Société
Gardes à vue
de Bernard Squarcini et Christian Flaesch: Ce que l'on sait de l'enquête (pas
grand chose…)
POLICE Les deux
anciens super-flics étaient entendus par la police des polices lundi soir…
Sale temps pour la police. Deux
anciens grands flics - Bernard
Squarcini et Christian
Flaesch - ont été placés lundi en garde à vue. Le point sur une
enquête aux contours très flous.Qui sont les deux mis en cause ?
Bernard Squarcini, 60 ans, premier patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) lors de sa création en 2008 et proche de Nicolas Sarkozy, a été longtemps considéré comme un as du renseignement. Surnommé également « le Squale » ou « Squarc » dans la police, ce fils de policier, petit-fils de berger corse, avait auparavant été nommé patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) en juin 2007, après avoir été numéro 2 des Renseignements généraux (RG). Aux RG, il était reconnu comme le spécialiste incontesté du terrorisme, qu’il soit basque, islamiste ou corse. Mais en mai 2012, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, il est écarté de ses fonctions à la DCRI, victime de ses amitiés sarkozystes. Deux ans plus tard, en avril 2014, il est condamné à 8.000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Paris, qui le reconnaît coupable d’avoir réquisitionné illégalement les factures téléphoniques détaillées (« fadettes ») d’un journaliste du Monde.
Bernard Squarcini, «l'espion» de Nicolas Sarkozy
Christian Flaesch a été le patron du 36, quai des Orfèvres jusqu’à fin décembre 2013.Il a dû quitter ses fonctions après une mise en garde du parquet général de la cour d’appel de Paris à propos d’un appel qu’il avait passé à son ancien ministre de tutelle, Brice Hortefeux, au cours duquel il semblait lui indiquer comment préparer une audition dans un des dossiers judiciaires mettant en cause Nicolas Sarkozy. Christian Flaesch est aujourd’hui directeur général sûreté-sécurité du groupe Accor.
Que leur est-il reproché ?
On ignore encore très largement les raisons de ces deux gardes à vue. Néanmoins, on sait que celles-ci ont été effectuées dans le cadre d’une enquête pour trafic d’influence ouverte à Paris après la découverte de documents saisis lors de perquisitions en avril au domicile parisien de Bernard Squarcini et au siège de sa société. Ces perquisitions s’inscrivaient dans le cadre de trois enquêtes dont celle sur les accusations de financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. Impossible de dire pour l’instant si ces gardes à vue ont un rapport avec l’enquête sur un éventuel financement libyen.
Cependant, un nom fait le lien entre toutes ces affaires même si rien ne prouve qu’il y soit impliqué : Nicolas Sarkozy. D’ailleurs, l’ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin, autre très proche de Nicolas Sarkozy, a pour sa part été entendu en audition libre par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », dans cette même enquête mettant en cause Bernard Squarcini et Christian Flaesh, et une perquisition a été menée à son domicile, selon une source proche du dossier.
Comment se déroule l’enquête ?
Les deux super-flics étaient entendus lundi soir dans les locaux de la division nationale de l’IGPN. Christian Flaesh a été interpellé lundi à son domicile parisien, où une perquisition a été menée. « Un traitement exceptionnel pour un ancien grand patron de la police », a soufflé une source policière.
Quelles réactions à ces gardes à vue ?
Les deux mis en cause n’ont évidemment pas eu l’occasion de s’exprimer publiquement, mais un autre grand flic, et comme par hasard proche de Nicolas Sarkozy, a pris leur défense. Frédéric Péchenard, ex-patron de la police nationale, a ainsi affirmé lundi soir sur iTélé qu’il apportait son « soutien plein et entier » à Bernard Squarcini et Christian Flaesch. Le directeur général du parti Les Républicains a précisé avoir « travaillé avec ces deux garçons, qui sont des amis, pendant plus de 30 ans. […] Ce sont des gens que j’apprécie et en qui j’ai toute confiance. Laissons faire la justice. Je voulais apporter un témoignage sur la moralité de ces deux policiers qui ont travaillé pendant 30 ans remarquablement bien », a-t-il insisté. Et Frédéric Péchenard a défendu ses deux amis alors même qu’il ignore « absolument le motif de leur garde à vue ». Une belle preuve de confiance ou de courage.
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