« Ça va être le bordel » : le dilemme des socialistes face à Bayrou (ça y est déjà… !) Car reprendre les mêmes on sait faire comme des idiots !
En refusant de « participer » au gouvernement Bayrou, sans pour
autant se prononcer pour une censure « a priori », les socialistes
tentent de concilier opposition et parfum de responsabilité.
Par Hadrien Brachet
Publié le 13/12/2024 à 20h01
Les dirigeants du PS (ici Olivier Faure) répondent aux questions des
journalistes après avoir été reçus à l'Élysée, le 6 décembre. © Jumeau
Alexis / Jumeau Alexis/ABACA
C'était en 2012. Du temps où l'UMP et le PS régnaient encore en monstres
sacrés de la politique française. À l'époque, François Bayrou était cantonné au
rôle d'arbitre de luxe. Et ce jour-là de mai, le Béarnais avait décidé,
quelques heures après un déjeuner avec sa garde rapprochée dans le très chic 7e
arrondissement parisien, à deux pas du siège du MoDem, de donner un sacré coup
de pouce à l'équipe de gauche. « Reste le vote pour François Hollande,
c'est le choix que je fais », s'était ouvert en plein entre-deux-tours de
la présidentielle le leader centriste, en costume gris devant un pupitre
orange, dans une allocution à faire rager Nicolas Sarkozy.
Douze ans après, la situation s'est presque inversée. C'est François
Bayrou qui débarque à Matignon ce 13 décembre et la gauche qui se
retrouve en position stratégique pour faire, ou non, un beau cadeau à l'ancien
garde des Sceaux d'Emmanuel Macron. Or, comme il n'y a pas de dette en
politique, celle-ci ne semble, au premier abord, pas franchement décidée à lui
faciliter la tâche à tout prix. « Ce n'est pas la fête », euphémisait
ce midi un collaborateur socialiste, la tête dans les discussions internes.
Les Insoumis vent
debout
Sans surprise, à peine la nomination à Matignon du maire de Pau
confirmée, après une matinée dantesque marquée par les rumeurs contradictoires,
plusieurs figures de l'aile la plus à gauche du Nouveau Front populaire (NFP)
se sont empressées de lui envoyer une série de fléchettes. « C'est un
nouveau bras d'honneur contre la démocratie », a réagi Manuel Bompard, le
chef de file des Insoumis, pendant que Paul Vannier, proche de Jean-Luc
Mélenchon, en profitait pour embrayer une nouvelle fois sur une possible démission
du président de la République : « Macron ne tient plus qu'à Bayrou.
Le compte à rebours de sa chute est enclenché. »
Aucun socialiste ne participera au gouvernement mais nous ne censurons
pas a priori.Laurent Baumel
S'ils ne parlent pas explicitement d'une censure de principe, les écolos
ne se sont pas non plus montrés tendres envers le haut-commissaire au Plan.
« Ça n'est plus de la politique, c'est du mauvais théâtre de
boulevard », a écrit Marine Tondelier. Dans un communiqué acide, le groupe
écologiste à l'Assemblée a appelé, sans trop y croire, François Bayrou à tenir
compte « des propositions issues du débat parlementaire ». Un son de
cloche semblable à celui du PCF. « Nous allons juger sur pièce mais nous
n'attendons pas de François Bayrou qu'il fasse une politique de gauche car ce
n'est pas un homme de gauche, résume, amère, Cécile Cukierman, la patronne des
sénateurs communistes. Nous restons dans une position qui n'est pas
d'apriorisme mais pas d'optimisme non plus. »
L'entre-deux des
socialistes
En réalité, c'est surtout vers les socialistes que tous les regards sont
tournés. Avec leurs 66 sièges au Palais-Bourbon – et à condition que
la droite républicaine ne censure pas non plus – ceux-ci peuvent à eux seuls
permettre à François Bayrou de ne pas voir, comme Michel Barnier, son destin
lié aux bonnes grâces du Rassemblement national. Or, ces derniers jours, les
signaux envoyés n'étaient pas à l'amour inconditionnel. Loin de là. Sur BFMTV
mercredi, Olivier Faure était formel : François Bayrou, incarnant la
« continuité » du macronisme, « ne pouvait pas » être le
Premier ministre. « Bayrou, c'est Barnier bis », s'étranglait le même
jour un député PS de premier plan, pourtant pas connu pour refuser les
compromis. Les instances dirigeantes socialistes avaient même pris soin de
rappeler, comme l'a révélé Le Figaro, que si l'un des leurs entrait dans
un gouvernement « pas de gauche », il serait exclu du parti manu
militari.
À LIRE AUSSI « Les
emmerdes commencent » : le PS dans la nasse de la motion de censureCe
vendredi, les socialistes étaient en plein bureau national lorsqu'ils ont
appris la nomination du Béarnais. Et, d'après plusieurs participants, les uns
et les autres sont rapidement tombés d'accord sur la ligne de conduite :
pas de participation au gouvernement, mais pas non plus, à la différence des
Insoumis, de censure a priori. « Nous n'approuvons pas la nomination de François
Bayrou, nous la percevons comme une forme de déni démocratique de la part
d'Emmanuel Macron, résume le député Laurent Baumel au Point. Aucun
socialiste ne participera au gouvernement, mais nous ne censurons pas a priori.
Il faudra que François Bayrou nous montre sa disponibilité pour des changements
de cap importants. » Une sorte d'entre-deux pour se donner un parfum de
responsabilité dans la période d'incertitude politique, sans se fondre en
béquilles du macronisme.
Quelles conditions pour
la non-censure ?
Dans cette tentative acrobatique de trouver un équilibre, il est pour
autant difficile de savoir à quel degré de souplesse seront prêts les
socialistes au cours des négociations. Parmi les conditions d'une éventuelle
clémence, ceux-ci réclament notamment que le Premier ministre renonce à
l'utilisation du 49.3. Mais pas que. « S'il ne nous lâche rien par rapport
aux retraites, au pouvoir d'achat et qu'il nous annonce une loi immigration, on
ira à la censure », prévient un ténor. Le rapport du Béarnais aux troupes
de Marine Le Pen sera aussi attentivement scruté. « Avec Bayrou, ce
sera un gouvernement macroniste, estime un proche d'Olivier Faure. La question
c'est : “Est-ce que ce sera un gouvernement macroniste qui aura une
préférence au RN ou au front républicain ?” »
Dans un communiqué publié cet après-midi, la présidente de la
région Occitanie Carole Delga, opposante notoire à Olivier Faure, a semblé un
poil plus conciliante, regrettant qu'Emmanuel Macron « refuse de nommer un
Premier ministre de gauche », mais appelant les forces du « front
républicain » à « travailler dans un esprit collectif ». Sur Sud
Radio ce matin, le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane était même allé plus
loin, critiquant le positionnement sur l'exclusion de tout socialiste qui
participerait à un gouvernement n'étant pas de gauche, avant même la nomination
du Premier ministre. « Il ne pèse pas dans le parti, répond notre proche
d'Olivier Faure. Bayrou peut essayer d'accrocher un élu local mais ce n'est pas
ça qui donnera une coloration au changement de pied nécessaire. »
À LIRE AUSSI Dominique
Potier (PS) : « La stratégie de Jean-Luc Mélenchon ne nous oblige en
rien » Si le PS est resté plutôt uni depuis la censure, le bloc
central aura sans doute un œil sur d'éventuelles fissures internes lorsque
les discussions sur les lignes rouges seront plus concrètes ou, a fortiori, en
cas de débauchage d'ampleur. Le parti à la rose, foncièrement désireux de
ne pas paraître comme le fossoyeur du NFP, sera quant à lui très attentif à
l'évolution du positionnement des écologistes et des communistes. « Ça va
être le bordel encore quelques jours », pronostique un stratège qui
connaît bien la gauche.
MoDem le rouge ?
Signe que le nouveau Premier ministre sait qu'il navigue en eaux agitées,
il est resté très flou sur ses orientations politiques au cours de son discours
de passation. Tout au plus François Bayrou a-t-il évoqué son passage à
l'Éducation nationale, thème cher à la gauche, et appelé à la
« réconciliation » du pays.
Ces derniers mois, le MoDem avait envoyé quelques signaux au camp bâbord. Sans s'opposer frontalement au texte sur les retraites, François Bayrou avait lui-même estimé après coup qu'une « autre réforme était possible ». Au cours des discussions budgétaires du deuxième mandat Macron, députés de gauche et MoDem se sont même retrouvés alliés de circonstances sur certains amendements en matière de fiscalité. Jean-Paul Mattei, patron du groupe orange jusqu'à l'été dernier, avait même acquis à gauche le surnom d'« insoumattei » pour sa volonté de taxer les superprofits.
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Car là quand nous voyons la nomination de F.BAYROU éminent politicien
mais usé fat voir presque mystique catholique pratiquant donneur de leçons bienpensant
et la mauvaise politique française de ces partis ringards avec ces chefs d’états
médiocres qui se sont succédés depuis + de 66 ans dans cette Veme république après
les précédentes depuis notre révolution de 1789 oubliée et les républiques
suivantes dont la IV eme pas meilleure qui entrainée celle-ci dite gaullienne
le tout après nos guerres mondiales et coloniales 14/18 et 39/45 Indochine et Algérie
car çà c’est notre histoire que l’on enseigne si mal dans nos écoles et même
dans nos universités par des ministères de l’éducation nationale et des
fonctionnaires bornés car orientés par le pouvoir en place Macronien ou autres !?
Et donc notre France pourtant que j’aime régresse chaque jour car les
Français qui pourtant ont le pouvoir de choisir ou voter ne savent plus faire
car sclérosé par « un chacun pour soi dévastateur » car individualistes
pathologiques un peu comme notre président procrastinateur maladif qui s’est dégonflé
une fois de plus on ne pouvait pas s’attendre à autre chose !?
Moi vieux Français enfin de vie je ne sais si je verrais un changement d’ici
2027 encore une ineptie de plus pour essayer de changer de président mais comme
j’ai connu tous les autres avant lui il ne faut pas croire au Père NOEL même c’est
la période !?
Car je pense aux autres qui resterons à cause des Français et à la petite
famille qui me reste dont ma fille de 42 ans car semble-t-il nos concitoyens ne
savent pas prendre en charge leur avenir et celui de leur pays ?!
Jdeclef 15/12/2024 15h38
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