« Qu’ils
se démerdent entre eux ! » : Macron ou le blues du président
LA
CHRONIQUE POLITIQUE. Relégué en fond de court dans cette cohabitation Canada
Dry, le chef de l’État renonce, non sans amertume, au costume de Jupiter.
Par Nathalie
Schuck
Publié le 29/09/2024 à 12h00
Le chef de l'État, de l'aveu de
certains de ses proches, traverserait une petite phase de
« décompression » post-dissolution ratée et échec de son camp aux
élections législatives anticipées. Lesquelles l'ont contraint à nouer une
alliance Frankenstein avec la droite, alors même qu'il n'était plus en position
de force, pour constituer le gouvernement le plus précaire de la Ve République,
dont la durée de vie sera potentiellement plus courte que
les 75 jours qu'il a fallu pour le mettre sur pied !
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On pouvait péniblement imaginer pire
résultat. « Vous imaginez ce que c'est pour lui, défend un fidèle, d'être
assis à la table du Conseil des ministres à côté de Bruno
Retailleau, le nouveau ministre de l'Intérieur, qui le regarde depuis sept
ans comme un accident de l'histoire ? »
Une période de
« dépressurisation »
Pire encore, ce président, qui avait
l'habitude de tout régenter jusqu'au moindre détail, voit le pouvoir lui
échapper et les décisions se prendre à Matignon, alors que tout remontait
jusqu'alors à Alexis Kohler, le puissant secrétaire général du palais. Exit le
fauteuil réservé au conseiller élyséen dans les réunions interministérielles,
les fameuses « RIM ». Adieu les conseillers partagés entre les deux
rives de la Seine.
Pour qualifier cet attelage baroque,
l'Élysée a forgé le barbarisme institutionnel de « coexistence
exigeante ». On serait plutôt tenté de parler de cohabitation Canada Dry.
« Vous vous rendez compte, dit un autre proche, ce que c'est pour cet
homme qui lisait des notes jusqu'à 3 heures du matin de découvrir que tout
est fini ? La cohabitation, c'est bien pour un président qui travaille à
mi-temps, comme Mitterrand qui arpentait les quais de Seine. Mais pour
quelqu'un qui bosse comme Macron, ça va être le grand vide… »
Hué en marge de sa visite
au Canada, jeudi 26 septembre, par des manifestants propalestiniens,
le président a eu ces mots qui fleuraient bon l'accusation d'ingratitude,
face aux caméras de BFMTV : « S'ils savaient comme on se bat pour que
ça aille mieux ! On ne peut pas ne pas ressentir une forme d'injustice
quand on se sent pris à partie. » Et d'ajouter, sibyllin : « On
le voit partout, en France c'est aussi très vrai. »
Peu après, devant la communauté
française de Montréal, il se faisait plus explicite, confiant à la petite
assemblée d'expatriés son bonheur de prendre l'air loin de l'Hexagone :
« Nos amis allemands ont un proverbe qui dit : “Heureux comme Dieu en
France.” Je me disais en étant avec vous depuis hier : “Heureux comme un
Français au Canada.” »
Déjà, on s'en souvient, Emmanuel
Macron avait traversé une période de « dépressurisation » – dixit ses
proches – après que les Français l'ont privé de majorité dans la foulée de sa
réélection. Et que dire des européennes de juin, qui l'ont convaincu d'appuyer
sur le bouton nucléaire de la dissolution ? « Ça fait sept ans que je
travaille comme un fou pour que le pays aille mieux et qu'il avance. Je l'ai
pris pour moi », confessait-il peu après.
« Barnier n'a rien lâché »
Et cette petite
« décompression », le président a le plus grand mal à la dissimuler.
Ainsi laisse-t-il filtrer, ces derniers jours, sa déception face caméra, donc,
et dans des SMS rageurs, faisant savoir qu'il n'a pas choisi les ministres, pas
même ceux de son camp, et que Michel Barnier lui a tordu le bras en menaçant de
le planter là. Lors des douloureuses manœuvres pour faire accoucher le
gouvernement, le président aurait surtout, de fait, posé ses lignes rouges et
fait savoir qu'il n'était pas envisageable que les Républicains cumulent
l'Intérieur, Bercy et l'Éducation nationale.
Mais le choix des personnalités a
relevé du Premier ministre et des chefs de groupe à l'Assemblée, pour la
première fois depuis 2017. « Il n'a rien imposé sur les noms. On a
beaucoup glosé sur la liste qui changeait, mais c'était toujours la même. Barnier
n'a rien lâché », certifie un proche. L'hyperprésident se retrouve donc à
devoir prendre du champ, contraint et forcé, face à un Premier ministre qui
n'entend pas céder de terrain. Comme Emmanuel Macron le dit en privé,
selon un récent interlocuteur : « Qu'ils se démerdent entre
eux ! »
« Il
y aura du sang sur les murs » : en coulisses, les « cocus »
de Barnier aiguisent leurs lamesSigne révélateur, le premier Conseil des
ministres au palais présidentiel a été expédié en vingt-cinq minutes
seulement… Ajoutez à cela une impopularité record avec 75 % de Français
mécontents de son action, selon une enquête Odoxa-Mascaret, et vous avez tous
les ingrédients d'un grand blues présidentiel.
« Il n'était pas bien dans
cette séquence, il a perdu de sa superbe », témoigne un spectateur des
tractations. Si bien qu'un parlementaire allié l'imagine déjà donnant
chaque jour des leçons au gouvernement : « Il va dire à tout le
monde au Château : “Envoyez de l'huile sur la route pour que ça
verglace demain !” »
La question de son départ
Le locataire de l'Élysée a pourtant
un formidable coup à jouer avec l'opinion. Libre à lui désormais de se placer
au-dessus de la mêlée, de jouer au père de la nation, de distribuer bons et
mauvais points s'il considérait que certains ministres allaient trop loin sur
ses valeurs, par exemple sur l'aide médicale d'État, ou si le gouvernement
cédait trop ouvertement au chantage
exercé par le Rassemblement national.
Comme le lui avait soufflé un
conseiller avant la dissolution : « Rien de tel qu'une cohabitation
pour redresser votre cote de popularité ! » Plus facile à dire qu'à
faire, toutefois. Car Emmanuel Macron, qui peut se vanter d'avoir battu deux
fois Marine Le Pen, a bien compris que c'est elle, désormais, qui tient en
partie son destin entre ses mains, dans un improbable retournement.
NFP-RN, la grande mystificationLe
jour où le RN fera chuter le gouvernement, puis un deuxième, puis un troisième,
etc., la crise sera telle que la question de son départ sera inéluctablement
posée au sein de la classe politique. Le tabou est à ce point levé qu'Édouard
Philippe lui-même évoquait dans les colonnes du Point, début
septembre, une hypothétique présidentielle anticipée.
Et rares sont ceux, à droite
notamment, qui accordent du crédit à l'idée qu'Emmanuel Macron prendra le
risque d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale lorsqu'il en aura de
nouveau la possibilité, début juin 2025. Dans chaque camp, les aspirants à
sa succession se préparent donc à toute hypothèse, conscients que la crise de
régime couve à bas bruit. Un stratège des Républicains le dit, crûment :
« Il est cuit. »
Je rentre de mes congés d’été au
soleil trop court de 8 jours à l’étranger pour essayer d’oublier la morosité
bien installée dans notre pays qui va toujours si mal ou nous avons hérité d’un
1er ministre peut être meilleur mais qui ne pourra faire grand-chose
car hélas mal dirigé mal gouverné et mal protégé par :
Ce pauvre type de Président Macron par
cette réflexion qui confirme son inutilité et incompétence affirmée hélas à
subir jusqu’en 2027 à cause des Français qui l’ont réélu bêtement pour ne pas
dire autre chose !?
Alors tant pis pour nous car ce n’est
pas fini avec aussi cette classe politique de tous bords et leurs partis
ringards tout aussi inutiles qui ne pense qu’à eux !?
Pour essayer de faire un bilan de
cette VEME REPUBLIQUE obsolète dite Gaullienne Mr Macron élu en 2017 et réélu
2022 par défaut et par cette poignée de Français suffisant selon notre système electoral
qui profite aux sortant est une ineptie inqualifiable qui a profité à tous nos dirigeants
passés et dont le dernier en place le pire qui se prend encore plus pour un
monarque sans couronne digne de l’ancien régime que l’on croyait avoir abattu
en 1789 (mais lui qui étant inéligible par notre constitution « qui nous
permettra peut-être d’espérer mieux » ?!)
(Mais 3 ans c’est trop long qui lui
permettrons de faire d’autres « âneries » style dissolutions inutiles
donc Bravo à nos concitoyens alors qu’ils ne se plaignent pas SVP !?)
Jdeclef 30/09/2024 12h46
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