Alain Juppé
"comprend parfaitement" la colère des policiers ?!
VIDÉOS. Le
maire de Bordeaux regrette qu'il faille attendre "la fin du
quinquennat" pour se rendre compte qu'"il aurait fallu recruter des
policiers supplémentaires".
« Assurer l'ordre public et la sécurité
suppose d'abord une volonté politique et une autorité respectée. Or,
aujourd'hui, l'autorité de l'État n'est plus respectée », a poursuivi sur France 2
l'ancien Premier ministre, favori des sondages pour la primaire des
Républicains (20-27 novembre) en vue de la présidentielle. « Nous avons un
président de la République qui passe son temps à dire ce qu'il ne devrait pas
dire, de son propre aveu, un gouvernement qui tire à hue et à dia. Comment
voulez-vous que ceux qui sont chargés du maintien de l'ordre se sentent
soutenus ? » a accusé Alain Juppé. « Nos policiers sont soumis à un
rythme de travail qui est extraordinairement soutenu, il faut attendre la fin
du quinquennat pour qu'on se rende compte qu'il aurait fallu recruter des
policiers supplémentaires », a insisté le maire de Bordeaux.
Apporter des solutions
« Je n'encourage naturellement pas à des
actes sinon de violence, du moins des actes extrêmes, ce n'est pas le cas. Mais
c'est bien beau de dire qu'ils ne devraient pas. Encore faut-il comprendre
pourquoi ils se comportent comme cela et leur apporter des solutions »,
a-t-il dit, prônant également une « réponse pénale qui soit forte ».
« Les policiers me disent souvent qu'ils reçoivent de leur autorité des
consignes de retenue, presque d'abstention. Or, il faut que force reste à la
loi », a-t-il dit. « On a par exemple il y a quelques jours supprimé
les tribunaux correctionnels pour mineurs récidivistes de moins de 16 ans.
C'est un très mauvais signal en matière de politique pénale », a accusé
Alain Juppé. La veille, c'est Nicolas Sarkozy
qui, dans un tweet, avait apporté son soutien aux forces de l'ordreL'un de leurs concurrents à la primaire, Bruno Le Maire, « comprend », lui aussi, la « colère » des policiers et le fait « qu'ils puissent manifester ». Il a dénoncé sur RMC et BFM TV des « conditions indécentes » de travail et un « problème d'autorité général dans notre pays ». Mais « je reconnais que ça a été une erreur de réduire le nombre de policiers et de gendarmes entre 2007 et 2012 », a-t-il dit, dans un nouveau tacle adressé à Nicolas Sarkozy, dont il fut secrétaire d'État puis ministre de 2008 à 2012. « Alain Juppé connaît bien la situation des policiers : il a appartenu à un gouvernement qui a supprimé 12 500 postes de policier et de gendarme », a renchéri sur Europe 1 le sénateur FN David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen.
Vingt-quatre heures après une manifestation sur les Champs-Élysées, de nombreux policiers se sont encore mobilisés dans la nuit de mardi à mercredi : quelque 400 d'entre eux se sont rassemblés à Évry, où le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone a reçu les chefs de brigade et de brigade anticriminalité (BAC) de l'Essonne, d'où étaient partis de nombreux manifestants la veille. Ils ont abondamment hué leur patron lorsqu'il est reparti en voiture, appelant à sa démission.
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