De Scholz à Macron, de Tusk à Meloni, les
Européens affichent une unité rarissime pour rebâtir une puissance militaire
autonome, et l’Allemagne rompt avec son dogme budgétaire.
Publié le 06/03/2025 à 21h31
Jamais la
question de la défense européenne n'avait été posée en termes aussi
pressants. C'est un véritable changement de paradigme qui s'est opéré ce jeudi
6 mars, lors du sommet spécial consacré à la défense et à l'Ukraine. De
Donald Tusk à Olaf Scholz, en passant par Emmanuel Macron et Pedro
Sanchez, tous les chefs d'État et de gouvernement ont affiché une détermination
inédite à « réarmer l'Europe » – expression revenue comme un
leitmotiv.
« Nous sommes dans un jour où tout peut
changer », a lancé d'emblée le Premier ministre polonais, Donald Tusk.
« L'Europe doit participer à cette course aux armements et elle doit la
gagner, a-t-il insisté. La Russie perdra cette course aux armements comme
l'Union soviétique l'a perdue il y a 40 ans. » Une référence
historique qui n'est pas anodine dans la bouche de ce Polonais qui a connu le
joug soviétique.
Défense
européenne : Paris, Londres et Berlin au cœur d'une nouvelle allianceSur
les conclusions elles-mêmes, le petit jeu des réécritures a été assez marginal.
Le Slovaque Fico a obtenu une mention des efforts pour trouver une solution au contentieux
avec l'Ukraine sur l'arrêt du transit du gaz russe. Le Hongrois Viktor
Orban n'a pas obtenu l'effacement de la menace russe et, comme attendu, n'a pas
approuvé les conclusions sur l'Ukraine, soutenues par les 26 autres.
L'Italienne Giorgia Meloni a tenu, dans les dernières minutes du Conseil, à ce
que les conclusions fassent nommément référence aux efforts de paix du
président Donald Trump. La formule finale est plus vague et salue « tous
les efforts » visant la paix. À la sortie du Conseil, elle a redit
qu'elle était « très perplexe » sur l'envoi de troupes en Ukraine.
« Les garanties de sécurité certaines, selon moi, se trouvent toujours
dans le cadre de l'Alliance atlantique », a-t-elle conclu.
« Jusqu'à présent, les Américains ont
refusé ces mécanismes de type Otan », rappelle le président Macron à la
fin du sommet. Face à ce refus américain, Macron évoque une
alternative : déployer des forces nationales européennes dans une Ukraine
pacifiée, non sur les lignes de front mais dans des zones sécurisées, créant
ainsi une « signature stratégique » de solidarité. Ces initiatives
seront coordonnées avec l'Otan, dont les représentants participeront aux
discussions sur les garanties de sécurité.
Les Espagnols se sont vexés qu'on fasse
uniquement référence aux menaces sur la frontière est de l'Union, considérant
que la frontière sud est tout aussi importante. Pour contenter tout le monde,
les conclusions évoquent « une approche à 360 degrés ».
Mais là, ce ne sont que des détails d'écriture par rapport à l'enjeu massif du
Conseil : s'entendre sur les moyens de réarmer l'Europe dans les cinq
années qui viennent.
Le tournant allemand
C'est sans doute du côté allemand que le
changement est le plus spectaculaire. Olaf Scholz, habituellement prudent, a
entériné la
révolution opérée par la CDU de Friedrich Merz qui, après sa victoire
électorale, a clairement affiché sa volonté de réformer le frein à
l'endettement. Lors de sa prise de parole, le chancelier s'est félicité de voir
l'Allemagne « renforcer sa capacité financière, y compris par des
modifications de la Constitution », pour soutenir les dépenses militaires
et la modernisation des infrastructures. Un « quoi qu'il en coûte »
militaire qu'il n'aurait jamais envisagé il y a encore quelques mois, notamment
en raison des résistances de son partenaire incommode, le libéral Christian
Lindner (désormais hors jeu).
300 000
soldats européens, le plan choc d'EuroDéfense pour armer l'EuropeLe
chancelier a également martelé la nécessité d'une adaptation « à long
terme du cadre réglementaire européen » pour permettre aux États
d'investir davantage dans leur défense sans être entravés par les règles
budgétaires européennes. La fin du dogme de l'orthodoxie budgétaire allemande
semble consommée.
Madrid insiste sur les eurobonds
L'Europe a visiblement pris conscience du
risque existentiel que fait peser la guerre en Ukraine. La présidente de la
Commission, Ursula von der Leyen, a présenté les grandes lignes de son plan
massif intitulé « ReArm Europe », qui prévoit jusqu'à 800 milliards
d'euros pour la défense européenne. Un plan en cinq piliers :
assouplissement du pacte de stabilité pour les dépenses militaires, nouvel
instrument d'emprunt de 150 milliards d'euros, réallocation de
350 milliards d'euros de fonds structurels sous-utilisés, nouvelles politiques
de prêts de la BEI et mobilisation de l'épargne privée via l'union des
marchés de capitaux (plus facile à dire qu'à faire).
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terme »
« Ce qui est important, c'est de rappeler
que cette liste n'est pas close », précise-t-on chez les Français,
laissant entendre que d'autres idées (emprunt commun via les eurobonds dédiés à
la défense, utilisation du mécanisme européen de stabilité) pourraient être
explorées dans le futur. D'ailleurs, Madrid s'est clairement positionné en
défenseur énergique d'une approche communautaire du financement. Selon les
sources espagnoles, le gouvernement Sanchez défend le principe selon lequel
« les biens publics européens doivent avoir un financement européen, la
sécurité européenne étant un bien public européen ».
L'Allemagne soudain dispendieuse fait un peu
sourire les Latins
En coulisses, l'Espagne a obtenu que la clause
d'échappement budgétaire soit activée « de façon coordonnée entre
tous pour qu'il n'y ait pas une stigmatisation de tel ou tel
pays ». Un point important pour Madrid, qui craint les réactions des
marchés. Sur la réallocation des fonds de cohésion vers la défense, les
Espagnols se montrent ouverts mais vigilants. « Ce que nous n'acceptons
pas, c'est que ce soit un premier pas pour ensuite, dans le prochain cadre
financier, supprimer les fonds de cohésion, » prévient-on du côté de
Madrid.
Pour l'Espagne, il s'agit d'une stratégie en
deux temps : une bataille immédiate pour obtenir des eurobonds de défense
dans le cadre actuel, puis une bataille à moyen terme pour le prochain cadre
financier pluriannuel, après 2028. Les diplomates madrilènes observent avec un
mélange d'intérêt et de prudence le régime allemand, notant non sans ironie que
« jusqu'à hier même ils étaient les gardiens de l'orthodoxie. »
Les Danois inquiets pour le Groenland
En filigrane de toutes les déclarations plane l'ombre
de Donald Trump. « On est dans un moment où les États-Unis sont un
partenaire un peu plus exigeant, plus difficile », a reconnu Donald Tusk,
qui a du mal à rompre avec la tradition atlantiste de son pays.
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a été plus directe :
« Il y a une insécurité venant du côté américain que nous ne pouvons pas
ignorer. » Et pour cause : Donald Trump dit vouloir faire
main basse sur le Groenland « d'une manière ou d'une autre ». Une
menace directe sur un territoire danois de la part de l'un de ses plus
fidèles alliés !
Au Groenland,
dans les coulisses des manœuvres trumpistes
Cette nouvelle donne américaine a poussé la
France à mettre sur la table la question de la dissuasion nucléaire européenne,
proposition que plusieurs dirigeants ont commentée avec prudence mais intérêt.
« C'est une piste intéressante », a souligné le Premier ministre
luxembourgeois, Luc Frieden, tandis que le Suédois Ulf Kristersson a rappelé
avec pragmatisme : « Nous voudrions avoir le moins possible
d'armes nucléaires, mais, en ce moment, nous devrions être reconnaissants qu'il
y ait deux pays voisins [France et Royaume-Uni, NDLR] qui disposent de
l'arme nucléaire. Sinon, seule la Russie l'aurait. »
Le chef de l'État français dit avoir reçu des
sollicitations de ses homologues tout au long du sommet européen.
« Plusieurs de mes collègues sont venus me voir, confie-t-il. Et
donc, maintenant, on voit une phase où nos techniciens vont échanger. On va
ouvrir un dialogue à la fois stratégique et technique. Ce seront des échanges
au niveau des chefs d'État et de gouvernement pour regarder d'ici à la fin du
semestre s'il y a des coopérations nouvelles. »
Scholz, plus offensif sur le départ
Présent à Bruxelles, le président ukrainien,
Volodymyr Zelensky, a reçu un soutien réaffirmé de tous les dirigeants, malgré
les réticences hongroises de Viktor Orban. Les dirigeants l'ont accueilli dans
la salle du Conseil par une salve d'applaudissements qui a fait chaud au cœur
au président ukrainien. « C'est quand même plus chaleureux qu'à
Washington », commente, avec malice, un haut fonctionnaire du
Conseil. Pedro Sanchez a rappelé son récent engagement
d'accroître d'un milliard d'euros l'aide militaire à l'Ukraine, tandis que
Bart De Wever, le nouveau Premier ministre belge, a promis la livraison des
premiers F-16 « dès l'année prochaine ». Une échéance qui paraît
tellement lointaine à la vitesse où Donald Trump mène ses négociations de paix
avec Moscou… Lundi prochain, Zelensky se rendra en Arabie saoudite pour
rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, puis ses équipes
négocieront avec celles de Donald Trump, a annoncé le président ukrainien sur
Telegram.
Trump, le tyran que
l'Amérique s'est choisi
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« moment de vérité » évoqué par beaucoup touche aussi à la
perspective d'une paix juste et durable. Plusieurs dirigeants ont
insisté : pas de « fausse trêve » ou de « trêve
fragile », mais un cessez-le-feu accompagné de « garanties de
sécurité robustes » pour l'Ukraine. Olaf Scholz a jugé essentiel que
« l'Ukraine dispose d'une armée forte » même en temps de paix, ce qui
nécessitera « des garanties de sécurité » internationales. On notera
que le ton plus offensif du chancelier coïncide aussi avec son prochain départ
de la chancellerie… Que n'a-t-il livré les missiles Taurus s'il souhaite
réellement une armée ukrainienne « forte » ?
L'ambition affichée ce 6 mars ne doit pas
masquer les difficultés. Le Premier ministre suédois a reconnu qu'il serait
« irréaliste » de penser que l'Europe pourrait assurer seule sa
défense « d'ici quelques mois ». Le chemin sera long, et à
découvert. Mais la prise de conscience est là. Kyriakos Mitsotakis, le
Premier ministre grec, l'a résumé : « Dans ces temps difficiles,
l'autonomie stratégique de l'Union européenne doit être une priorité non
négociable. » Un cap est désormais fixé. Reste à savoir si, au-delà des
mots, les actes suivront à la hauteur des ambitions affichées ce 6 mars à
Bruxelles. Il faudrait, dans l'idéal, que le Conseil se soit déjà prononcé sur
les prêts de la Commission avant le prochain Conseil européen
des 20 et 21 mars.
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Il faut donc arrêter ces palabres de discours
creux comme sait si bien le faire notre petit président bourgeois MACRON hyper
bavard bienpensant hypocrite grand donneur de leçons s’écoutant parler pour ne
rien dire d’utile qui ne se gêne pas de dédaigner le peuple français d’en bas
ou de peu et que lui personne n’écoute car il est nostalgique de l’ancien régime de nos royautés
absolues dont le président des USA se moque en plus puisque ce grand pays n’est qu’une ex colonie anglaise et donc pas cette
culture ancestrale QUE LA France de LOUIS XVI a bien aidée !?
Mais pour notre président élu et réélu par des Français
naïfs qui avalent tout ce qui n’est pas gênant pour lui avec « sa macronie
fantôme » car il n’a aucun amour propre et ne pense qu’à lui et à ses
avantages présents jusqu’en 2027 car devenu inéligible de par notre constitution
de cette Vème république obsolète qu’il faudrait aussi changer !?
Alors maintenant que cette EUROPE UNIE DE
BRUXELLE DES 26 a donné son feu vert pour débloquer ces 800 milliards d’euros encore
virtuels (comme au MONOPOLY) les gogos des peuples Français et autres impliqués
dans cette guerre maintenant à nos portes ont moins peur (mais depuis déjà 2014
avec les évènements précurseurs en GEORGIE et TCHETCHENIE et les alertes déjà
signalées par la chaine de satellites US on n’a rien fait à part palabrer pour
rien ?!
Car nous Français lambda niais ou ignares voire
n’y comprenant rien n’on n’a pas voulu dire NON à nos dirigeants et politiciens
de tous bords depuis les 67 ans de notre VEME REPUBLIQUE USEE ?!
Nous ne sommes pas capables de dire en face ce
que l’on pense à Mr MACRON et à ses prédécesseurs avant lui car nous sommes bêtes
à manger du foin dans des râteliers vides et encore moins de s’en séparer d’ici
2027 !?
ALORS ESPERONS QUE LE CIEL NE NOUS TOMBE PAS
SUR LA TETE CAR NOUS SOMMES DES ANES BATES SEMBLE-T-IL !?
LA ON PEUT DIRE PAUVRE PETITE France (ET
SURTOUT POUR CEUX QU’ILS L’AIMENT COMME MOI ?!)
Jdeclef 07/03/2025 11h13
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