Attentat de
Nice : "À quoi sert une chanson si elle est désarmée ?"
VIDÉO.
L'émotion fut palpable lorsque Julien Clerc a chanté. "Ce qui a été
frappé le 14 juillet, c'est l'unité nationale", a estimé Hollande.
Moment d'émotion à Nice, trois
mois après le carnage de la promenade des Anglais. La cérémonie d'hommage,
présidée par François
Hollande, a commencé à 11 heures. « Nice et la France
entière pleurent 86 victimes. Notre tristesse est indéfinissable », a déclaré
Cindy Pellegrini, une proche de victimes, qui a lu un texte en mémoire aux
morts et aux blessés, sur la colline du château. « Nous espérons au plus
profond de notre cœur que désormais, chaque 14 juillet, chacun d'entre vous
admirera le ciel en pensant que chaque étoile est une vie brisée à jamais »,
a-t-elle déclamé, d'une voix teintée d'émotion.Après ce discours, Julien Clerc a chanté sa chanson « Utile ». « À quoi sert une chanson si elle est désarmée ? », entonne l'auteur-compositeur. Son interprétation sobre et la puissance des paroles de Roda-Gil ont provoqué une grande émotion – Christian Estrosi, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, avait les larmes aux yeux. Les noms des 86 victimes décédées, dont près d'un tiers de personnes musulmanes, ont été égrenés et une rose pour chaque personne décédée a été déposée par des lycéens autour d'une fontaine éphémère, au centre d'un rectangle de gravier blanc.
François
Hollande cajole les juges
Stoïques, les familles ont écouté
l'interminable lecture. Certains, submergés par la douleur, doivent s'assoir.
Une femme brandit la photo souriante d'une jeune fille disparue. Puis c'est un
long silence, avant qu'un quatuor n'interprète une suite en ré de Bach.« Ce qui a été frappé le 14 juillet, c'est l'unité nationale », a estimé samedi François Hollande lors de l'hommage, assurant cependant que « cette entreprise maléfique échouera(it) ». « C'est la visée monstrueuse qu'ont les terroristes », mais « non, je vous dis non, cette entreprise maléfique échouera, l'unité, la liberté, l'humanité, au bout du compte prévaudront », a déclaré le chef de l'État devant les familles de victimes, des membres du gouvernement et plusieurs responsables politiques comme Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen. « Les victimes de cette barbarie n'avaient pas toutes la même origine, pas toutes le même parcours, pas toutes la même couleur de peau, pas toutes la même religion, mais elles sont unies aujourd'hui par le malheur », a encore relevé le chef de l'État. Il était « admirable », a-t-il encore souligné, que « partout des prières se [soient] élevées, dans toutes les églises, dans toutes les mosquées, dans toutes les synagogues de Nice ».
Dignité et
recueillement
Le chef de l'État est arrivé à
Nice après une séquence politique ruinée par la parution d'un livre de
confidences et ses commentaires sur les magistrats pour lesquels il a dû
exprimer ses « regrets ». Dans un climat alourdi par son impopularité
et l'annonce répétée aux Français que cet attentat ne serait pas le dernier,
Hollande avait la difficile tâche d'offrir aux familles endeuillées et nombreux
blessés un moment de recueillement et d'unité nationale dans une ville qui est
aussi un fief sarkozyste. Il a même rendu un hommage appuyé aux magistrats. «
Je pense aussi aux magistrats qui, ce soir-là, se sont rendus immédiatement sur
les scènes de crime pour l'identification des corps et commencer le travail
d'enquête », a déclaré Hollande. « Il leur revient aujourd'hui, en toute indépendance,
d'établir la vérité sur ce qui s'est produit à Nice le 14 juillet », a ajouté
le président de la République. « Nous devons connaître toute cette vérité »,
a-t-il souligné."J'attendais beaucoup de dignité, je suis très heureux, ému et fier que cette dignité ait été au rendez-vous", s'est félicité sur BFM TV le président LR de la région Paca, Christian Estrosi, à l'issue de la cérémonie. Même recueillement en dehors du périmètre où se déroulait la cérémonie officielle, et notamment autour de la promenade des Anglais. "On n'a pas les mots pour décrire cette journée vraiment spéciale", témoigne Mohamed Darouech, un homme d'origine comorienne, devant un parterre de cierges inondés par les pluies de la veille. Le calme et le recueillement ont régné, loin des huées essuyées par Manuel Valls lors d'une minute de silence quatre jours après l'attentat ou de la violente polémique qui avait suivi le drame, notamment autour du dispositif de sécurité mis en place le 14 juillet dans la ville.
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