Europe du nucléaire : en
arrière toute ?
Pour prendre en charge les
portefeuilles stratégiques de l’Énergie et de la Transition écologique, Ursula
von der Leyen choisit deux antinucléaires notoires. Un camouflet pour la
France.
Publié le 18/09/2024 à 06h24
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission
européenne, le 11 septembre 2024. © Wiktor Dabkowski/ZUMA Press Wire/SIPA
/ SIPA / Wiktor Dabkowski/ZUMA Press Wire
« Si on avait encore un doute
sur l'effondrement de notre influence à Bruxelles, c'est terminé »,
soupirait, ce mardi 17 septembre, un diplomate français. Annoncée dans la
matinée par sa présidente Ursula von der Leyen, la composition de la nouvelle
Commission européenne a sidéré les spécialistes. La nomination
de Stéphane Séjourné, proche d'Emmanuel Macron désigné in extremis
pour remplacer Thierry Breton au poste de vice-président en charge de la
prospérité et de la stratégie industrielle, est présentée par l'Élysée comme un
« portefeuille clé », au « périmètre élargi ».
Pourtant, comme l'a récemment
rappelé Mario Draghi dans
un rapport cinglant, aucune « stratégie industrielle » n'est
possible sans politique énergétique ambitieuse, et surtout cohérente. L'énergie
est au cœur des politiques de décarbonation portées par Bruxelles. Son prix
détermine la compétitivité, la survie et le développement des entreprises. Sa
disponibilité permettra, ou non, d'atteindre les ambitions européennes en
termes d'innovations – IA, santé, réindustrialisation, numérique… Or l'énergie
échappe totalement à Stéphane Séjourné.À LIRE AUSSI Cinq choses
à retenir de la nouvelle Commission européenne
Opposés aux intérêts français
Ce secteur échoit, au
contraire, à deux personnalités aux positions radicalement opposées à la
stratégie et aux intérêts français. Nommé commissaire à l'Énergie, Dan
Jørgensen, socialiste danois diplômé de sciences politiques, est un
antinucléaire convaincu, connu pour s'être farouchement opposé à l'inclusion du
nucléaire dans la
liste des technologies durables susceptibles d'être financées par des fonds
européens – un combat remporté de haute lutte par la France l'hiver dernier, au
terme d'un bras de fer épique avec l'Allemagne, notamment.
« Son travail contribuera à
faire baisser les prix de l'énergie, à investir dans l'énergie propre et à
garantir que nous réduisions notre dépendance », a déclaré Ursula von der
Leyen lors d'une conférence de presse. En clair : appliquer à l'Union la
recette « tout-ENR » choisie par l'ancien ministre de l'Énergie et du
Climat danois : pour réduire sa dépendance au gaz russe, le Danemark a en
effet poussé les développements des renouvelables, qui ont fourni près de
55 % de son électricité en 2023… Le fait que le nucléaire suédois et le
charbon allemand, massivement importés, assurent la stabilité de son réseau est
rarement évoqué.
Le nucléaire fait
une entrée fracassante à la COP28Dan Jørgensen devra travailler sous la
supervision d'une autre antinucléaire historique : l'Espagnole Teresa
Ribera, nommée vice-présidente exécutive en charge d'une transition propre,
juste et compétitive. La nouvelle commissaire dispose d'un portefeuille élargi,
dont la lettre de mission précise les contours : application du Green
Deal, politiques climatiques, industrie propre, croissance propre… Celle qui a
supervisé la sortie du nucléaire de son pays (les cinq derniers réacteurs
espagnols doivent fermer en 2035), et dont le gouvernement promet un mix
100 % renouvelables d'ici à 2050, s'était elle aussi farouchement opposée
à l'inclusion du nucléaire dans la taxonomie verte.
L'axe pro-gaz Madrid-Berlin
À l'heure où l'urgence climatique a
favorisé un retour en force de l'énergie nucléaire, soutenue par une quinzaine
de pays européens au sein d'une « Alliance du nucléaire » portée par
la France, les profils choisis par Ursula von der Leyen interrogent.
« Aucun signal n'est envoyé montrant que quelque chose a changé sur le
nucléaire. Au contraire, on voit se renforcer le nouvel axe énergétique
Madrid-Berlin, qui est apparu avec la crise ukrainienne », souligne la
spécialiste de l'énergie Cécile Maisonneuve, fondatrice de Décisive. « Un
axe qui refuse de fermer notre marché aux voitures électriques chinoises, et
mise sur le gaz renouvelable pour se décarboner. »
L'Académie
des sciences appelle à la raison sur l'hydrogène
Pour la France, le nouveau visage de
la Commission européenne pourrait rapidement devenir urticant : si le
nucléaire a bel et bien été inclus dans la taxonomie européenne des activités
durables, et placé sur le même pied que les énergies renouvelables dans le Net
Zero Industry Act, cette ouverture attend de se traduire en faits. Certains
fonds spécifiques, comme le Fonds pour une transition juste ou celui qui
soutient l'hydrogène, excluent toujours l'atome. « Si un commissaire n'est
pas convaincu et que son administration garde sa force d'inertie, rien ne
changera », s'alarme un député européen, membre du PPE, qui s'attendait,
comme beaucoup, à la nomination du Tchèque Jozef Síkela comme commissaire à
l'Énergie, ce qui aurait illustré la volonté de l'Union de soutenir les efforts
de décarbonation rapides des pays de l'Est. « Ces pays, fortement
dépendants des fossiles pour leur électricité, n'ont aucun espoir de remplir
leurs objectifs climatiques sans le nucléaire », souligne-t-il. « L'Allemagne
elle-même, si elle n'avait pas fermé ses centrales, irait dix fois plus
vite. »
Conflits d'arbitrage en vue
Autre sujet d'inquiétude :
Paris fait pression depuis des mois pour remplacer les objectifs actuels de
l'UE en matière d'énergies renouvelables par d'autres objectifs, ciblés sur la
faiblesse des émissions de carbone. « Il est invraisemblable que la France
soit régulièrement condamnée pour n'avoir pas atteint X % d'éoliennes,
alors qu'elle a l'électricité la plus décarbonée d'Europe », répète-t-on
dans les troupes françaises. Privée de leviers d'influences, il est peu
probable que la France, désormais, parvienne à imposer ses vues…
Les
Européens veulent peser dans la bagarre mondiale de la « cleantech »
D'autant plus que la nouvelle
répartition des portefeuilles annoncée par Ursula von der Leyen annonce une
gouvernance particulièrement complexe. À Paris, on souligne que le
vice-président exécutif français, Stéphane Séjourné, disposera d'instruments de
financements supplémentaires et aura la responsabilité du Pacte sur l'industrie
propre (« Clean Industrial Deal »), annoncé par la cheffe de
l'exécutif européen juste avant l'élection. Mais cette responsabilité figure
aussi en toutes lettres dans la lettre de mission de Teresa Ribera, ce qui
laisse présager des conflits d'arbitrage. « Six personnes différentes ont
des portefeuilles liés à l'énergie : logement, eau et environnement,
transports, climat, industrie… C'est un pied de nez au rapport Draghi, qui
démontre que l'approche en silo est destructrice, comme on l'a vu avec l'échec
des voitures électriques », redoute Cécile Maisonneuve.
Les commissaires seront auditionnés
par le Parlement européen entre le 14 et le 18 octobre. Mais il
y a peu de chances qu'ils soient désavoués… « Les socialistes sont plus
que bien servis dans cette nouvelle commission, le PPE a 15 commissaires
sur 27 et ne peut pas voter contre, et Stéphane Séjourné décroche une
vice-présidence, alors que son groupe Renew a beaucoup perdu », décrypte
un fin connaisseur du Parlement européen. Qui s'inquiète du message envoyé aux
opinions d'Europe, qui ont clairement exprimé, lors des derniers scrutins
européens et nationaux, le rejet d'un « Pacte vert » imposé sans
études d'impact, et sans concertations. Ursula von der Leyen, fragilisée,
assure dans ses discours les avoir entendus. Dans les faits… c'est aujourd'hui
moins sûr.
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On a l’impression en France du fait de
la médiocrité de nos dirigeants de tous bords depuis surtout la fin de nos
empires coloniaux africains et magrébins et cette immigration de les après
1eres guerres mondiales14/18 et surtout 39/45 maintenant et avant de cette VEME
REPUBLIQUE FRANCAISE vieillissante usée de + 66 ans créée par le Général de Gaulle
en 1958 !?
Quant à Mme URSULA VON DER LEYEN présidente
de la commission européenne elle n’a pas eu de mal à être plus intelligente que
nos ex dirigeants Français par exemple comme les anciens JOSPIN CHIRAC SARKOZY HOLLANDE
and co° etc et bien sur le dernier en place ce remarquable nul Mr MACRON ce
roitelet sans couronne fat qui se moque d’eux en les dédaignant qui n’a rien
fait en 2017élu et réélu par des français par défaut en 2022 car ne sachant plus
choisir après le MITTERANDISME de gauche qui fut aussi un échec et maintenant
pour l’instant on a un vieux politicien bien qu’émérite mais aussi vieux en fin
de carrière Mr BARNIER 1er ministre qui a bien du mal à constituer
son gouvernement car il a déjà un clou ou caillou dans sa chaussure : Notre
président mais lui qui n’est pas gêné car lui attend sans amour propre 2027 car
ayant été battu à la dernière législative comme quoi cela ne sert pas à grand-chose
notre système electoral qui favorise le pouvoir en place et dont certains
croient que de faire une action en destitution du président puisse servir à
quelque chose mais tellement compliqué donc sans effet ce qui fait le bonheur
des médias diverses !?
Alors bravo aux Français lambda qui
regardent leur pays sombrer du moment qu’on ne leur enlève pas leurs petits avantages
étriqués du « chacun pour soi » comme pour nos poignées de
politiciens de tous bords !?
Car fini la fête des J.O. et
paralympiques « macroniens » alibi genres d'arbres qui cachaient la
forêt de l'incompétence de notre président et les ennuis à venir !?
Je prends 8 jours de vacances (loin
loin) de la France que pourtant j'aime avant le pire peut être !?
JDeclef 18/09/2024 14h09
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