Budget
2025 : pour Macron, la descente aux enfers
LA LETTRE
DU PALAIS. Le débat sur les finances publiques plonge l’ex-majorité dans
une crise existentielle. Au point de susciter une remise en question
de la politique menée depuis 2017.
Par Mathilde
Siraud
Mardi
prochain, Bruno Le Maire déjeunera au restaurant L'Hémicycle, à deux pas
de l'Assemblée nationale. En pleine crise des finances publiques, l'ex-ministre
de l'Économie, qui s'astreint à une diète politique et médiatique : IL NE MANQUE PAS D’AIR !?
Depuis
qu'il a quitté Bercy le mois dernier, a convié une poignée de députés dont
il est proche. Celui qui enseigne désormais chaque lundi la durabilité et la
transition énergétique à l'École polytechnique de Lausanne, en Suisse, entend
profiter de ces agapes pour faire passer quelques messages.
Mauvaise ambiance en perspective. En
effet, ceux qui le tiennent pour responsable de l'état
catastrophique de nos comptes publics le rendent « hystérique »,
rapporte l'un de ses interlocuteurs. Il faut rétablir la vérité. N'a-t-il pas,
depuis plusieurs années, prêché dans le désert pour mettre fin au « quoi
qu'il en coûte » ? Combien d'arbitrages censés freiner le dérapage
des dépenses publiques a-t-il perdus ? Combien de fois a-t-il tiré la
sonnette d'alarme sur la dégradation de la situation budgétaire, se
faisant rabrouer par l'Élysée et Matignon ? À la fin, même s'il s'est
toujours refusé à claquer la porte – question d'éthique personnelle –, les
Français lui en sauront gré d'avoir au moins tenté de secouer le cocotier, se
rassure-t-il. Voire.
Un « bug » inexpliqué des
prévisions de recettes
« Le
budget 2025 est le plus dégueulasse et le plus dur que j'ai
vu en vingt-cinq ans de vie publique. Bruno Le Maire a donné des leçons de
bonne gestion à tout le monde, mais il est bien évidemment responsable »,
s'emporte un ministre. De là à soupçonner l'ex-patron de Bercy d'avoir
« menti » en maquillant les chiffres, il n'y a qu'un pas que beaucoup
s'autorisent à franchir.
« C'est
à croire que le NFP a participé à l'élaboration de ce budget ! »
Non seulement le retour des hausses d'impôts vient balayer le dernier totem
macroniste, mais la question des écarts entre les prévisions affichées et la
réalité des chiffres, notamment en matière de déficit, instille le poison du
doute quant à la bonne gestion et à la compétence de l'équipe sortante :
plus de 6 % de déficit public en 2024 contre les 4,4 % prévus
par la loi de finances, 5,5 % en 2023 contre 4,9 % espérés.
Soit un écart de plusieurs dizaines de milliards d'euros que l'ancien ministre
de l'Action et des Comptes publics Thomas Cazenave ne sait expliquer
autrement que par un différentiel de prévisions de recettes que personne
n'aurait su voir venir. Sans compter que le trou concernant les
collectivités locales n'a été découvert que tardivement.
Le niveau de plantage est fou.
Ce « bug » concernant les
prévisions de recettes, surestimées à plusieurs reprises, reste à ce jour un
mystère en partie inexpliqué. « Le niveau de plantage est fou », se
lamente-t-on au sommet de l'État. Les nouveaux ministres de Bercy, Antoine
Armand et Laurent Saint-Martin, disent explorer encore aujourd'hui les raisons
de ce décalage. Même le premier président de la Cour des comptes, Pierre
Moscovici, déclare dans nos colonnes qu'il cherche lui-même des
explications.
Deux hypothèses circulent :
soit l'administration de Bercy a perdu du savoir-faire dans sa capacité
d'alerte, soit le pilotage politique n'était plus opérant. « À force de
taper contre l'État profond, les mecs se sont barrés, ce n'est plus tenu »,
croit savoir un ancien de Matignon. De quoi, par ricochet, entacher durement le
crédit et la supposée supériorité macroniens alors que le président
s'était jusqu'ici fait fort d'ériger la compétence et la bonne gestion en
marque de fabrique censée le démarquer de ses adversaires.
« L'urgence financière est en
train de dynamiter sept ans d'efforts »
Mais là n'est peut-être pas
l'élément le plus traumatisant dans cette épreuve du budget. Le camp du chef de
l'État se retrouve malgré lui plongé dans un examen autocritique de son bilan
et de la politique menée depuis sept ans. Le retour de l'augmentation des
impôts, qui plus est porté par un
duo de personnalités macronistes – Antoine Armand et Laurent Saint-Martin
–, vient mettre en lumière un brutal constat d'échec. « J'ai peur que les
décisions du budget emportent notre bilan et que Barnier casse la machine
économique », glisse une députée Renaissance.
Macron, l'homme
aux 1 000 milliards de dette Emmanuel Macron et son secrétaire
général, Alexis Kohler, assistent, impuissants depuis l'Élysée, à leur propre
capitulation. « Vous imaginez ce que ça représente, pour Macron, de
toucher à l'impôt sur les sociétés ? C'était sa toute première mesure
quand il est arrivé au pouvoir ! Et, en plus, on remet un impôt sur les
riches. L'urgence financière est en train de dynamiter sept ans d'efforts. Le
gouvernement Barnier éteint un à un les boutons de sa politique », décrit
crûment un ex-conseiller de l'exécutif.
Déjà, les plus zélés macroniens
redoutent un effet récessif sur la croissance, voire une hausse du chômage.
Or la baisse du chômage est probablement le dernier élément de fierté du
président, avec l'attractivité économique. Si bien que « la lutte contre
les hausses d'impôts et la défense des 0,3 % des ménages les plus aisés
sont devenues l'ultime combat du macronisme », griffe Aurélien Rousseau,
ancien ministre de la Santé élu député du Nouveau Front populaire.
Dès que quelqu’un disait “aïe”, on
lui filait 100 balles. On a envoyé des Canadair d’argent public pour éteindre
le moindre départ d’incendie.Une responsable de l’ex-majorité
Depuis qu'il est au pouvoir,
Emmanuel Macron a toujours négligé l'enjeu des finances publiques, faisant fi
du dérapage des dépenses. Pour lui, la question de la dette était un sujet
secondaire, une obsession de comptables. Seule la croissance allait générer les
recettes nécessaires. « Son système a toujours consisté à dire que, quoi
qu'il arrive, il a raison et a tout bien fait », critique-t-on dans son
propre camp. Les langues se délient. Fallait-il déverser plus de
100 milliards d'euros de bouclier tarifaire ? Les allègements de
charges et la prime d'activité ont-ils réellement produit les effets
escomptés ? « Notre tort a été de ne pas comprendre la nécessité
d'une mesure sociale symbolique », reconnaît un député Renaissance.
« Les vannes étaient totalement
ouvertes »
La prise de conscience sur la folie
dépensière gagne petit à petit le dernier carré de soldats loyaux autour du
président. « Dès que quelqu'un disait “aïe”, on lui
filait 100 balles. On a envoyé des Canadair d'argent public pour
éteindre le moindre départ d'incendie. Il y a eu en permanence la crainte d'une
réactivation de la violence des
Gilets jaunes », témoigne une responsable de l'ancienne majorité.
Quand on ne comprend pas le peuple, on le redoute… Quant à la réforme des
retraites, adoptée tardivement et bien
moins ambitieuse que prévu, elle ne produira pas d'économies significatives
avant plusieurs années. Notons que, si Macron a trop dépensé, les
oppositions, quelles qu'elles soient – y compris à droite –, l'y ont toujours
incité.
Budget 2025 : coup
de rabot et choc fiscalAujourd'hui, le réveil est brutal. Ainsi Didier
Migaud, le garde des Sceaux, prenant ses quartiers à la chancellerie,
découvrant une situation pire qu'imaginé : « Sur des pans entiers du
ministère, je suis en cessation de paiement ! Les vannes étaient
totalement ouvertes et là, subitement, on n'a même plus de quoi remplacer les
ramettes de papier », se désespère un élu macroniste. Au moins, Michel
Barnier se sera chargé du sale boulot, se rassure-t-on. Car, même sans
dissolution ni changement de gouvernement, chacun est conscient que la question
de mesures fiscales se serait forcément posée, compte tenu de la situation
financière.
Reste que le camp Macron ne sait pas
bien comment relever la tête après ce coup de massue. Au point de faire
craindre à certains que ce budget, orthogonal avec les choix politiques opérés
depuis 2017, ne précipite leur disparition. Une figure du parti
présidentiel, lucide, déclare : « Si le régalien, c'est la ligne
Retailleau et le budget, la hausse d'impôts, quel est notre espace
politique ? On peut se faire engloutir dans cette histoire. »
Car ancien Ministre de l’Économie,
des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de France lui a
trouvé du boulot en SUISSE ce menteur comme un arracheur de dents qui aurait
oublié 52 milliards
d’euros dans la trésorerie
de la France ben voyons !?
Si on jouait au Monopoly et avec des billets de papier sans valeur ce jeu populaire que tout monde
connait ces personnages si imbus de leur personnes grands donneurs bienpensant de
leçons bavards hypocrites ils seraient le président MACRON s’il avait un
soupçon d’amour propre qu’il n’a pas devrait démissionner et son ministre et être
dans la case prison car c’est une honte car à moins d’être riche et fuir à l’étranger
comme certains l’ont déjà fait d’ailleurs ou le feront comme Depardieu par
exemple qui à défrayé la chronique en immigrant et changeant de nationalité
vers la RUSSIE poutinienne !?
Car les français qui
votent ou choisissent si mal leurs dirigeants et politiciens de tous bords
viennent de gagner leur pays la France en virtuelle faillite et je plains Mr
BARNIER (s’il n’était pas au courant) de Ce trou béant car là c’est « la
cerise sur le gâteau empoisonné » car c’est une honte pour nous Français
incapables de se prendre en charge et la France que j’aime pourtant tout cela à
cause de poignées de politiciens de tous bords mais malhonnêtes il faut avoir
le courage de le dire et cessez de faire la politique de l’autruche c’est cela réalité « car la France et justement « cul
par-dessus tête » comme disait avec inélégance Mr MACRON petit bourgeois
dédaigneux digne de l’ancien régime monarchique tombé en 1789 mais pas
longtemps avec les empires napoléoniens qui ont pris la suite !?
PAUVRE France !?
J declef 11/10/2024 15h17
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire