jeudi 18 août 2016

FRANÇOIS HOLLANDE commence à hypothéquer sa réélection et à se poser des questions tardives…

François Hollande sur l'inversion de la courbe du chômage : "Je n'ai pas eu de bol !"


Le président de la République explique avoir eu tort de faire de l'inversion de la courbe du chômage, une promesse lors de ses vœux en 2012.

« C'est dur, bien sûr que c'est dur. C'est beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé. » Par ces mots de François Hollande, qui pourraient résumer à eux seuls son quinquennat, commence un ouvrage « ovniesque » dont nous publions les extraits en exclusivité. Conversations privées avec le président oscille entre récit clinique – et presque exhaustif – de quatre années au pouvoir et confessions intimes. C'est un document qui restera comme un témoignage unique, « pour la postérité », précise le président de la République lui-même. Entre le 17 février 2012 et le 24 mai 2016, les auteurs, Antonin André, chef du service politique d'Europe 1, et Karim Rissouli, futur présentateur d'une émission politique de France 5, ont rencontré François Hollande à 32 reprises. En temps réel, dans la foulée des événements les plus marquants – il s'est livré quatre fois dans les deux mois qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015 –, François Hollande raconte tout, commente tout, analyse tout. Dans les moindres détails. De la chute de Jérôme Cahuzac à l'ascension d'Emmanuel Macron, de la montée du terrorisme à la crise grecque, de l'affaire Leonarda aux innombrables couacs gouvernementaux, de la lutte contre le chômage aux tensions sociales, de la bataille de la droite à la guerre des gauches, c'est le film d'une lente et douloureuse chute, qu'il déroule comme s'il en était le spectateur plus que l'acteur principal.
Les monologues de Hollande sont livrés crus, sous forme de verbatim. Le voilà qui évoque « la brutalité » de Sarkozy, qui veut lui « défoncer les dents », le « vieux » Juppé, dont « la ligne est la même que celle qu'il défendait en 1986 lorsqu'il était ministre de Chirac, la même que lorsqu'il était à Matignon en 1995 », et qui « sera le candidat de la droite libérale mâtinée d'un peu de chiraco-gaullisme pour la politique étrangère »... Et même Vincent Bolloré, ce « pirate », ce « catho intégriste », dont il décortique la prise de pouvoir à Canal+.

Tourments intimes

Pour la première fois, François Hollande va jusqu'à entrer dans le détail de ses tourments intimes. Il effleure sa séparation avec Valérie Trierweiler et évoque la révélation de sa relation avec Julie Gayet. « Le mariage ? Je n'y suis pas opposé par principe, mais j'arrive à un âge où ça devient moins probable. Mais c'est possible, oui... » glisse le président, d'habitude si pudique, à ses confidents.
Au crépuscule de son règne, alors que plus grand monde, y compris dans son camp, ne croit à une victoire en 2017, François Hollande se fait aussi avocat de son action, préparant de fait le terrain d'une campagne qui se jouera en partie sur la défense de son bilan. « Je suis tout à fait reconnaissant, non seulement à Sapin [ministre des Finances, NDLR] mais aussi à moi-même d'avoir fixé cet objectif [de l'inversion de la courbe du chômage, NDLR] parce que ça a permis de mobiliser », assume-t-il par exemple.
Surtout, François Hollande se paie le luxe insensé de juger des forces, des faiblesses et des chances des prétendants à sa succession, dont il sent l'impatience. Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Anne Hidalgo sont expédiés en une phrase. Reste son Premier ministre, Manuel Valls, le « social-républicain », et son ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, « le social-libéral ». Selon François Hollande, avantage au premier, qui présente l'inestimable avantage à ses yeux d'être un élu. « Contrairement à ce que certains peuvent penser, ils ne sont pas concurrents », assène le chef de l'État. « Franchement, Valls aura démontré, quel que soit le résultat de la présidentielle, qu'il a été à la hauteur pendant trois ans [...], il est celui qui a la plus grande expérience politique », estime Hollande, qui tranche : « Je ne sais pas ce que seront leurs vies dans les prochaines années, mais ils ne sont pas sur le même espace. »
Le président confirme là qu'il est un joueur stratège, manipulateur hors pair, cynique souvent, sensible parfois, qui ne cesse de se demander, comme en une lancinante obsession, ce que l'Histoire retiendra de son passage à l'Élysée. C'est en partie pour cela qu'il s'est prêté au jeu de la confession. Pour être sûr que, quoi qu'il arrive, une trace reste.
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Ce n’est pas un jeu être président ou l’on fait des paris !

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