mercredi 14 septembre 2016

« L’identité heureuse » titre ronflant que beaucoup de français lambda ne comprendront pas…



Strasbourg

Primaire à droite: Au fait, l'identité heureuse, l'«idéal» prôné par Alain Juppé, ça veut dire quoi?


POLITIQUE A Strasbourg s’est déroulé, mardi, le premier meeting régional de la campagne aux primaires d’Alain Juppé…

Alors, heureux ? À Strasbourg mardi, pour son premier meeting régional dans le cadre de sa campagne aux primaires de la droite pour 2017, Alain Juppé a placé son idée, « presque un idéal », dixit le candidat Les Républicains, d'« identité heureuse » au cœur de son discours.

Une notion centrale de son programme, qui le démarque de son principal adversaire des primaires Nicolas Sarkozy qui l’a d’ailleurs souvent brocardé à ce sujet.

Par là, le candidat aux primaires entend « concilier nos diversités autour des valeurs de la République. Certains disent qu’il faut couper les racines, mais si on coupe les racines on meurt », image-t-il.

« Une vision positive de la diversité »


Son principal soutien local, la sénatrice strasbourgeoise Fabienne Keller, voit dans cette identité heureuse « une vraie vision pour la France, une vision positive de la diversité. Face à de fortes tensions, la réponse est dans le respect, dans le regard apaisé des uns vers les autres. C’est la réaffirmation des règles républicaines et la définition des moyens pour faire respecter ces règles », résume l’élue.

Tout juste trentenaire, Pierre a livré lui aussi son interprétation : « La pensée positive, c’est d’être tous fiers d’être Français, qu’on soit de Marignane ou d’ailleurs, que nos grands-parents soient Français ou non, qu’on soit homo ou hétéro… Et qu’on prenne plaisir à vivre ensemble, en se regardant droit dans les yeux, tel que l’on est. »

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Cours de philosophie et utopie


Quand on demande à Katarina et Sébastien, deux Strasbourgeois venus eux aussi assister au meeting, ce que leur évoque la notion d'« identité heureuse », ils sourient : « On a quatre heures ? On dirait un cours de philo ! ».

Si elle avoue ne pas avoir suivi les propos d’Alain Juppé jusqu’à présent, la femme de 36 ans se lance : « C’est le regard tourné vers l’autre, arrêter la stigmatisation. C’est l’unité qu’on ressent par exemple lors des matchs de foot. Mais à part ces moments, on est dans une société individualiste. »
Son ami Bertrand, qui voit dans cette notion un « retour au bonheur, à la joie de vivre, au vivre ensemble même si je n’aime pas ce terme », poursuit : « C’est vrai qu’on est fiers d’être Français quand on gagne. Alain Juppé voudrait peut-être que l’on soit fier pour d’autres sujets ».


Que retenir de la conférence de rentrée d'Alain Juppé ?

« Pas un constat, un objectif »


Une idée utopique dans l’atmosphère actuelle ? « Ça fait quinze ans qu’on nous parle de tout sauf d’utopie. C’est bien que quelqu’un de posé en parle », estime le Strasbourgeois.

Mais comment cette identité peut être heureuse dans un pays traversé par plusieurs crises et une vague terroriste ? « Par des réformes », répond Alain Juppé, qui prévient que l’identité heureuse « n’est pas un constat, c’est un objectif ».
Les réformes avancées par le candidat concernent les fonctions régaliennes de l’Etat, la lutte contre le terrorisme avec le renforcement des renseignements, le « changement radical de la politique pénale » ou encore « un accord solennel entre la République et les représentants du culte musulmans ». A quoi il ajoute des mesures pour garantir le plein-emploi et sur l’éducation.


Une notion dans l’air du temps ?


« Parler d’espoir quand tout est noir, c’est compliqué. Il faut lui reconnaître ça », confie ce militant strasbourgeois plutôt séduit par Nathalie Kosciusko-Morizet. « La solution de facilité aurait été de dire que tout allait mal. »

Il lui reconnaît du courage de faire campagne sur la notion d’identité heureuse. « Dans le fond, je crois qu’on peut faire campagne sur le développement d’une ambition commune. La dernière fois que j’ai ressenti ça, que j’ai entendu une campagne reposant sur un espoir, c’était Obama en 2008. » Avec le même destin ?









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