Anne
Hidalgo la joue comme Chirac, mais rêve de Biden
LA LETTRE
DU PALAIS. Contrariée par de mauvais sondages et des polémiques en série, la
maire de Paris peaufine sa stratégie en vue de 2022. Récit.
Ces derniers temps, Anne Hidalgo a observé Édouard
Philippe. Les circonvolutions de l'ancien Premier ministre quant à une
candidature en 2022, chantant là sa fidélité à Emmanuel Macron et là sa liberté
vis-à-vis du président de la République, laissent la maire de Paris plus que
dubitative. « En politique, les trains ne passent pas deux fois », a
sobrement lâché en petit comité l'édile socialiste.
Traduction : 2027, c'est loin et
donc trop tard. Ainsi, ceux qui, par stratégie individuelle,
enjambent 2022 acteraient d'ores et déjà une prise de pouvoir
de l'extrême droite. Inconcevable aux yeux de celle qui n'a jamais eu
autant envie de se lancer dans la course à l'Élysée mais qui, depuis plusieurs
semaines, fait face à une escadrille « d'emmerdes » pour paraphraser
le dicton chiraquien qu'on a fait sien dans les couloirs de la Mairie de Paris.
Ainsi, à gauche, les plus ingénus
admettent que « la marche est haute » pour Anne Hidalgo quand
l'entourage de celle-ci préfère parler d'un chemin « long et
escarpé ». Et parsemé d'embûches ! Il y eut d'abord la
« boulette » d'Emmanuel Grégoire, son numéro deux, qui en février
évoquait de son propre chef la possibilité de confiner Paris pendant trois
semaines. Puis les sondages catastrophiques qui s'enchaînent, la faisant
plafonner à 6 % d'intentions de vote et expliquant qu'aucun
prétendant à gauche ne prenait l'ascendant sur l'autre, qu'il soit socialiste
ou écologiste, qu'il s'appelle Anne Hidalgo ou Yannick Jadot. Enfin, comme une
cerise sur un gâteau déjà bien amer, il y eut la polémique
« #SaccageParis » sur les réseaux sociaux où habitants et opposants
politiques lui reprochaient la saleté des rues de la capitale.
#SaccageParis : la tolérance bobo
Appétence
Bien plus qu'un avis de gros temps
pour la maire ? L'épisode #SaccageParis l'a particulièrement fait sortir
de ses gonds. Patrick Bloche, l'adjoint chargé de l'éducation et proche
d'Hidalgo, ne se fait guère d'illusions : « C'était une opération de
déstabilisation et il y en aura d'autres. » Anne Hidalgo en est
particulièrement consciente, elle qui, en mars dernier face au jury du prix du
Trombinoscope, notait que « l'expérience des tempêtes fait partie de ce
qui fait les personnalités politiques ». Quant aux mauvais augures
sondagiers, elle en a vu d'autres. « S'il y a bien quelqu'un qui sait
qu'on peut déjouer les sondages, c'est elle. Elle a passé sa vie politique à
les contredire », lance un de ses proches qui rappelle que beaucoup lui
prédisaient en 2018 une défaite aux élections municipales de 2020. Il
n'en fut rien. Le même lieutenant renchérit : « Dans une
pré-campagne, les sondages disent quelque chose dès lors que le plateau est
constitué. À part Jean-Luc Mélenchon, personne à gauche ne s'est officiellement
annoncé. Il n'y a que des candidats putatifs. Face à cette profusion de noms,
l'électeur de gauche n'a évidemment aucune appétence. »
Le
modèle pour nous, c’est Joe Biden.
Pour remonter la pente des mauvais
sondages, Anne Hidalgo compose une valse en deux temps. Elle veut d'abord
s'atteler à la reconquête des classes moyennes et des ruralités. Un
chantier non seulement délicat pour la gauche en 202,1 mais plus encore pour
celle qu'on a tant taxé de « maire des bobos ». « Les
bastions de la gauche aujourd'hui, qu'ils soient tenus par les socialistes ou
les écologistes, ce sont les grandes villes et rien d'autre. On ne ressent pas
les injustices sociales quand on est un CSP+ vivant dans le centre-ville
de Lyon, Bordeaux, Nantes, Rennes ou Paris », admet un stratège de la
maire qui expose sans euphémisme : « le modèle pour nous, c'est Joe
Biden ». Il poursuit : « Alors que tout le monde croyait la
gauche progressiste américaine totalement hors du jeu et face à un président
sortant toujours plus populiste, un démocrate de 78 ans redonne une perspective
heureuse, une vision à cinq ou dix ans, sur la base d'un programme social et
écologique. Joe Biden et Kamala Harris ont réussi à emmener avec eux les
CSP+ des grandes métropoles, les classes populaires de la “Rust Belt”, les femmes, etc. Si la gauche
progressiste française est incapable de proposer cela, alors il ne faut se
lancer. »
La première magistrate de Lutèce veut
ensuite frapper fort en proposant « très tôt de la campagne » un
ticket, en toute logique aux écologistes. Plus qu'un ticket du type Hamon-Jadot
en 2017, Anne Hidalgo rêve d'un binôme « à l'américaine », dont la
vocation ne serait autre que d'installer à Matignon un Premier ministre
dès les premières heures de la campagne sur la base d'un contrat de
gouvernement « à l'allemande ». « Anne n'a pas envie d'être la
femme providentielle. Les Français ne veulent plus de ça », estime un de
ses proches. Reste à savoir qui sera le ou la « Kamala Harris »
d'Anne Hidalgo : le soliste Yannick Jadot ? Éric Piolle ou Sandrine
Rousseau, tous deux candidats à la primaire d'Europe Écologie-Les
Verts ? La maire de Paris ne compte ni se mêler des affaires internes
de ses partenaires ni « bouger une oreille » d'ici le
26 septembre, jour de jugement dernier chez les écologistes.
Gérard Araud – Du colbertisme en Amérique
À un an de l'élection présidentielle,
il n'est donc qu'un seul et unique mot d'ordre dans le camp parisien :
patience ! Rendez-vous est donné à la rentrée de septembre où elle publiera
un livre aux Editions de L'Observatoire. Un passage obligé pour tout candidat
où elle exposera les grandes lignes du contrat de gouvernement qu'elle souhaite
proposer à ses futurs alliés. Un livre, aussi, « pour donner un tempo,
pour dire qui elle est », promet un soldat. Voilà qui tombe bien, c'est le
conseil que lui a distillé François Hollande il y a quelques semaines lors d'un
tête-à-tête des plus informel. « Anne Hidalgo doit dire qui elle est
plutôt que d'évaluer son influence vis-à-vis des autres candidats à gauche.
Elle n'est jamais aussi convaincante que lorsqu'elle affirme sa vision »,
prêche l'entourage de l'ancien président de la République. En témoignent ses
premières anicroches avec les écologistes parisiens, pourtant partenaires de sa
majorité municipale, à qui elle a reproché d'avoir un « problème de
rapport à la République » et la laïcité ; ou encore lorsqu'elle
martèle son attachement aux valeurs républicaines tout en recadrant en
coulisses Audrey Pulvar, son envoyée aux régionales en Île-de-France qui a créé
l'émoi en estimant que l'on peut demander aux Blancs « de se taire »
lors d'une réunion non mixte.
« Elle ressemble à Chirac »
Contrarié par le troisième
confinement, son tour de France qui devait démarrer ce printemps devrait bientôt
reprendre. Quelques déplacements lors des régionales et départementales pour
soutenir les candidats de gauche sont en préparation, notamment en Occitanie et
en Bretagne et quelques autres bastions tenus par la gauche. Elle en profitera
pour donner les premières notes de sa campagne en mettant l'accent sur les
« injustices sociales ». « Je ne suis pas certain que le terme
inégalités sociales parle encore, pense-t-on autour d'Hidalgo. Les Gilets
jaunes et beaucoup d'autres Français depuis le début de la crise sanitaire
dénoncent des injustices sociales. » En attendant de
« ré-enjamber » le périphérique, selon l'expression consacrée, Anne
Hidalgo continue de consulter, réunissant son petit groupe de fidèles généraux
composé de Patrick Bloche, Rémi Féraud, Emmanuel Grégoire, Jean-Marie Vernat,
Sylvain Lemoine et son directeur de cabinet Frédéric Lenica.
Elle s'appuie aussi sur une ribambelle
d'élus locaux socialistes, dont Martine Aubry, Carole Delga, François Rebsamen,
mais aussi la nouvelle génération de maires socialistes que sont Johanna
Rolland à Nantes, Nathalie Appéré à Rennes, Mathieu Klein à Nancy et Michaël
Delafosse à Montpellier. Avec Olivier Faure, le patron du PS, les contacts
n'ont jamais été aussi nombreux. Et si elle et Yannick Jadot ne s'étaient
quasiment jamais adressé la parole, les échanges se font plus réguliers. Ces
derniers temps, depuis la réunion des dirigeants de la gauche, le trio bavarde
bien plus qu'il ne l'a jamais fait. « Elle se donne les moyens
d'être candidate », veut croire Patrick Bloche quand un de ses grognards
galèje : « Elle a très envie de faire campagne, elle a l'énergie pour
ça. Elle ressemble à Chirac ! » À quand les pommes ?
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Tronquée
par le fait du report de celle-ci par la mauvaise décision de notre pleutre
président !
Quelle
fasse son mandat de plus de maire puisqu'elle élue à minima, pour 6 ans, mais
suffisant, car la ville de PARIS est déjà tombée bien bas déjà aux niveaux de
ses caniveaux et autres nuisances !
Mais
qu'elle ne brigue pas la présidence de notre république on a déjà un président
dépassé par la tâche avec ses gouvernements médiocres, cela suffit les erreurs,
il y a assez de nuls chez nos politiciens de tous bords qui candidatent et qui
ne rêvent de la place peu enviable d'un pays malade au propre comme au figuré !
Ce
même président faux monarque sans couronne qui n'enchaine que les erreurs
depuis le début de son quinquennat (hors COVID la cerise sur le gâteau
empoisonné) !
Alors
si les français veulent enfin changer, ce qu’ils réclament depuis des décennies
et les quinquennats précédents en fait depuis 40 ans, en 2017 ils ont failli le
réussir donc il faut recommencer et il faut enfin se débarrasser de cette ancienne
classe politique plus que médiocre et inutile et prendre enfin leur destin en
main et surtout pas les mêmes !
Car
HIDALGO comme tout ceux qui candidatent à la présidence ne sont que des nuls et
le président actuel petit bourgeois parvenu qui n’a rien compris des français se
prenant pour un pseudo monarque sans couronne ne vaut pas mieux qui bien essaie
de s’accrocher à son trône virtuel comptant sur la kyrielle habituelle de
français gogos versatiles ou il suffit de parler plus fort que les autres !
Jdeclef
23/04/2021 14h24
Evidemment la censure arbitraire des soi disant modérateurs bornés du point à frappé inutilement en ne respectant pas la liberté d'expression pauvre France de bien pensant hypocrite !
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