jeudi 8 septembre 2016

Bravo bel exemple pour les élèves dont ils ont la charge ces fonctionnaires de l’enseignement public !

Lyon

Rhône: Pourquoi les profs des collèges et lycées font grève ce jeudi ?


ÉDUCATION Les enseignants du second degré sont appelés à débrayer ce jeudi et à manifester dès 14 heures à Lyon...
Difficile de prévoir ce que sera le niveau de mobilisation. La journée d’action de ce jeudi lancée dans le second degré à l’appel de l’Intersyndicale de l’Education doit en effet servir de test pour mesurer l’état d’esprit des troupes dans les collèges et lycées. Dans le Rhône, où les syndicats dénoncent une rentrée aux conditions « inacceptables », une manifestation est prévue dès 14 heures au départ de la place Guichard, dans le 3e arrondissement de Lyon.
Après une semaine de cours, 20 minutes vous détaille les points de friction qui incitent les professeurs à se mobiliser.
  • La réforme du collège
Cette rentrée a été marquée par la mise en œuvre de la réforme du collège, à laquelle les syndicats se sont vivement opposés l’an passé. L’été n’a pas suffi à apaiser les tensions sur ce sujet. « Nous sommes toujours opposés à la réforme sur le fonds. Mais depuis la rentrée, nous constatons sur la forme, que c’est le flou total dans les établissements », indique Ludivine Rosset, secrétaire académique du Snes Lyon. Les nouveaux manuels prévus dans le cadre des changements de programmes ne sont pas arrivés dans tous les collèges, selon le syndicat. Et les professeurs n’ont eu que très peu de temps pour préparer et s’approprier leurs nouveaux cours, pensés non plus sur un an mais sur un cycle de trois ans (5e, 4e, 3e).
  • L’encadrement des élèves insuffisant
En moins d’une semaine, trois collèges de Lyon et Vaulx-en-Velin classés REP (réseau éducation prioritaire), ont déjà connu leur première grève. En cause : la hausse des effectifs observée dans ces établissements et le manque de personnels de vie scolaire pour y faire face. Au collège Grignard, dans le 8e arrondissement de Lyon, les personnels, qui déplorent une accumulation des problèmes de discipline, ont débrayé lundi pour réclamer l’embauche à plein-temps d’une assistance sociale. En 2008, cette dernière gérait 480 élèves à temps plein contre plus de 600 aujourd’hui à mi-temps
Les professeurs réclamaient aussi l’arrivée d’un second conseiller principal d’éducation pour mieux encadrer les élèves et éviter les débordements. « Il y a, dans plusieurs collèges, des effectifs trop élevés et des personnels de vie scolaire en nombre insuffisant. Il manque notamment des assistants d’éducation », ajoute Ludivine Rosset.
  • Des classes surchargées dans certains lycées
Dans l’académie de Lyon (Ain, Rhône Loire), 4.200 élèves de plus étaient attendus dans les collèges et lycées, dont 2.920 dans le Rhône. Pour faire face à cette augmentation, le second degré a accueilli à la rentrée 200 professeurs supplémentaires. « Cela ne suffit même pas à combler la hausse démographique », déplore le Snes. Dans certains établissements, comme en classe de Seconde au lycée Saint-Just à Lyon, les effectifs par classe atteignent les 36 élèves.
« Cela ne permet pas de bonnes conditions d’enseignement pour les profs et d’apprentissage pour les élèves », regrette une enseignante lyonnaise. « On sent les équipes entre résignation et colère. On nous demande beaucoup pour favoriser la réussite des élèves, un point essentiel pour nous, et nous n’en avons pas les moyens », ajoute Ludivine Rosset.
  • . Un vivier de remplaçants épuisé
Le rectorat de Lyon s’y était engagé. Chaque classe disposera d’un enseignant à la rentrée. Sur le terrain en effet, les postes ont été pourvus dans les établissements. « Mais pour y parvenir, le rectorat a puisé dans le vivier de remplaçants titulaires et remplaçants. Les réserves sont épuisées. Nous nous demandons comment seront comblées les absences en cours d’année », ajoute le syndicat
A l’issue de la manifestation de jeudi, une délégation d’enseignants doit être reçue au rectorat de Lyon pour aborder ces différents sujets. « Nous ne savons pas encore ce que vont nous demander les syndicats. Mais aujourd’hui, à part certains problèmes soulevés dans quelques établissements et qui ont été réglés, nous n’avons pas de retours sur d’éventuelles tensions », a indiqué le rectorat de Lyon.
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