Société
TERRORISME L’attaque
déjouée vendredi a mis en lumière la vulnérabilité des trains à une offensive
terroriste...
Attaque dans
le Thalys: Cinq mesures pour améliorer la sécurité dans les trains ???
Vendredi, l’attaque
déjouée à bord d’un Thalys Amsterdam-Paris n’a fait aucun blessé
sérieux. Mais elle n’a pas dispensé le gouvernement et la SNCF d’une
remise en cause sévère de son dispositif de sécurité, dont
l’attentat, même manqué, a mis en lumière les limites. Dimanche, le président
de la SNCF, Guillaume Pépy a
donc annoncé la création d’un numéro vert permettant aux passagers
de « signaler quelque chose d’anormal, voire inquiétant, en gare ou dans
un train ». Rien d’autre, ou presque, n’est prévu pour le moment. Comment
pourrait-on aller plus loin ? 20 Minutes passe au crible cinq
mesures avancées pour renforcer la sécurité des voyageurs face à la menace
terroriste.
Installer des portiques dans
certaines gares
La piste de
l’installation de portiques dans toutes les gares a été balayée par Guillaume Pépy.
« Le train en France, c’est 20 fois plus de trafic que l’aérien. Vous
voyez ce que sont les mesures de contrôle d’embarquement dans les aéroports, il
faudrait faire 20 fois plus dans le train. Ce n’est pas une piste sur laquelle
il faut compter », a-t-il tranché. Un constat qui fait l’unanimité.
Certaines voix, comme celle de Nathalie Goulet, sénatrice UDI et
présidente de la commission d’enquête sur les réseaux djihadistes qui
s'est achevée en avril,
appellent donc à une installation de portiques ciblée sur les lignes
internationales, « sur le modèle de l’Eurostar ». « Dans le cas
du Thalys, il faudra mettre en place un système cohérent sur tous les pays
traversés, mais cela me semble être une bonne idée, valide l’économiste spécialisé
dans les transports Marc Ivaldi. De toute façon, on ne pourra pas faire
autrement que de sécuriser les Thalys et même un certain nombre de TGV. »
L’Espagne le fait depuis 2004 sur ses lignes à grande vitesse.
Multiplier les contrôles et
améliorer la surveillance au départ
L’idée
de « fouilles aléatoires » a fait polémique ce lundi matin
quand Alain Vidalies, le secrétaire d’Etat aux Transports, l’a évoquée, en
assumant le risque « discriminatoire ».Mais elle est également avancée par d’autres personnalités. L’expert de la sécurité dans les transports Christophe Naudin propose ainsi « des contrôles biométriques identitaires dans les gares les plus fréquentées » (pour vérifier que les données du titre de transport et l’identité de la personne correspondent) ainsi qu’un « contrôle aléatoire et discriminatoire des personnes et bagages » partout en France. « Il faut que les patrouilles de policiers et militaires mobilisés dans le cadre de l’opération Sentinelle fassent preuve de plus de vigilance sur certains bagages ou personnes », résume en tout cas Olivier Renaudie, professeur de droit à l’université de Lorraine et spécialiste de la sécurité. Enfin, la sécurité des voyageurs passera par « une amélioration de la vidéosurveillance », complète Frédéric Gallois, ancien commandant du GIGN.
Former le personnel des
compagnies à bord
L’objectif n’est pas
de transformer des contrôleurs en membres des commandos. « Chacun doit
faire son travail », estime Frédéric Gallois. Mais « il est important
de travailler sur les procédures en cas d’attaque, ajoute-t-il. Le personnel à
bord doit être capable de faire remonter l’information et éventuellement de
bloquer des terroristes dans un wagon du train. » La sénatrice Nathalie
Goulet abonde en ce sens, prenant l’exemple des compagnies aériennes, comme
Marc Ivaldi. « Les stewards et hôtesses de l’air sont formés à réagir à
une attaque, explique-t-il. Demander à la SNCF de faire de même avec ses
employés me semble logique… »
Renforcer la présence
policière à bord
Bien sûr, il sera
impossible de « mettre un policier derrière chaque voyageur »,
rappelle Marc Ivaldi. D’autant que « les effectifs de la police sont
utilisés à 100 % de leurs capacités », a rappelé sur France 3 Nicolas Comte, secrétaire général de
SGP Police-FO. Mais d’autres moyens existent pour corriger le tir. Le syndicat
Alliance propose ainsi que « les policiers en service mais également hors
service puissent accéder gratuitement à tout type de transport en
commun ».Une mesure « pas idiote », selon Frédéric Gallois, qui rejoint également le syndicat sur la nécessité de revoir « la réglementation du port et du transport de l’arme de service afin d’assurer au policier de bonnes conditions d’intervention quelles que soient les circonstances ». Pour l’ancien du GIGN, « il faudrait aussi forcer les opérateurs à travailler avec des acteurs privés de la sécurité » : ceux-ci pourraient alors suppléer les policiers, notamment à bord des trains. Tout ce petit monde devrait, en outre, pouvoir s’appuyer sur une vidéosurveillance accrue, ajoute Marc Ivaldi. « Une caméra par wagon », imagine l’économiste.
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