L’étrange défaite de la
France d’Emmanuel Macron
Économie en berne, explosion des faillites, fuite des investisseurs… Le
naufrage de notre pays est le fruit de l’inconséquence de la classe politique,
entre querelles d’ego et jeux de pouvoir.
Par Nicolas
Baverez
Publié le 05/12/2024 à 12h43
Emmanuel Macron et Michel Barnier lors de la cérémonie du 106e anniversaire
de l’armistice de 1918, à Paris, le 11 novembre 2024. © Blondet
Eliot/Abaca
Le narcissisme et l'inconséquence d'Emmanuel Macron ont transformé un
lent décrochage en crise sans précédent depuis la fin de la IVe République.
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations
et notre politique de confidentialité.
Pour avoir accumulé et dilapidé 1 000 milliards
d'euros de dette publique supplémentaire en sept ans, la portant à
3 300 milliards, soit 113 % du PIB, notre pays est touché par un
violent choc financier. L'activité économique est en panne ; les faillites
explosent ; le chômage remonte ; les investisseurs se détournent
massivement avec désormais pour mantra « tout sauf la France ».
Les institutions de la Ve République que l'on pensait
indestructibles sont paralysées et l'État s'abîme dans l'impuissance, situation
inconnue depuis la révolution introuvable de Mai 68. Discréditée
et marginalisée en Europe, la France accumule les humiliations, avec pour
dernier avatar la rupture des accords de défense et le départ de nos soldats du
Sénégal et du Tchad, qui actent définitivement une piteuse sortie d'Afrique.
Dégradation cachée des
comptes publics
La brutale accélération de la crise prend sa source dans la
perte totale de contrôle des finances publiques à partir de 2023, qui s'est
amplifiée en 2024, avec un déficit de 6,2 % du PIB au lieu de 4,4 %.
Cet écart n'est pas lié à des erreurs de prévision mais à l'occultation
volontaire de la situation financière de l'État, dont la synthèse est effectuée
chaque semaine, en raison des élections européennes et des Jeux olympiques de
Paris.
Le
président Macron et la dette : histoire d'une faute
La raison profonde de la dissolution, précipitée et aberrante, est à
chercher dans cette dégradation cachée des comptes publics. Cinq années
séparèrent les Jeux d'Athènes du constat de défaut de la Grèce en 2009, quand
Georges Papandréou dut faire état d'un déficit de 12,7 % du PIB et d'une
dette de 113 % du PIB. Deux mois seulement se seront écoulés entre la fin
des Jeux paralympiques de Paris et la crise financière de la France, dont la
dette se situe en 2024 au même niveau que celle de la Grèce des années
2000.
La France affronte aujourd'hui une situation critique, car elle se trouve
prise en étau entre un projet de loi de finances dévastateur pour l'économie et
une possible absence de budget doublée de la
chute du gouvernement, qui pourrait provoquer une panique financière.
Débat
parlementaire abandonné aux partis populistes
Michel Barnier avait hérité d'une mission impossible, qui
consistait à reprendre la maîtrise des finances publiques sans bénéficier
ni du soutien du président de la République, ni d'une majorité même relative à
l'Assemblée, ni du temps nécessaire à l'élaboration d'un budget qui s'appuie
sur une stratégie économique crédible.
L'objectif qu'il s'était fixé, lors de son discours de politique générale
du 1er octobre, de ramener le déficit public à 5 % du PIB
en 2025 et 3 % du PIB en 2029, grâce à un effort inédit de
60 milliards d'euros portant en priorité sur des économies, était
raisonnable. Il a malheureusement été dévoyé par la technocratie de Bercy puis
par le débat parlementaire, qui l'ont transformé en arme de destruction massive
de l'économie.
Le
projet de loi de finances présenté par le gouvernement, contrairement
aux annonces initiales, n'engageait aucune réduction effective des
1 600 milliards de dépenses publiques et prévoyait plus de
30 milliards de hausses d'impôts, dont plus des deux tiers, soit
22 milliards, étaient mis à la charge des entreprises.
Comment
la France a géré son endettement au cours de l'Histoire
Ce choc fiscal de 1,8 % du PIB sur un secteur privé exsangue et qui
ciblait notamment les secteurs du luxe, de l'aéronautique, de
l'automobile, de l'électricité ou de l'immobilier tout en augmentant le coût du
travail et du capital a tétanisé tous les acteurs économiques. Bien loin
de la prévision de croissance irréaliste de 1,1 % pour 2025, il a provoqué
une chute de l'activité, de l'investissement et de l'emploi dès cette fin
d'année 2024.
Le débat parlementaire, abandonné aux partis populistes, a achevé de
plonger le budget et la politique économique de la France dans l'incertitude et
l'incohérence. L'Assemblée nationale a voté plus de 32 milliards d'impôts
nouveaux tandis que le Sénat alourdissait l'exit tax, la flat tax
sur les revenus du capital et l'impôt sur la fortune immobilière (IFI).
Face à la montée du risque de censure, Michel
Barnier avait concédé la non-indexation des retraites à Laurent Wauquiez,
la réduction des allègements de charges à Gabriel Attal, la
renonciation à la hausse des taxes sur l'électricité à Marine Le Pen.
Au total, le choc fiscal sur les entreprises et les ménages aisés est
aggravé ; les dépenses poursuivent leur course folle ; le déficit
pour 2025 s'établira entre 6 % et 7 % du PIB.
Les banques françaises
touchées de plein fouet
L'hypothèse de l'absence de budget après la censure du gouvernement
conduit par Michel Barnier est pire encore. Certes, le
shutdown à l'américaine n'existe pas en France. Par ailleurs, une
loi spéciale reconduisant les recettes de 2024 accompagnée de décrets engageant
chaque mois les seules dépenses minimales serait préférable pour l'économie au
choc fiscal prévu par le projet de budget.
Mais à la condition de pouvoir voter rapidement en 2025 une nouvelle loi
de finances, comme
ce fut le cas en 1962 et en 1979. Or, la délégitimation du président, la
recherche désespérée d'un nouveau Premier ministre, l'absence de majorité même
relative et l'impossibilité de dissoudre cette chambre ingouvernable avant
juin 2025, l'empêcheront, créant, en pleine tourmente économique et
stratégique, une incertitude politique insupportable.
Qui pour succéder à
Michel Barnier ? La France risque de se trouver privée de gouvernement et de budget au
plus mauvais moment. Alors que l'économie est à l'arrêt, que le chômage remonte
avec la multiplication des plans sociaux, que les capitaux, les entrepreneurs
et les investisseurs étrangers fuient, la
crise financière a démarré, puisque notre
pays emprunte à des taux plus élevés que l'Espagne, le Portugal et la Grèce.
Quelques fonds ont déjà commencé à vendre massivement la dette française et à
spéculer sur son défaut. Les conséquences sont immédiates sur sa charge, qui
dépassera 55 milliards en 2025, soit l'équivalent du budget de la défense.
Menacée d’inéligibilité, Marine Le Pen n’a cessé de multiplier ses
exigences pour faire tomber le gouvernement. © Raphaël Lafargue/Abaca
Les banques françaises sont touchées de plein fouet par la baisse de
leurs cours de Bourse et l'ascension de leurs coûts de financement, de même que
le CAC 40, qui a perdu 5,25 % depuis le début de l'année quand le DAX
a progressé de 15 % malgré l'implosion du modèle mercantiliste allemand.
Compte tenu de la « dimension systémique » de la France, le
choc gagne la zone euro avec une divergence inquiétante des primes de risque
entre les États membres et le recul de la monnaie unique face au dollar, dopé
par l'élection de Donald Trump. Et ce d'autant que l'Allemagne connaît
également des difficultés économiques et politiques avec l'éclatement
de la coalition conduite par Olaf Scholz.
Les élus macronistes
avides de revanche
La situation géopolitique est au moins aussi tendue, puisque le conflit
ukrainien entre dans une phase décisive avec l'ouverture annoncée de négociations
en 2025 du fait de l'épuisement provoqué chez les belligérants par une
longue guerre d'attrition, de l'escalade de la violence enclenchée par la
Russie, enfin et surtout de l'élection de Donald Trump, qui remet
en question le soutien militaire et financier des États-Unis à l'Ukraine.
L'Europe va dès lors devoir prendre position sur les garanties de
sécurité qu'elle devrait apporter en vue d'un cessez-le-feu – y compris sous la
forme du déploiement
de troupes, puisque les États-Unis excluent de le faire –, pour la
reconstruction de l'Ukraine, pour la défense du continent face à une Russie qui
ne renonce pas à ses ambitions impériales, comme le prouve la déstabilisation
de
la Géorgie, de la
Moldavie et de la
Roumanie. La crise de notre pays, en rendant possible l'accession au
pouvoir de dirigeants prorusses, pourrait faire basculer l'équilibre des forces
sur le continent en faveur de Moscou.
Macron,
manageur le plus pervers de France, de nouveau en quête d'un Premier ministreCette crise est d'abord due à Emmanuel
Macron, enfermé dans le déni de sa défaite, qui a mené un travail de sape
contre son Premier ministre. Mais aussi aux élus macronistes dirigés par
Gabriel Attal et avides de revanche, au NFP, qui reste sous l'emprise de
Jean-Luc Mélenchon et de sa stratégie du chaos, au RN, enfin, dont le
calendrier s'est accéléré à la suite des réquisitions démesurées du Parquet
national financier contre Marine Le Pen, qui, contre le droit et la
raison, se retrouve sous la menace de l'exécution provisoire d'une peine
d'inéligibilité.
Irresponsabilité de
la classe politique
Or la chute de Michel Barnier transformera la crise politique en crise de
régime. Contrairement à l'Italie de la coalition des populistes, au Royaume-Uni
sous Liz Truss ou à l'Allemagne d'Olaf Scholz, qui pourrait céder le pouvoir à
Friedrich Merz, il n'existe pas aujourd'hui d'alternative crédible en France.
Renommer Michel Barnier serait illégitime et voué à l'échec. Aucune
majorité de substitution n'est envisageable tant que le PS demeure l'otage
volontaire de LFI. Le Mario Draghi français reste introuvable. La dissolution
est interdite jusqu'en juin 2025. La seule issue serait dès lors la
démission d'Emmanuel Macron, qui ouvrirait la voie à une
élection présidentielle dominée par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Le
tout sur fond de panique
financière.
Censure
de Michel Barnier : Emmanuel Macron sans fusibleLe naufrage de la France n'est pas imputable aux Français, mais à l'irresponsabilité sans
limite de la classe politique, qui poursuit ses querelles d'ego et ses jeux de
pouvoir en parfaite déconnexion des réalités économique, sociale et
géopolitique.
La palme des ingénieurs du chaos revient assurément à Emmanuel Macron,
qui consacre toute son activité à se placer au centre des cérémonies marquant
la réouverture de Notre-Dame, sans mesurer que le contraste est dévastateur
entre les bâtisseurs de cathédrales, géniaux et anonymes, et le fossoyeur
égotique de la Ve République.
Mise sous tutelle de la
France par le FMI
Mais la trahison de l'intérêt national est tout aussi présente parmi les responsables
du socle commun, qui refusent toute économie et n'ont pour seule boussole que
leur positionnement dans la future élection présidentielle, au sein du Parti
socialiste, qui voit un ancien président de la République voter contre ses
propres réformes et être prêt à censurer son dernier Premier ministre s'il
était choisi, au sein du RN, qui détruit méthodiquement le pays qu'il prétend
diriger, au sein de LFI, qui cultive la violence et s'inscrit dans une logique
de guerre civile.
Mathilde Panot et Boris Vallaud, qui président respectivement les groupes
parlementaires LFI et PS, après le dépôt de la motion de censure. ©
Raphaël Lafargue/Abaca
La France d'Emmanuel Macron renoue ainsi avec l'« étrange
défaite » des années 1930, dont Marc Bloch fut l'historien et l'analyste :
« Notre régime de gouvernement se fondait sur la participation des masses.
Or, ce peuple auquel on remettait ainsi ses propres destinées et qui n'était
pas, je crois, incapable en lui-même de choisir les voies droites,
qu'avons-nous fait pour lui fournir ce minimum de renseignements nets et sûrs,
sans lesquels aucune conduite rationnelle n'est possible ? Rien en vérité.
Telle fut, certainement, la grande faiblesse de notre système prétendument
démocratique, tel, le pire crime de nos prétendus démocrates. »
Le Kangourou du jour Répondre Il est encore temps de désarmer
la machine infernale de la panique financière, qui implique à terme la mise
sous tutelle de la France par le FMI, l'Union européenne et la BCE. Il est
encore temps de conjurer la tentation d'une expérience autoritaire. Notre pays
dispose de tous les atouts pour reprendre le contrôle de ses comptes publics et
inventer un nouveau modèle qui permette de concilier compétitivité, solidarité,
innovation, transition écologique et réarmement.
Mais il faut pour cela casser l'institutionnalisation du mensonge et
l'irresponsabilité des dirigeants, qui ont fait basculer
les Français dans la colère, les passions collectives et l'irrationalité.
Votons un budget de transition pour 2025 en évitant au maximum le
poison des hausses d'impôts pour les entreprises, remplacées par de vraies
coupes dans les dépenses. Travaillons surtout à un projet de redressement de la
France qui passe par le départ d'Emmanuel Macron, par une rupture effective
avec le malthusianisme et la démagogie, par le retour au principe de réalité et
à une morale de la responsabilité.
Et avec cette rénovation de la cathédrale de PARIS après cet incendie
gigantesque grâce aussi à ses professionnels de haut gamme de tous métiers que
nous avons dans notre pays et avec les dons récoltés que nous avons eu dans
notre pays pour restaurer ce monument historique millénaire !?
Alors que ce personnage inutile se taise puisqu’on n’est pas capable de changer
ou de s’en séparer puisqu’il a aussi réuni ces politiciens de tous bords pour
faire tomber indirectement ce gouvernement « macronien » moribond de
toute façon !?
Malheureusement pour nous Français lambda et autres nous sommes un peuple
indiscipliné très difficile à gérer gouverner et même protéger surement du fait
de notre histoire ancienne de notre révolution inventée par nos ancêtres en
1789 qui nous colle à la peau qu’on ne sait même plus enseigner à nos jeunes
par notre Education Nationale d’état orientée par le pouvoir en place
lamentable !?
Et que fera notre président il viendra encore bavasser à la télé cet
inutile politicien haut de gamme mais attention grâce aussi aux Français de
tous bords qui ont voté dans notre France un de pays des plus démocratiques du monde !?
POURTANT LA ON A TOUCHE LE FOND LE MAL EST FAIT MAIS EN PLUS C’EST LUI CE
PAUVRE « Mr petit ROITELET » SANS AMOUR PROPRE QUI DEVRA CHOISIR UN
NOUVEAU 1er MINISTRE DE PLUS (comme on change de roue de
secours dans une vielle voiture !?)
Il s’en fiche d’ailleurs il pourra continuer à faire des erreurs jusqu’en
2027 de par notre constitution qui ne tient plus la route !?
Résumons : les Français depuis des lustres que se soit sous la IV
eme Republique ou la Veme en cours n’arrive pas à s’entendre d’ailleurs bien
aidés par les médias de tous bords et des politiciens qui ne pensent qu’à eux quelle
honte pour la France !?
D'ailleurs leurs discours au « café du commerce » de ses
FRANCAIS LAMBDA : « Ce n’est pas moi c'est les autres » !?
Jdeclef 05/12/2024 15h02
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire