POLITIQUE Le débat était
organisé dans le cadre de l'université d'été des socialistes...
A La Rochelle,
le débat PS-EELV tourne sans surprise à l'affrontement
Après le
spectaculaire départ d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) de deux
leaders du parti, socialistes et écologistes ont tenté samedi de vider leurs
querelles au cours d’un débat à l’université d’été du PS à La Rochelle,
non sans échanger quelques noms d’oiseaux. Un débat sur le « bilan de
l’accord PS-EELV » signé en 2011 avait été organisé dans le cadre de
l’université d’été des socialistes.Dans le rôle des débatteurs : le bouillant secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, et, côté EELV, la députée Eva Sas et le numéro 2 du parti, David Cormand. Entamée sous le signe de la courtoisie, la rencontre a rapidement viré à l’aigre.
Cinq choses à savoir sur l’université d’été du Parti socialiste
Rarement tendre à l’égard des Verts, Jean-Marie le Guen a lancé les hostilités en soulignant que l’accord conclu entre les deux formations en 2011 ne résultait pas d’un « rapport de force politique » mais d’un « acte de foi du PS », qui voulait « faire participer à la victoire d’autres courants ».
Faux, a répliqué David Cormand : « Aujourd’hui EELV a 18 députés », soit 3 % des effectifs de l’Assemblée, correspondant aux 3 % que le parti recueille quand il se présente seul aux législatives. « Il n’y a pas eu de hold-up », a-t-il martelé, en soulignant qu’il n’y aurait « pas de majorité socialiste » sans les voix apportées par les Verts. A ses côtés, la députée de l’Essonne a regretté les multiples « renoncements » du PS, y voyant « ce qui a créé la défiance dans le pays ».
Conception
« léniniste »
Elle a dressé l’inventaire
des mesures qu’EELV souhaiterait voir mises en oeuvre avant la fin du
quinquennat : plan de rénovation des logements, loi sur les nouveaux
indicateurs de richesse, financement des transports « à la hauteur »
de ce qui est requis, écotaxe (éventuellement au niveau régional), convergence
de la fiscalité entre le diesel et l’essence, réforme fiscale, taxe sur les
transactions financières.« Pour récréer la confiance, il faut faire ce qu’on avait dit qu’on ferait », a insisté David Cormand. A quoi le député PS, Olivier Faure, a répondu que les propositions d’EELV étaient souvent « orthogonales à ce que veulent les Français » et que le PS ne pouvait, dans une conception « léniniste » de l’exercice du pouvoir, faire abstraction du réel.
Autres reproches : la sortie d’EELV du gouvernement en mars 2014, et sa stratégie d’alliance avec le Front de gauche dans plusieurs régions pour les prochaines élections de décembre, alors que le fondateur du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, dit s’opposer à une fusion des listes au second tour.
« Parti
mélenchonisé »
« Je ne vois pas
ce qui peut justifier que vous ne soyez pas au gouvernement », a asséné
Jean-Marie le Guen, pour qui « le PS a opéré sa mutation pour être une
force social-écologique ». Et d’enchaîner, « ce n’est pas l’autonomie
que l’on vous reproche, c’est la stratégie de remplacement du PS ! ».Réponse de David Cormand : le PS est de plus en plus dans le « social-accompagnement du système ». Très remontée, Eva Sas a quant à elle affirmé qu’elle ne souhaitait pas d’accord électoral entre les Verts et le PS pour les prochaines législatives.
« Tout ce qu’on a montré aujourd’hui ce sont nos divergences. On a été invité, je ne sais pas pourquoi, avec peu de bienveillance (…) On nous a dit qu’on est un parti contestataire, qu’on est mélenchonisé, qu’on est léniniste (…) La seule chose qu’on a entendu, c’est "vous n’êtes pas disciplinés, vous n’êtes pas loyaux" (…) J’ai l’impression d’assister à une opération de communication qui vise à nous décrédibiliser », a-t-elle conclu.
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