Société
Bernard
Squarcini et Christian Flaesh, deux flics ami-ami
POLICE Les deux
anciens policiers Bernard Squarcini et Christian Flaesch ont été mis en examen
pour des faits remontant à 2013…
Et de deux. Après Bernard Squarcini, ancien directeur de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), mis en examen le 28 septembre, c’est au tour de Christian Flaesch, l’ancien patron du « 36 ». Les deux anciens policiers sont poursuivis dans le cadre d’une seule et même affaire portant sur les pratiques de l’ancien patron de la DCRI dans ses nouvelles fonctions de chef d’entreprise.
Depuis son départ de la DCRI en 2012, date de la passation de pouvoir à l’Elysée, Bernard Squarcini a créé sa société d’intelligence économique et de sûreté, Kyrnos. D’après la justice, c’est dans le cadre de ses nouvelles fonctions que le Corse aurait contacté Christian Flaesch, toujours en poste à l’époque des faits, pour obtenir des informations policières concernant d’éventuelles enquêtes sur ses clients.
Des interceptions électroniques
Squarcini aurait ainsi contacté
par mail le directeur de la Police judiciaire parisienne en 2013 afin d’en
savoir davantage sur une
procédure du parquet de Paris concernant une plainte de Hermès contre LVMH,
l’un de ses principaux clients. Christian Flaesch aurait répondu à cette
sollicitation. D’où sa mise en examen pour violation du secret de l’enquête et
entrave aux investigations.Si l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a eu connaissance de ces faits, c’est parce que Bernard Squarcini était alors placé sous surveillance téléphonique et électronique dans le cadre d’une enquête visant cette foisl’homme d’affaires Ziad Takieddine. Bernard Squarcini a de son côté était mis en examen la semaine dernière pour trafic d’influence, recel du secret de l’instruction, faux en écriture publique et détournements de fonds publics.
« Des amis de trente ans » de
Péchenard
Les deux hommes se connaissent
depuis plusieurs années et appartiennent au cercle des « Sarko
flics », comme les ont surnommés certains médias. Lui-même
ancien directeur
général de la police nationale et directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Frédéric
Péchenard a rappelé au moment de leur placement en garde à vue, qu’il avait
« travaillé avec ces deux garçons, qui sont des amis, pendant plus de 30
ans. L’un comme l’autre, jusqu’à la dernière seconde, ont travaillé dans la
lutte antiterroriste pour faire reculer la délinquance et la grande
criminalité ».Patron du « 36 », où se trouve la section antiterroriste de la brigade criminelle de Paris de 2007 à 2013, Christian Flaesch a effectivement été amené à travailler sur des dossiers terroristes, qui constituaient logiquement la grande spécialité de Bernard Squarcini. Le « Squale » a ainsi dirigé la DCRI de 2008 à 2012, après avoir été le numéro 2 des renseignements généraux (RG).
Des amis d’amis
Frédéric Péchenard, ami d’enfance
de Nicolas Sarkozy avec lequel il renoue lors de la prise
d’otages à la maternelle de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) en
1993, n’est pas le seul ami des deux hommes. Fin 2013, Christian Flaesch avait
quitté la tête du 36 après une mise en garde du parquet général de Paris concernant
un appel téléphonique passé à son ancien ministre de tutelle, Brice Hortefeux,
lors duquel il semblait lui expliquer comment préparer une audition dans un
dossier judiciaire concernant aussi Nicolas Sarkozy.Le Monde dévoilait la semaine dernière un rapport d’enquête de la police judiciaire révélant que Bernard Squarcini aurait transmis à Michel Gaudin, actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy et ancien directeur général de la police nationale, des informations en relation avec l’affaire Cahuzac. Bernard Squarcini a été placé sous contrôle judiciaire lui interdisant de se rendre dans les locaux de la DGSI et d’avoir des contacts avec des policiers la police judiciaire
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