dimanche 24 mars 2019

Titre accrocheur de la part du point ....


Didier Lallement, un « ayatollah » pour remettre de l'ordre à Paris

PORTRAIT. Le nouveau préfet de police a la réputation d'homme à poigne. Choisi pour son profil de réformateur, il braque déjà une partie de ses troupes.


« Installé » ce jeudi 21 mars par le ministre Christophe Castaner, le nouveau préfet de police de Didier Lallement arrive en terrain miné. Nommé à la tête d'une maison affaiblie par l'affaire Benalla, les ratés de la gestion du mouvement des Gilets jaunes et l'absence de cap politique clair depuis des années, le pouvoir attend de lui qu'il remette de l'ordre dans les rues de Paris, mais aussi au sein de la préfecture de police (PP), souvent qualifiée d'Éat dans l'État. Une double lettre de mission qui ne fait pas peur à ce réformateur assumé, mais qui inquiète dans les rangs de la PP, où sa réputation de coupeur de têtes et de « père tape-dur » le précède.
Âgé de 62 ans, Didier Lallement a presque autant de sobriquets que d'ennemis. Surnommé « l'Ayatollah » pour son intransigeance, et plus méchamment « Ebola », en raison d'une gestion des ressources humaines qui aurait laissé plus d'un collaborateur exsangue, le nouvel arrivant est à peu près l'exact opposé de son prédécesseur Michel Delpuech, connu, lui, pour sa prudence et ses talents de manœuvrier.

Sphères de gauche

« C'est un vrai républicain, doté d'une grande force de caractère. Je crois qu'il correspond bien au profil d'un préfet de police dans une période difficile », estime l'ancien ministre (de droite) Dominique Perben. Ce dernier, qui, à son arrivée au ministère de la Justice a « hérité » de Didier Lallement comme directeur de la pénitentiaire se souvient d'un haut fonctionnaire prenant les dossiers à bras le corps. « Au ministère de l'Équipement et des Transports, où il m'a suivi, il a su s'imposer dans une maison d'ingénieurs, composée de bastions et de citadelles. Il va dans le détail et ne prend pas pour argent comptant les discours qu'on lui sert. N'oubliez pas que c'est un homme qui a été chef de bureau au début de sa carrière », rappelle celui qui fut son ministre plusieurs fois. Avant de travailler avec le libéral Dominique Perben, Didier Lallement avait fait un passage par la Mnef aux côtés de Patrick Mennucci, futur pilier socialiste, et rallié le Ceres de Jean-Pierre Chevènement, qui l'amena avec lui à Beauvau en 1997.
C'est à cette époque où tous deux évoluaient dans les sphères de gauche qu'Alain Bauer et Didier Lallement se sont connus et sont devenus amis. L'ancien grand maître du Grand Orient, criminologue et conseiller influent en matière de sécurité, aurait permis à Didier Lallement de se recycler auprès de Manuel Valls en 2012, après presque une décennie passée dans l'ombre de gouvernements de droite (avec Dominique Perben d'abord, puis comme directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo à l'Écologie). Cet œcuménisme fait dire à ses détracteurs que l'actuel préfet ne sert personne, si ce n'est lui même tandis que ses admirateurs louent – à l'instar d'Alain Bauer – « le grand commis de l'État, capable de travailler avec tous les camps ».

Chasse aux sarkozystes

Certains se souviennent tout de même que, secrétaire général du ministère de l'Intérieur sous Manuel Valls, il avait fait la chasse aux sarkozystes afin de donner des gages au nouveau pouvoir. Et notent l'absence remarquée de l'ancien directeur général de la police nationale de Nicolas Sarkozy, Frédéric Péchenard, lors de l'« installation » du nouveau préfet, alors même que cet ancien grand flic est aujourd'hui vice-président LR de la région Île-de-France.
Sous Valls, le nom de Didier Lallement circule pour le poste de directeur de cabinet du ministre, puis pour celui de préfet de police, déjà. Mais sa gestion à la dure et ses visées expansionnistes (secrétaire général à Beauvau, il avait essayé de prendre la main sur la gestion des ressources humaines de la police et de la gendarmerie, un crime de lèse-majesté qui lui avait valu pas mal d'inimitiés) avaient suscité une telle levée de boucliers qu'il avait finalement été exfiltré à la Cour des comptes, son corps d'origine, par Bernard Cazeneuve.

« Main de fer dans un gant de boxe »

De retour aux affaires en 2017 en tant que préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, il avait suscité la polémique en prenant le parti des policiers après que ces derniers avaient été accusés d'avoir matraqué le député de La France insoumise, Loïc Prud'homme, en marge d'un rassemblement de Gilets jaunes à Bordeaux. Là encore, la méthode Lallement – une « main de fer dans un gant de boxe », pour reprendre l'expression d'un haut fonctionnaire qui l'a croisé – fait débat. Mais séduit l'édile local, Alain Juppé. À un élu en visite à Bordeaux l'automne dernier, le directeur de cabinet de Juppé Ludovic Martinez confie : « Nous sommes très contents du nouveau préfet, il fait tout ce que lui demande le maire. »
Est-ce par la connexion Juppé-Édouard Philippe que Lallement est finalement choisi pour la PP  ? « Il a surtout le pedigree nécessaire pour remettre de l'ordre dans cette maison déboussolée », estime Alain Bauer. Une grande réforme de l'institution, qui aurait pour objectif de « normaliser » le rôle du préfet de Paris, historiquement doté de pouvoirs dérogatoires en matière de renseignement, de police judiciaire et de groupes d'intervention, est dans les cartons. « Le pouvoir compte sur Didier Lallement pour faire le boulot. Mais s'il s'exécute, cela reviendra à s'amputer lui-même d'une partie de ses prérogatives. Pas sûr que ce soit son genre », souligne, taquin, un fin connaisseur de la PP.
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Un « ayatollah » cette qualification de dignitaire religieux iranien pour le nouveau préfet de police est irrévérencieuse !

Car si un internaute lecteur et abonné au point avait écrit cela, il aurait été censuré par les modérateurs de l'hebdo..?!

Comme quoi, il y a deux poids deux mesures chez les médias qui peuvent dire tout et n'importe quoi, alors que les abonnés du point doivent moduler leurs textes pour ne pas que leurs commentaires passent à la trappe de la censure des modérateurs du point ?!

Jdeclef 24/03/2019 09h04

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