Ukraine : l’heure
de vérité ?!
L’ÉDITO DE
NICOLAS BAVEREZ. La Russie peut gagner la guerre. L’Europe doit aider l’Ukraine
et se réarmer pour défendre sa liberté et sa souveraineté.
Guerre en Ukraine :
Et si Poutine gagne… ?!
Deux ans
après le début de l’offensive russe en Ukraine, l’Occident semble en échec. La
guerre de Vladimir Poutine pourrait-elle s’étendre au reste de l’Europe ?
IL FAUDRAIT
QUE LES DIRIGEANTS DE L’UNION EUROPENNE AIENT DU COURAGE QUI LEUR MANQUE AINSI
QUE LEUR MEMOIRE ANCIENNE QUI NE LEUR A PAS SERVI DE LECONS DANS NOS GUERRES
MONDIALES ET NOS EMPIRES COLONIAUX PERDUS !?
Les gens de Vilnius l'appellent
« l'appendice » ou « la péninsule ». Sur place, on préfère
dire « la pipe de Staline ». Situé à 70 kilomètres au sud de la
capitale lituanienne, le parc de Dieveniškes est une petite enclave en
territoire biélorusse. La directrice du lycée technique du principal bourg,
Ilona Sediene, entretient la mémoire de cette région occupée tour à tour par
les Scandinaves, les Polonais, l'Empire russe, les nazis, puis les Soviétiques.
Elle dévoile volontiers l'origine de son étonnant surnom. « Lors d'une
réunion à Moscou pour dessiner les frontières de la région, Staline aurait posé
sa pipe sur la carte. Personne n'ayant osé la déplacer, la ligne de démarcation
a pris ici une forme arrondie. »
#NousSommesl'OTAN
Un document du ministère allemand de la Défense a fuité il y a quelques
semaines, détaillant le déroulé d'une offensive terrestre russe dans le sud de
la Lituanie et l'extrême nord-est de la Pologne, appelé corridor de Suwalki.
Des territoires particulièrement vulnérables car pris en étau entre la
Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad, où sont massés troupes, missiles
hypersoniques et têtes nucléaires. Le scénario allemand débute, comme en 2022,
par le déploiement de 200 000 soldats russescôté biélorusse.
Prétextant un incident, les chars de Poutine jailliraient de la pipe de Staline
et s'empareraient de Vilnius. « Hautement improbable, voire
impossible », balaie Remigijus Šimašius, qui a été maire de la ville
pendant huit ans et fait installer au sommet d'un de ses gratte-ciel la
banderole : « Poutine, la Haye t'attend ». « Le
président russe est imprévisible mais pas au point d'attaquer un pays membre de
l'Otan depuis 2004 et de lancer un conflit ouvert avec l'Occident »,
veut-il croire
Au ministère de la Défense nationale, le slogan #NousSommesl'OTAN a été
inscrit en grandes lettres devant la colonnade du bâtiment, décorée aux
couleurs de l'Ukraine depuis 2022. Si un conseiller indique, à demi-mot, que
l'hypothèse d'une offensive russe en Lituanie est prise au sérieux – « on
ne peut pas l'exclure » –, le ministre, Arvydas Anušauskas,
refuse de se prêter au jeu des scénarios. Mais il souhaite faire passer un
message à ses alliés, notamment aux Américains, accusés d'être davantage
intéressés par la Chine. « Nous devons admettre que la Russie est et
restera la menace militaire à long terme la plus importante et la plus directe
pour l'Otan », plaide-t-il. Vilnius voudrait que les contingents
militaires occidentaux soient rapidement renforcés dans le pays. La base
américaine de Pabrade est en cours d'agrandissement, et le détachement
allemand, nation cadre de l'Otan en Lituanie, devrait passer de
1 000 à 5 000 hommes, mais pas avant 2025.
« Les tanks russes peuvent revenir »
L'Alliance atlantique se porterait-elle au secours des pays Baltes en cas
d'invasion russe, ainsi que le prévoit son article 5 ? Žygimantas
Pavilionis, chef de la commission des Affaires étrangères au Parlement
lituanien, fait remarquer que, depuis quelques années, Washington a tendance à
laisser ses ennemis franchir impunément les lignes rouges. Cet ancien
ambassadeur aux États-Unis redoute par-dessus tout de voir Donald Trump revenir
à la Maison-Blanche. Même en cas de réélection de Biden, il estime que l'Europe
aurait tort d'y voir une assurance-vie. « Le président américain pense
que pour dissuader nos adversaires, il suffit de faire de beaux discours et de
sourire comme Chamberlain [le Premier ministre britannique qui a mis en
place une politique d'apaisement avec Hitler, NDLR]. C'est ce qu'il s'est
contenté de faire la dernière fois qu'il est venu à Vilnius, pour le sommet de
l'Otan [en juillet 2023, NDLR]. Or Poutine, comme les Chinois et
les Iraniens, n'attend de nous qu'un moment de faiblesse pour attaquer. Les
tanks russes, je les ai vus ici même en 1991, quand Moscou refusait de
reconnaître notre indépendance. Ils peuvent revenir », prédit-il en
allumant la lumière dans l'immense salle carrée où siégeait autrefois le
Parlement lituanien. Il raconte comment, jeune étudiant, il s'est barricadé ici
avec des milliers d'autres pour barrer l'accès aux troupes soviétiques. « Notre
histoire le montre, quand on tient tête aux Russes, ils s'arrêtent et peuvent
même battre en retraite. »
Longtemps minimisé, voire occulté, l'impérialisme russe est aujourd'hui la
principale menace pour l'ensemble des démocraties libérales, abonde
l'historienne ukrainienne Tetiana Boriak, réfugiée à Vilnius depuis deux ans.
Elle s'indigne d'entendre des dirigeants occidentaux appeler à « faire la
paix » avec Vladimir Poutine et les invite à écouter ou à se faire
traduire les derniers discours du maître du Kremlin. « Tout y est. Il
n'avance plus caché comme autrefois », a-t-elle remarqué. « Son
concept de rousski mir, ou Grande Russie, ne se limite plus à la
Biélorussie et au Donbass. Il s'étend jusqu'aux forêts de la Baltique et aux
plaines de l'Europe de l'Est », prévient-elle. « Qui sait
quelle sera la prochaine cible ? Vilnius ? Varsovie ? Personne
n'est à l'abri avec Poutine », renchérit Vadzim Kabanchuk,
vice-commandant de la brigade biélorusse qui combat aux côtés des Ukrainiens
dans l'est de l'Ukraine. « Rappelez-vous 2022, personne en Europe ne
pensait que les colonnes russes tenteraient de s'emparer de Kiev. »
Volontaires. Des civils lituaniens s’entraînent au tir, le
3 février.© Mykolas_JUODELE/ZUMA-REA POUR «
LE POINT »
Barbelés. La frontière entre la Lituanie et la Biélorussie, à
70 kilomètres au sud de Vilnius, dans la petite enclave de Dieveniškės,
« la pipe de Staline ».©
Mykolas_JUODELE/ZUMA-REA POUR « LE POINT »
Mobilisé. Arvydas Anušauskas, le ministre lituanien de la Défense
nationale, devant son ministère, le 5 février. Le slogan #NousSommesl’OTAN
a été inscrit en grandes lettres devant le bâtiment.© Mykolas_JUODELE/ZUMA-REA POUR « LE POINT »
L'Europe
se retrouvera-t-elle bientôt seule face à Vladimir Poutine ?
La menace d'un nouveau coup de force russe en Europe se fait d'autant plus
pressante que la situation est mauvaise pour les Occidentaux sur le front
ukrainien. L'armée russe a repris l'initiative depuis l'échec de la
contre-offensive. Elle attaque à présent sur une multitude de fronts pour
grignoter le territoire ukrainien. Une stratégie de longue haleine, dont elle a
les moyens, contrairement aux Ukrainiens, qui doivent tenir compte de la
fatigue de l'opinion publique et des États qui les soutiennent. Moscou dispose
en outre d'une population importante et muselée ainsi que de stocks soviétiques
d'armes et de munitions. Les gradés ukrainiens se plaignent à répétition du
manque de munitions. « Nous tirons jusqu'à dix fois moins d'obus que
nos ennemis », explique Mykyta, l'adjoint du commandant de la 17e brigade.
D'autres officiers évoquent pour leurs brigades respectives des ratios
différents, mais toujours au bénéfice des forces russes. Dans le détail, les
armes reçues par les Ukrainiens, ou celles que les États ont accepté de leur
livrer, se sont parfois révélées inopérantes, comme les chars Leopard, en
mauvais état et sans l'équipement ad hoc, ou décevantes, comme les Himars, dont
les obus n'atteignent pas souvent leurs cibles. Enfin, même efficace, comme les
canons Caesar ou les missiles Scalp, cette aide militaire est arrivée
tardivement et en quantité insuffisante. Entre les promesses non tenues, les
ruptures de chaînes de production et les réticences de certains gouvernements,
les capacités de résistance de l'Ukraine se retrouvent limitées.
Imminente destitution
Depuis l'été dernier, l'armée ukrainienne souffre en outre d'un manque de
soldats. La question de la mobilisation divise jusqu'au sommet de l'État et
prend des proportions inédites. Le torchon brûle désormais entre le
président, Volodymyr Zelensky, et son chef des forces armées, Valeri Zaloujny.
À l'origine, il ne s'agissait que de divergences sur le nombre de personnes à
mobiliser. Si les deux hommes s'accordent pour dire qu'il est nécessaire
d'envoyer des renforts au front, au moins pour permettre à ceux qui s'y battent
depuis le début de bénéficier d'une longue permission, le militaire plaide
depuis des mois pour mobiliser près d'un demi-million d'hommes tout au long de
l'année, alors que le président traîne des pieds et mégote sur le nombre
d'Ukrainiens à recruter. Ce qui n'était qu'une discorde s'est transformé en
guerre interne qui clive toute la société ukrainienne.
Des rumeurs, en partie orchestrées par la présidence, relayent une possible
et imminente destitution de Valeri Zaloujny. Or ce dernier jouit du respect des
militaires et d'un prestige immense au sein de la société. Les Ukrainiens
mettent à son crédit la défense de Kiev, la contre-offensive victorieuse qui a
permis la libération des territoires des régions de Kharkiv et la libération de
Kherson. Un sondage réalisé en décembre le plaçait devant le président avec
plus de 70 % d'avis favorable contre 40 % pour ce dernier. Son
limogeage provoquerait une crise ouverte dans le pays et au sein de l'armée, où
l'incompréhension et la colère commencent à se faire entendre.
Dans l'est de
l'Ukraine, l'angoisse d'une débâcle
Valeri Zaloujny n'a cependant pas connu que des succès : la
contre-offensive du printemps dernier a fait long feu et les Russes ont
l'initiative. « Il a fait des erreurs qui ont mené au désastre actuel.
Il n'a notamment pas su demander les équipements nécessaires, n'a pas assez
tablé sur les armes technologiques et n'aurait pas assez anticipé la résistance
des Russes. Dans n'importe quel autre pays ces manquements seraient sanctionnés
sans états d'âme par une mise à pied », indique une source au sein du
ministère de la Défense.
Dans la perspective hypothétique de futures négociations avec Moscou, Volodymyr Zelensky a
laissé entrevoir qu'il pourrait transiger, alors que Valeri Zaloujny incarne
l'intransigeance. Il n'a pas dévié de sa stratégie d'un pouce : l'armée
ukrainienne doit se battre pour récupérer l'intégralité du Donbass. Les
militaires comptent sur lui pour que le sang versé ne l'ait pas été en vain.
Les batailles de Sievierodonetsk, de Soledar, le chaudron de Bakhmout et
désormais les combats d'Avdiivka et de Koupiansk ont coûté la vie à des
milliers de soldats ukrainiens.
« Pourvu que cela se fasse vite… »
S'il veut négocier, Volodymyr Zelensky n'a peut-être d'autre option que de
se séparer de son chef des armées. La source au sein du ministère de la Défense
confirme que le Pentagone est également à la manœuvre. « J'ai entendu
de mes propres oreilles des hauts gradés américains dire que Valeri Zaloujny
constituait un problème majeur ; qu'il était même un obstacle à ce que
l'Ukraine continue à bénéficier de l'aide militaire des États-Unis. » Car
si l'Europe vient de débloquer 50 milliards d'aide à l'Ukraine lors du
dernier sommet à Bruxelles, le plan américain est lui toujours bloqué au
Congrès.
Le soutien de Washington est pourtant primordial pour Kiev ainsi que pour le
reste de l'Europe, plaide le chef de la commission des Affaires étrangères
lituanienne, Žygimantas Pavilionis. Il revient de Washington, où il a pu
s'entretenir avec Mike Johnson, le chef républicain de la Chambre des
représentants. L'élu lituanien espère que le plan finira par passer. « Pourvu
que cela se fasse vite… Si l'Ukraine venait à perdre la guerre, l'hypothèse
d'une attaque russe contre un autre pays d'Europe n'est pas une possibilité,
c'est une certitude. ».
D’où viennent les armes ukrainiennes ?
Les États-Unis en sont de loin le plus grand pourvoyeur, avec la moitié du
total. Concernant les pays européens, ils se divisent en deux : les pays
du Nord se montrent généreux (Scandinavie, pays Baltes, Pologne, Pays-Bas…),
ceux du Sud, parcimonieux (Espagne, Portugal, Italie…). La France se situe en
milieu de classement en chiffres bruts, mais en queue de liste si on tient
compte de son PIB. Ce sont les trois pays Baltes qui envoient le plus d'armes à
l'Ukraine en pourcentage de leurs PIB respectifs. Quant à la Suisse, elle
n'apporte aucune aide militaire, prétextant sa neutralité.
L'Ukraine a reçu plus de 150 chars
Leopard 1, dont la plupart sont aujourd'hui en mauvais état. Sur les
80 Leopard 2 que l'Allemagne lui a donnés, une douzaine seulement
sont encore en action ; les autres manquent de pièces détachées pour être
réparés. 49 canons Caesar, dont 30 de la France et 19 du
Danemark, ont été fournis à Kiev. Paris promet 78 unités supplémentaires
et cherche à partager la facture avec ses partenaires. L'Ukraine a reçu des
missiles ATACMS américains ainsi que des Storm Shadow ou Scalp-EG de
fabrication franco-britannique, livrés par le Royaume-Uni au printemps 2023. La
France en a livré une cinquantaine à la fin de l'été et en a promis 40 de
plus. Le Danemark et les Pays-Bas ont promis 61 F-16 d'occasion, dont
les premiers seront peut-être déployés en Ukraine en avril §
B. M.
Ce qui devient très sérieux voire inquiétant dans cet occident composé
de pays encore libres et démocratiques et ce moyen orient avec ces religions islamiques
moyenâgeuses à orientations extrémistes avec indirectement ces démocratures mais où la réalité de l'exercice du pouvoir
penche vers la dictature et la suppression de l'état de droit des démocratures comme on les appellent pour faire
croire que sont des états totalitaires édulcorés comme on l’a vu avec la Russie
de Poutine qui a déjà commencé ses agressions contre la TCHETCHENIE et GEORGIE
en 2014 pour poursuivre ensuite vers l’UKRAINE qui s’est défendue avec l’aide
de l’UNION EUROPEENNE et les USA et son OTAN et même annexé la CRIMEE dans la foulée et que
tout avait été observé par le système satellitaire US alors que nos gouvernements
de ces pays qui étaient parfaitement informés et ont enfin bougé en fournissant
l’aide militaire encore insuffisante pour défendre les UKRAINIENS qui résistent
depuis 2022 !?
Maintenant on est presque arrivé à un point ou la paix mondiale ne peut
plus être garantie car en plus sur fond de terrorisme islamique qui n’a pas
cessé depuis 2013 avec ce DAESH EI qui frappe à l’aveugle ou au hasard par des
attentats divers !?
Le dernier drame ISRAELIEN d’une horreur incommensurable de ce HAMAS terroriste
de cette bande de GAZA étant la goutte d’un vase déjà trop plein qui a débordé
car nos dirigeants bavards bienpensant donneurs de leçons sont des incapables
pour protéger leurs peuples devenus apathiques (comme chez nous France qui s’inquiètent
de l’organisation de J.O. de 2024 alors que le monde instable est en danger !?)
Les USA sont entrés en campagne électorale entre ces 2 (trop vieux
candidats) BIDEN/TRUMP et comme l’Europe n’est pas totalement unie a besoin de l’OTAN
US tout dépendra du vote des américains pour élire leur président !?
Jdeclef 13/02/2024 14h00
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