Le faux pas d’Emmanuel Macron au
Proche-Orient
L’ÉDITORIAL DE LUC DE BAROCHEZ. S’en
prendre à Israël mais pas à l’Iran, qui surarme les milices terroristes à
travers la région, c’est blâmer la victime et épargner l’agresseur.
Par Luc de
Barochez
Publié le 08/10/2024 à 06h00
Emmanuel Macron et le Premier ministre d'Israël,
Benyamin Netanyahou, à Jérusalem, le 22 janvier 2020. L'appel du
président français à cesser les livraisons d'armes à l'État hébreu pour ses
opérations à Gaza a crispé les relations entre les deux pays. © Stéphane
Lemouton-Pool/Sipa
« Je pense qu'aujourd'hui, la priorité
est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer des armes
pour mener des combats sur Gaza ; la France n'en livre pas. Maintenant,
notre priorité est aussi d'éviter l'escalade. » Diffusée le
5 octobre par France Inter, la
déclaration d'Emmanuel Macron met au jour tout ce qui ne va pas dans la
politique qu'il mène face aux événements du Proche-Orient : hypocrisie,
incohérence, complaisance vis-à-vis de l'Iran et de ses milices supplétives,
méconnaissance de la menace posée par le terrorisme islamiste, sous-évaluation
de la vague antisémite qui submerge l'Europe.
Un an après que le
Hamas a commis le plus sanglant massacre de Juifs depuis la Shoah, le
président de la République s'exprimait dans un contexte d'intensification des
attaques contre Israël. Le 1er octobre, l'Iran tirait la plus
puissante frappe de missiles balistiques qui a jamais visé un État souverain.
Trois jours plus tard, le guide iranien Khamenei apparaissait fusil d'assaut en
main à Téhéran, promettant
que l'État juif n'en avait « plus pour longtemps ».
Attaque
contre Israël : l'incroyable risque pris par l'Iran
Deux semaines plus tôt, à
New York, l'assemblée générale de l'ONU a été le théâtre d'assauts verbaux
d'une vigueur inédite contre Jérusalem. Et depuis un an, les défilés
pro-islamistes et les appels à « l'intifada », la lutte armée, résonnent
dans les pays arabes et musulmans tout autant qu'à travers l'Occident.
L'Égypte et l'Arabie saoudite,
clients de la France
Israël se bat pour sa survie. Et
c'est ce moment que choisit Emmanuel Macron pour appeler ses pourvoyeurs
d'armes (c'est-à-dire, pour l'essentiel, les États-Unis) à cesser de lui
en livrer ! L'heure est, pour le moins, mal choisie. Son propos souffre
de plusieurs autres défauts.
L'hypocrisie, d'abord. En quoi
serait-il plus immoral de livrer des armes américaines à Israël, pays agressé
par la République islamique et ses affidés, que des équipements militaires
français aux pays arabes ? Parmi nos principaux clients figurent l'Égypte,
une dictature qui opprime son peuple ; l'Arabie saoudite et les Émirats
arabes unis, qui ont contribué à un cataclysme humanitaire au Yémen ; le
Qatar, qui a longtemps financé le Hamas.
Ventes
d'armes : comment la France a doublé la Russie
L'incohérence, ensuite. Il y a un
an, Emmanuel Macron prétendait mettre sur pied une
« coalition internationale » contre le Hamas – qui n'a jamais vu
le jour. Le changement de pied est total ; il s'agit désormais de cesser
d'armer le bras d'Israël à Gaza, tout en proclamant « en même temps »
l'amitié « indéfectible » de la France pour ce pays.
Avec des amis comme ça, Israël n'a
pas besoin d'ennemis. Vu la tragédie qui ne cesse de s'aggraver depuis un an au
Proche-Orient, le président est dans son rôle lorsqu'il souligne l'urgence de
passer du militaire au politique. Mais en désarmant Israël ? Alors que la
priorité devrait être la lutte contre le terrorisme islamiste ?
Déjà, après l'explosion du port de
Beyrouth
La complaisance, également. S'en
prendre à Israël mais pas à l'Iran, qui surarme les milices terroristes à
travers la région, c'est blâmer la victime et épargner l'agresseur. C'est
pratiquer le deux poids, deux mesures. Un défaut déjà apparu lorsqu'Emmanuel
Macron avait pointé du doigt Israël après l'élimination
du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sans rappeler les méfaits de la
milice chiite – même pas les attentats anti-français dont elle est coupable,
par exemple celui de la rue de Rennes à Paris, ou
les 58 parachutistes français tués en 1983 dans l'attentat
du Drakkar à Beyrouth.
Déjà en 2020, le refus du président
de nommer le coupable de l'explosion
dans le port de Beyrouth (plusieurs centaines de morts, du fait de la
détonation d'un gigantesque stock de nitrate d'ammonium du Hezbollah) avait
fait le lit de la vanité des efforts qu'il déployait alors pour permettre à
l'État libanais de restaurer un semblant d'autorité.
Si l'on avait aidé le Liban à se
libérer de l'emprise du Hezbollah, le Proche-Orient ne serait probablement pas
plongé dans une crise aussi grave que celle qui le convulse aujourd'hui. C'est
Hassan Nasrallah qui, avant sa mort, a
entraîné le pays du Cèdre dans une guerre qui n'est pas la sienne.
En laissant entendre que le problème
prioritaire est celui des armes d'Israël, le président de la République
pratique un « signalement de vertu ». Il envoie un message aux
Français horrifiés par la guerre, en espérant faire croire qu'il agit pour
ramener la paix. Il fait en même temps, peut-être malgré lui, le jeu des
extrémistes de La France insoumise. Mais il ne contribue en rien à régler les
problèmes du Proche-Orient.
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Mais c’est bien dommage pour les Français et la France qu’il éclabousse en passant dont il continue à se moquer car ils ne savent pas se prendre en main ce peuple et ont besoin d’être assistés par n’importe qui sait faire de beaux discours !?
Mais comme il reste encore trop de
Français imbéciles heureux qui n’ont pas été capables de rejeter sa destitution
à notre assemblée nationale d’élus on n’est pas mieux loti ni mieux protégé
pour la suite de son gouvernement qui tient sur un fil à la merci des censures et
de ses partis ringards !?
Car la France va très mal à cause
quand mêmes des Français de tous bords si divisés dont certains n’ont pas
encore compris d’ici 2027 et après car personne ne peut prévoir la suite dans
encore notre pauvre France et ce monde malade !?
Jdeclef 08/10/2024 14h23
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