Par Michel
Richard
Publié le 28/12/2024 à 08h00
Le Premier ministre François Bayrou à Matignon, le 13 décembre 2024.
© Gonzalo Fuentes/Reuters
Depuis toujours, François Bayrou se voit, se rêve, s'imagine, président
de la République ou, à défaut, Premier ministre. Autour de lui se ferait
l'unité, il s'en pense le gage, il en serait le garant. Autour de lui, gauche,
droite et centre s'entendraient pour le bien commun dans une bonne volonté
citoyenne dont il serait le catalyseur. Son arrivée au pouvoir déblaierait tout
ce que la vie politique charrie de médiocres calculs, d'aveuglements partisans,
de petitesses. Il serait le bon pasteur devant lequel s'ouvrirait la mer Rouge.
François Bayrou est un croyant. En Dieu et en sa bonne étoile. Beaucoup
d'orgueil, mais aucune naïveté dans pareille disposition d'esprit. Quarante ans
de vie politique l'ont déniaisé. Mais pas découragé. Comme ne le découragent
pas ses débuts malheureux à Matignon. S'est-il
abîmé dans son escapade à contretemps à Pau ? Évidemment. Son
gouvernement idéal était-il celui dont il a accouché ? Bien sûr que non.
Doute-t-il de sa réussite ? Désolé, il n'y arrive pas.
Hollande ne bronche pas
C'est là l'une de ses différences avec son prédécesseur malheureux,
Michel Barnier. Celui-ci ne cessait de rappeler sa fragilité. Bayrou croit
toujours en sa durée. Son équipe gouvernementale est pourtant aussi mal née que
celle de Barnier. Il rêvait de l'ouvrir de la gauche à la droite, elle
n'est pas plus ouverte que la précédente. C'est même pire.
La droite de Laurent Wauquiez s'affiche beaucoup plus rétive à le
soutenir. Et ce n'est pas la présence de deux poids lourds de son parti, Bruno
Retailleau et Gérald Darmanin, à deux postes régaliens qui le rend plus
coopératif : c'est même tout le contraire !
La République des épiciersLe Parti
socialiste, que l'on espérait se « dé-LFIser », exclut tout pacte de
non-censure. Et ne voit dans ce gouvernement rien d'autre que
« la droite extrême au pouvoir sous la surveillance de l'extrême
droite », dixit Olivier Faure. Les
rares ministres venus de la gauche, Manuel Valls, François Rebsamen et
Juliette Méadel, apprécieront.
François Hollande, lui qui les avait pourtant faits ministres, ne
bronche pas. À
la question posée par Valls sur France Inter – « Vous pensez que
François Hollande peut censurer un gouvernement dans lequel il y a son ancien
Premier ministre, son ancien ministre du Travail et son ancienne secrétaire
d'État aux victimes ? » –, la réponse réside dans le seul intérêt de
Hollande. Nulle part ailleurs.
Son dernier 1er
de l'an ?
François Bayrou, en outre, ne peut être que blessé par cette ritournelle
aussi mensongère à son endroit qu'elle l'était vis-à-vis de Michel Barnier, à
savoir qu'il serait prisonnier du Rassemblement national. L'un ne l'a été et
l'autre ne peut l'être que si les socialistes font motion de censure commune
avec Marine Le Pen. Et si Xavier
Bertrand a pu conforter cette thèse, furieux d'avoir été écarté du
gouvernement par ukase de celle-ci, c'est parce que Bayrou n'a pu compter sur
aucun soutien, ni de la droite ni des socialistes, qui l'aurait mis à
l'abri.
Les
pires ennemis de François Bayrou ne sont pas où l'on croit À Découvrir Le
Kangourou du jour Répondre
Bayrou encaisse. C'est de sa faute ? Pas assez convaincant, pas
assez offrant ? Trop têtu, trop flou ? Sûr d'avoir raison depuis
toujours, et de dire la vérité, toutes les vérités. Lui objecte-t-on qu'il va
forcément se trouver en désaccord avec tel ou tel de ses ministres qu'il
réplique évangéliquement : « Nous nous convaincrons l'un
l'autre. » Y a-t-il plus touchant ? Pour lui, le gouvernement est
constitué, mais l'effort de dialogue ne s'arrête pas là. Aucune porte n'est
fermée. Tous les fils prodigues resteront les bienvenus.
Ainsi Bayrou passe-t-il au pouvoir son premier 1er de l'an.
Son dernier ? Une prudence élémentaire et la loi actuelle des probabilités
incitent à le penser. Pas Bayrou. Qu'il ne parvienne pas à durer, à rassembler,
à convaincre, serait, pour lui, pire qu'un échec politique : une déception
intime, presque philosophique, la preuve qu'il a présumé de ses forces, qu'il
s'est illusionné toute sa vie, sur lui-même et le monde qui est le sien. Que le
bayrouisme était un fantasme.
Mais qui ne pensent qu’à eux alors qu’ils ne sont que quelques poignées d’élus
ce qui est désespérant et lamentable !?
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Les Français de ma génération sont les plus coupables car comme moi ils
ont connu tous nos présidents quel que soit leurs bords politique pour ceux
encore vivants !?
On a rien trouvé de mieux à choisir avec Mr BAYROU champion des prêchi prêcha
bigot après tout il a le droit d’être pieux mais hélas politicien usé jusqu’à la
corde énième candidat à la présidence de la France là on a presque touché le
fond du trou de la mauvaise gouvernance de notre pays à cause des citoyens lambda
eux-mêmes c’est cela la vérité car étant peut être trop gâtés et continuant à
regarder sombrer notre pays avec pourtant une histoire ancestrale riche qu’on a
oubliée et que l’on enseigne si mal dans nos écoles collèges lycées et
universités car orientée politiquement vers le pouvoir en place !?
(Je publie depuis des dizaines d’années mais je le fais moins car cela
est presque devenu mission impossible pour essayer de se faire comprendre) mes
commentaires sur cet hebdo « LE POINT » lui-même aussi orienté au pouvoir
en place mais ne censurant pas trop ceux-ci mais je me demande si les Français
enfin vont réapprendre à mieux voter ou choisir leurs politiciens car c’est
important pour notre (petit) pays un des plus libres et démocratiques du monde !?
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