vendredi 30 septembre 2016

Voilà ce que peut faire une guerre civile et ses conséquences : la pire des Guerres !


Syrie : nouvelles tensions entre Washington et Moscou


Les États-Unis ont une nouvelle fois condamné les raids aériens "barbares des Russes" sur l'est d'Alep. La Russie ne veut pas arrêter les bombardements.


Les tensions entre les États-Unis et la Russie s'exacerbent. Les deux pays étaient jeudi soir au bord de la rupture sur le conflit syrien. Washington menace d'arrêter toute coopération diplomatique et Moscou réplique qu'il n'a aucune intention d'interrompre la guerre malgré une catastrophe humanitaire à Alep.

Les Occidentaux, le président américain Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel ont condamné avec force « les raids aériens barbares des Russes et du régime syrien sur l'est d'Alep, une zone où habitent des centaines de milliers de civils, dont la moitié sont des enfants ». Lors d'une conversation téléphonique rapportée par la Maison-Blanche, les deux dirigeants alliés sont convenus que Moscou et Damas « portaient une responsabilité particulière pour mettre fin aux combats en Syrie et permettre l'acheminement de l'aide humanitaire de l'ONU aux zones assiégées et difficiles d'accès dans le pays ». Dans le même temps, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a indiqué que plus de 9 300 personnes, dont 3 800 civils, ont été tuées par les frappes de l'aviation russe en Syrie depuis le début, il y a un an, de l'intervention de Moscou en soutien au régime de Bachar el-Assad. Depuis le 30 septembre 2015, les frappes russes ont fait 9 364 morts, dont 3 804 civils, 2 746 combattants du groupe djihadiste État islamique (EI) et 2 814 membres de différents groupes rebelles et islamistes combattant le régime, a indiqué dans un communiqué cette organisation qui s'appuie sur un réseau d'informateurs en Syrie.

Quelles alternatives ?


Dans la matinée à Washington, le secrétaire d'État John Kerry avait une nouvelle fois menacé la Russie de geler leur dialogue diplomatique si le carnage d'Alep ne prenait pas fin. « Je crois que nous sommes au bord de la suspension de la discussion parce que c'est irrationnel dans le contexte de ce genre de bombardements », a-t-il averti. Mercredi, John Kerry avait proféré au téléphone la même menace à son homologue russe Sergueï Lavrov. « Nous sommes à l'un de ces moments où il va nous falloir considérer durant un certain temps des alternatives, à moins que les belligérants n'indiquent plus clairement qu'ils sont disposés à réfléchir à une approche plus efficace », a mis en garde le ministre américain, mais sans dévoiler le contenu de ces « alternatives ».

Réplique immédiate à Moscou : la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a jugé que le meilleur « cadeau aux terroristes sera le refus de Washington de coopérer avec la Russie pour un règlement du conflit en Syrie ». Malgré les appels internationaux à arrêter le déluge de feu à Alep, la Russie a poursuivi ses raids en appui à son allié syrien, comme c'est le cas depuis la « fin », le 19 septembre, du cessez-le-feu qui avait été négocié dix jours plus tôt à Genève par Kerry et Lavrov. Ainsi, l'aviation russe va continuer « son opération en soutien à la lutte antiterroriste des forces armées syriennes », a martelé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Et il s'en est pris aux critiques « non constructives » de Washington, à la veille du premier anniversaire de l'intervention militaire russe en Syrie le 30 septembre.

Les enfants les plus vulnérables


Le Kremlin s'est dit prêt à continuer de coopérer avec Washington pour « mettre en oeuvre les accords » de cessez-le-feu et « accroître l'efficacité de la lutte contre le terrorisme en Syrie ». « Mais Moscou espère aussi que les obligations que Washington a accepté d'assumer seront respectées. Jusqu'à présent, elles ne l'ont pas été », a menacé la présidence russe. La Russie exige en effet que les États-Unis fassent pression sur les rebelles modérés pour qu'ils se séparent des groupes djihadistes comme le Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra).

Sur le théâtre de guerre, Alep, ville martyre et divisée, fait face à « la plus grave catastrophe humanitaire jamais vue en Syrie » en cinq ans et demi de conflit, s'est insurgé le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien. Devant le Conseil de sécurité, il a dénoncé le fait que le système de santé dans la partie orientale assiégée de la ville « était sur le point de s'écrouler totalement » et que les enfants « étaient les plus vulnérables ». De fait, les enfants d'Alep n'ont nulle part où se réfugier, pas même dans les écoles souterraines censées les protéger des bombardements en raison de l'utilisation de « bombes anti-bunker », a dénoncé l'ONG Save the Children.

Crime de guerre


Les deux plus grands hôpitaux de la ville avaient suspendu leurs activités mercredi après avoir été endommagés, l'un par un raid, l'autre par un tir d'artillerie, selon la Syrian American Medical Society, une ONG basée aux États-Unis. D'après Médecins sans frontières, au moins deux patients ont été tués et deux membres du personnel soignant blessés dans ces attaques, dénoncées comme des « crimes de guerre » par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Et quelque 600 blessés ne sont pas soignés à Alep en raison du manque de personnel ou de matériel, a déploré l'envoyé spécial adjoint de l'ONU sur la Syrie Ramzy Ezzeldin Ramzy. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au moins 11 civils ont été tués jeudi à Idleb (Nord-Ouest) et à Jarjanaz (Ouest) dans des raids, sans que l'on sache s'il s'agissait d'avions russes ou syriens. Au plan diplomatique, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a reconnu que les négociations entre le régime et l'opposition qu'il tente de relancer étaient « très difficiles » à organiser lorsque « les bombes tombent partout ».




(Guernica ou le massacre des innocents :


Le lundi 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens.

C'était la première fois dans l'Histoire moderne qu'une population urbaine est sciemment massacrée. Ce massacre a été voulu par Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile espagnole, pour terroriser la population civile.)





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