Monsieur Éric » ou « l'empereur de Pigalle », haut personnage des nuits parisiennes, proche du clan Zemmour, incarcéré en 2011 pour proxénétisme…

 Famille Le Pen : 40 ans de trahisonsPère absent, toujours en vadrouille, ses filles ne l'ont que peu vu à la maison. L'autorité du père fait clairement défaut, et quand il est présent, l'homme au bandeau est très permissif, joueur et taquin, spécialement avec « Marine ». Elle sèche l'école ? Le père la défend et préfère en rire. Elle refuse de se coucher ? Qu'elle reste veiller avec les grands.

« Marine » souffre de voir ce père absent. Elle l'écrira dans son livre autobiographique, À contre flots (Éditions Jacques Grancher, 2006). Avant l'héritage Lambert, qui fit de Jean-Marie Le Pen, à l'automne 1976, un multimillionnaire, propriétaire du manoir de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), la famille Le Pen, qui vivait grâce aux avoirs et aux biens immobiliers de Pierrette, passait une partie de ses vacances dans une maison près de Dreux, à Mainterne (Eure-et-Loir).

« Cela permettait aux enfants du 15e arrondissement [où se situait leur appartement, villa Poirier, NDLR] de voir des vaches, au lieu des Arabes », déclarait le patriarche. La famille s'y rendait en voiture, le père au volant, les filles à l'arrière.

Le 2 novembre 1976, une bombe met en miettes l'appartement familial du 9, villa Poirier. Il est 3 h 45 du matin. Miraculeusement, aucun mort, pas un blessé. Pour Marine Le Pen, le traumatisme est grand et la rapprochera « définitivement » de son père…

« Un détail de l'histoire »

Plus tard, la famille s'installe à Montretout. Les filles Le Pen y voit défiler nombre de militants d'extrême droite, parmi lesquels les cofondateurs du FN François Duprat (Ordre nouveau), François Brigneau (collaborationniste) et Alain Robert (ancien d'Occident). Du beau monde. Ça parle politique, femmes ; ça picole.

En 1984, le président du FN fait sa première grande émission télévisée, L'Heure de vérité. Les Français, par millions, découvrent ce leader tout en nerfs, blond et borgne, éloquent et outrancier. Le mitterrandisme déçoit déjà, le PC s'effondre, et c'est vers le Front national, notamment lors des européennes de 1984, que l'électorat ouvrier se tourne.

En 1986, grâce à la proportionnelle voulue par François Mitterrand, le tribun fou fait son retour à l'Assemblée nationale. Souvenir : « Un jour, lors d'un débat sur le budget, je prends la parole à la tribune durant trente minutes, sans notes. À la fin de mon discours, je me tourne vers le banc du gouvernement et me mets à chanter : Mitterrand est roi, Chirac est sa reine, la la la… Balladur, qui était ministre des Finances, ne savait plus où se mettre. »

Marine Le Pen : au nom du pèreÉpoque de conquêtes ; époque d'humiliation, aussi, qui voit sa femme Pierrette, qu'il invita à faire des heures de ménage pour assurer son train de vie, poser en soubrette dans Playboy. Il enrage. À force de dérapages, il fait une sortie de route, lorsqu'en 1987, à la radio, il estime que les chambres à gaz sont « un détail de l'histoire ».

Cette déclaration aura raison de lui, non dans la foulée, bien que sa réputation fut alors durablement installée, mais des années plus tard, quand sa fille, Marine, si tendre avec lui, si protectrice, en fit le moteur de sa stratégie dite de « dédiabolisation ». En 2011, dans Le Point, quelques jours après son investiture à la tête du parti, elle affirme que les chambres à gaz sont « le summum de la barbarie ». Prémices spectaculaires de la rupture qui adviendra en 2015.

Père encombrant

Entre-temps, le vieux Le Pen s'ennuie, se sent marginalisé, lui le finaliste de 2002, et assiste impuissant à la promotion de Florian Philippot. Quoi de mieux pour exister quand on s'appelle Le Pen, Jean-Marie, qu'une déclaration explosive ? Après l'incendie de la maison de son épouse Janny en janvier 2015, Marine Le Pen accueille son père durant un peu plus d'un mois, chez elle, à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines).

Leurs relations sont déjà ternies. Le père venait de promettre une « fournée » à Patrick Bruel. Résultat : la suppression de son « journal de bord » du site du FN. « L'accueillir, je lui dois bien ça, c'est mon père, je ne vais pas l'abandonner dans une maison de vieux », dit-elle à un proche.

Le Pen, Zemmour et Philippot tirent les rois entre amisCet hébergement fut pour elle un cauchemar. Ambiance bizarre où le beau-père et le gendre – que Jean-Marie Le Pen prend pour un benêt – se croisent le matin dans le salon, encore hirsutes, se disant à peine bonjour. Le père ne faisant aucun effort pour être apprécié des siens. Il râle, parle à tout va, attend qu'on le serve à table.

Paraît un article dans lequel Jean-Marie Le Pen moque Philippot et fait l'éloge de Marion Maréchal-Le Pen. Sa fille n'en revient pas : « C'est incroyable, il parle dans la presse, bave sur nous et le soir, quand je rentre, il a les pieds sous la table et attend qu'on lui serve le dîner ! »

Fatiguée de ce père encombrant, elle demande à Nicolas Bay, vice-président du parti, qui vit lui aussi à La Celle-Saint-Cloud, de trouver une maison à son père, et vite. La rupture, ensuite, sera radicale. L'histoire est connue, qui s'est déroulée sur Twitter comme dans des cabinets d'avocats.

« Un idéal que je n'ai pas réussi à atteindre »

Chez lui, Le Pen, tout a toujours été imbriqué, mélangé, indissocié : la famille, la politique, l'argent, la communication… Cette mise au ban du parti, sa chose, fut en réalité sa première mort, bien qu'il tenta de se montrer en toute occasion vaillant, le poitrail bombé, mais aussitôt dégonflé par une violente quinte de toux, par l'obligation de s'asseoir et de s'excuser du « spectacle ».

Il n'avait plus cette force terrienne qui effrayait tant les siens, plus cette aura héritée de ses aïeux bretons. Soudain, il est apparu destructible. Sans même la force de faire une blague, grivoise s'entend – « Je n'ai qu'une ride et je suis assis dessus », nous disait-il naguère. La vie a de ces tortures. Il faisait des thalassos, des croisières, de la gym sur tapis, comme un retraité – mot qui lui était insupportable.

Jean-Marie Le Pen : « J'aimerais que Marine m'invite à l'Assemblée » Devant une assistante, il déclamait ses mémoires pour un livre, pour après. Il n'entendait plus grand-chose. Au téléphone, il prenait tout le monde, le moindre journaliste stagiaire avait droit à son quart d'heure lepéniste. Lors d'une grande interview testament, réalisée en février 2018 dans sa luxueuse demeure de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), nous avions demandé à Jean-Marie Le Pen, qui venait de boucler le premier tome de ses mémoires, de qualifier son destin.

« L'image la plus démonstrative serait celle d'un brise-glace. Je n'ai jamais navigué en eau libre. J'ai été dans l'opposition toute ma vie à la recherche d'un idéal que je n'ai pas réussi à atteindre, et qui est probablement au-delà de ma vie elle-même », avait répondu l'ancien marin.

Querelles et réconciliations

Au crépuscule de sa vie, lorsqu'il passait ses après-midi à regarder des séries politiques sur son écran géant en sirotant des panachés confectionnés grâce à sa tireuse à bière, Jean-Marie Le Pen était obsédé par sa réhabilitation. Il tentait de convaincre qu'il avait eu raison avant tout le monde. Sur tout. Contre tous. C'est pour cela qu'il a consacré ses dernières forces à la rédaction de ses mémoires.

« Je pense qu'il n'est pas inutile de remettre au point un certain nombre d'images qui ont été abusivement créées par mes adversaires. Ce livre a pour objectif de dire ma vérité à moi, pas celle de mes ennemis », nous avait-il répondu lorsque nous lui avions demandé pourquoi il le rédigeait. S'il jouissait d'être l'ennemi public numéro 1 pendant sa vie car l'attention générale était braquée sur lui, Jean-Marie Le Pen refusait de mourir en diable de la République.

Il préférait se mettre en scène en damné, éternellement condamné à l'opprobre pour avoir eu raison trop tôt, y compris par sa propre fille. Jusqu'au bout, il racontait encore à qui voulait l'entendre que les échecs de Marine Le Pen s'expliquaient par la mise en avant de thématiques qu'il ne cautionnait pas, comme la sortie de l'euro et de l'Union européenne. Et considérait que ses idées à lui auraient suffi à le faire gagner.

« Le lepénisme façon Marine est durablement installé » Il tentait aussi de convaincre que son expulsion a mené le RN à sa perte. Pourtant, il avait fait l'effort, après avoir vu la mort de près en avril 2018 à cause d'une mauvaise grippe, de se réconcilier avec sa famille. À l'occasion de ses 90 ans, il avait rassemblé Marie-Caroline, à qui il n'avait pas adressé la parole depuis plus de vingt ans, coupable de lui avoir préféré son mari Philippe Olivier, proche de Bruno Mégret, lors de la cession mégrétiste, et Marine Le Pen dont il était devenu un des principaux opposants politiques en l'attaquant presque quotidiennement sur le terrain médiatique et judiciaire pour contester son éviction.

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Un photographe de Paris Match avait été convoqué pour l'occasion. Car tout est toujours publiquement mis en scène chez les Le Pen. Les querelles comme les réconciliations. Malgré tout, jusqu'au bout, Marine Le Pen se méfiait de ce père qui, jusqu'au bout, a refusé de lui laisser de la place et dont les réactions à son égard restaient imprévisibles.

Car elle savait mieux que quiconque que sa seule doctrine politique, sa seule religion, c'était lui-même. Jusqu'au bout, il a tout fait pour que l'on continue à parler de lui. Il aura marqué son époque, mis des millions de gens dans la rue. On s'en souviendra. Comme d'un « mythe » pour ses partisans ou comme d'un détail.

 

Comme la France qui décline et malgré les dirigeants et politiciens de celle-ci médiocre jusqu’au dernier actuellement inutile Mr MACRON qui attend 2027 et qu’on n'entend plus ce qui ne nous manque pas à la vue de ces vœux de fin 2024 si pauvres !?

Marine LE PEN suite à l’Age avancé de son père a pris la suite de son père logiquement en créant le nouveau parti d’extrême droite RN pour dépoussiérer celui d’avant la tache était rude mais elle y est partiellement arrivée car une majorité tout de même les Français âgés surtout qui ont pourtant toujours peur de l’extrême droite et qui ne votent eux pas comme les jeunes trublions bien qu’ayant connus le pétainisme d’extrême droite dû aux dernières guerres mondiales de 1918/1940 pour le reste la leader de RN  traine une casserole judiciaire politique qui peut lui fermer la porte de l’élection présidentielle de 2027 Mais il reste le beau BARDELLA c’est pitoyable !?

A çà il faut ajouter le pire dans ces vieux politiciens MELENCHON et sa LFI de trublions mal élevés à croire que l’on les accumule de cette extrême gauche bien plus dangereuse car incontrôlable dont les Français trublions s’accommodent bien !?

Donc la France continue à glisser vers un trou sans fond malgré une ébauche de réferendum émis du bout des lèvres par notre président qui s’accroche donc se serait étonnant car provoquerait surement sa chute !?

Et les Français doivent se contenter de ce gouvernement « macronien » et surtout de ce vieux 1er ministre BAYROU usé !?

Remarquer si on est dans la (« M » QUI SENT SI MAUVAIS ») c’est que les FRANCAIS LAMBDA l’on bien cherché dans notre pays dit un des plus démocratiques du monde !?

 

Jdeclef 07/01/2024 16h31

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