vendredi 5 janvier 2024

Au revoir Mr DELORS comme tous ces grands hommes qui ont fait la France et l’EUROPE (pas encore assez unie notamment à cause des Français lambda frondeurs invétérés…)

 

 

 

MERCI MR DELORS D’AVOIR CRU A LA France ET A l’EUROPE ?!

Que serait aujourd'hui l'Union européenne sans Jacques Delors ? Décédé le 27 décembre 2023, l'ancien président de la Commission européenne (1985-1995) a été le père de l'euro, du programme d'échange Erasmus ou encore de l'ouverture des frontières au sein de l'espace Schengen. En 1995, il avait douché les espoirs de la gauche française en renonçant à postuler à l'élection présidentielle. Pour Alain Minc, le conseiller des présidents et des patrons du CAC 40, qui l'a connu à l'École nationale d'administration, rien ne dit pourtant qu'il aurait remporté ce scrutin. L'essayiste préfère retenir l'« immense héritage européen » de Jacques Delors, à un moment où l'Europe se doit d'être unie face à la puissance de géants comme la Chine ou l'Inde.

Le Point :Comment présenteriez-vous Jacques Delors à un jeune de 20 ans ?

Alain Minc : Il est le père d'une Europe qui est leur quotidien et dont ils sous-estiment souvent les incroyables atouts. Le père du programme Erasmus, une matrice culturelle sans égale pour créer un esprit européen, de l'espace Schengen et de l'euro, leur monnaie de tous les jours sans laquelle la France serait beaucoup plus pauvre qu'elle ne l'est aujourd'hui.

Jacques Delors fut une personne totalement orthogonale au modèle français, hiérarchique et vertical.

Quel souvenir personnel gardez-vous de lui ?

J'éprouve beaucoup de tristesse, car je le connaissais depuis 1974. Il était le tuteur en économie à l'ENA de la promotion Léon Blum à laquelle j'appartenais aux côtés de Martine Aubry et de Pascal Lamy. C'était un homme qui ne pratiquait pas le magistère autoritaire. Au contraire. Il accordait aux autres une immense attention et possédait un goût immodéré pour le dialogue, dont il pensait que pouvait surgir une forme de progrès ou de vérité. Il était en ce sens un personnage peu conforme à la vision que les Français ont d'un président de la République, qui commande et ne dialogue pas. Une personne totalement orthogonale au modèle français, hiérarchique et vertical.

Ce qui illustre le mieux Jacques Delors ce sont les images où il est à côté de Margaret Thatcher, avec laquelle il a eu un corps-à-corps idéologique incessant.

Le 11 décembre 1994, Jacques Delors annonce devant 12 millions de téléspectateurs à l'émission « 7 sur 7 » qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 1995. Comprenez-vous aujourd'hui ce rendez-vous manqué avec les Français ?

Cette image ne résume heureusement pas sa vie. Ce fut un rendez-vous manqué avec la candidature. Mais il ne faut pas réécrire l'histoire. Rien ne dit que cela aurait été une élection facile pour Delors, qui n'était pas un animal de campagne. La gauche cohabitait depuis 1993 avec une droite triomphante. Il y avait une grande hypocrisie de la part de nombreux soutiens à gauche, notamment de la part d'Henri Emmanuelli, premier secrétaire d'un Parti socialiste qui avait longtemps combattu Jacques Delors. Les socialistes n'étaient pas nécessairement en adéquation idéologique avec ce qu'incarnait Delors, trop social-démocrate à leurs yeux.

Plutôt que sa non-candidature à la présidentielle de 1994, je trouve que ce qui illustre le mieux Jacques Delors ce sont les images où il est à côté de Margaret Thatcher, avec laquelle il a eu un corps-à-corps idéologique incessant. Quels qu'aient pu être la rage anglaise, les tabloïds et l'agressivité de Thatcher, il n'a jamais lâché. Delors n'était pas frêle. C'était un politique en acier trempé.

Pour Delors, le processus fédéral n’était pas une faucheuse arasant les différences nationales.

Après Schuman et Monnet, il est l'un des derniers grands bâtisseurs de l'Europe. À quoi ressemblerait l'UE sans lui ?

Je ne sais pas si elle existerait encore. Elle ne serait peut-être qu'un vague accord de libre-échange. Les Anglais, qui avaient fait de Delors leur bouc émissaire, l'ont caricaturé en fédéraliste impénitent. Pourtant, il plaidait pour une fédération d'États-nations. Pour lui, le processus fédéral n'était pas une faucheuse arasant les différences nationales.

Alain Minc, conseiller politique et dirigeant d’entreprise. © ©Denis ALLARD/Leextra via opale.photo

Aurait-il pu faire tout ce qu'il a fait sans le soutien du couple franco-allemand ?

Non. Il a pu donner à l'Europe un énorme coup d'accélérateur parce qu'il a été soutenu indéfectiblement par François Mitterrand et par Helmut Kohl. En 1989, au moment de la chute du Mur, Jacques Delors réagit d'ailleurs de manière très différente de Mitterrand, qui était sur ses gardes. Lui adhère immédiatement au projet de réunification et considère cette dernière comme une chance pour l'Europe. Trois jours après la chute du Mur, il affiche un soutien sans faille à Helmut Kohl en déclarant à Berlin « Ich habe keine Angst » (« Je n'ai pas peur »).

 Jacques Delors : ses dernières confessions au « Point »

Il a beaucoup insisté sur l'importance de la dimension sociale de l'Europe. A-t-il été entendu ?

Quand il la quitte, en 1995, l'Europe marche à cloche-pied, avec une branche libérale économique mais pas de branche redistributive et sociale comme il l'aurait souhaité. La construction européenne a toujours été bancale à ses yeux. Néanmoins, il faut revenir à la phrase d'Angela Merkel qui disait en substance « l'Europe, c'est 7 % de la population mondiale, 25 % du PIB mondial et 50 % des aides sociales de la planète ». Cela signifie que chacun des pays membres de l'Union européenne pratique la redistribution.

“L’espace Delors” va de Raphaël Glucksmann à Emmanuel Macron, écologistes compris.

Comment expliquez-vous qu'une partie de la gauche semble renier son héritage politique ?

Aujourd'hui, l'espace de Delors, pro-européen, assez fédéraliste et interventionniste, se retrouve dans la partie de la gauche qui n'est pas « insoumise ». « L'espace Delors » va de Raphaël Glucksmann à Emmanuel Macron, écologistes compris. La seule épine dorsale du président est d'ailleurs l'Europe.

Que pensait-il de la politique d'Emmanuel Macron ?

S'il n'est jamais vraiment intervenu dans le débat politique depuis 2017, sa conception contractuelle et sociale-démocrate de la vie collective était assez antinomique avec la vision assez « chevènementiste » que Macron a du fonctionnement d'un État. À savoir, une vision verticale et autoritaire.

Ceux qui imaginent qu’on peut s’évader de l’Europe sont des fous que la réalité finit toujours par ramener à la raison.

Jacques Delors avait-il anticipé la défiance actuelle de certains vis-à-vis de l'Europe ?

Comme nous tous, il avait sous-estimé les vagues populistes d'extrême droite et d'extrême gauche. Lui a connu des années heureuses, la chute du Mur, une certaine vision commune du futur, des États-Unis merveilleusement bien dirigés par George Bush père. Cependant, si on regarde l'Italie, il est intéressant de voir que Giorgia Meloni, après avoir expliqué qu'elle mènerait une politique migratoire nationale, est allée mendier à Bruxelles le soutien d'Ursula von der Leyen pour gérer la crise migratoire. Quel bel aveu ! Ceux qui imaginent qu'on peut s'évader de l'Europe sont des fous que la réalité finit toujours par ramener à la raison.

La guerre ukrainienne nous rappelle qu’il n’y a pas d’Europe de la défense et que l’ancrage occidental n’existe qu’à travers le leadership américain.

Aurait-il accepté de nouveaux États membres comme l'Ukraine ?

En 1991, au moment où il est à Bruxelles, l'Ukraine se sépare de la Russie et nul n'imagine que c'est une séparation totale qui débouchera sur la guerre actuelle. Il existe aujourd'hui une autre carte géostratégique. Je suis néanmoins convaincu qu'il aurait été partisan de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne comme réponse stratégique. La guerre ukrainienne nous rappelle qu'il n'y a pas d'Europe de la défense et que l'ancrage occidental n'existe qu'à travers le leadership américain. Si par malheur Donald Trump est élu, les Européens n'auront pas d'autre choix que de compter sur leurs propres forces vis-à-vis de la menace russe. Plus des acteurs puissants comme la Chine ou l'Inde apparaissent dans le monde, plus on a besoin d'Europe. J'ose espérer que ce discours, héritage de Delors, sera porté pendant la campagne électorale européenne.

Mr DELORS était un homme politicien dirigeant d’exception de qualité comme on n’en n’a pas beaucoup vu dans cette Veme république qui se dégrade depuis qu’elle existe !?

Mais faire parler les morts en leur attribuant des faits qu’ils n’ont pas vécus et donc réalisés par des hypothèses cela fait partie de l’hypocrisie actuelle de nos dirigeants en place si donneurs de leçons pleutres qu’ils veulent donner au monde entier mais qui ne sont même pas capable de mieux diriger la France ni la protéger avec en plus un dédain digne de notre président pour ce peuple Français lambda « ces gens de peu » comme il s’est plut à le dire !?

Alors honorer ce grand Monsieur DELORS n’est que justice, mais curieusement sa fille elle-même politicienne ayant eu de hautes fonctions n’a pas été à la hauteur comme quoi « les chiens ne font pas des chats » comme dit le proverbe !?

Et aussi notre président actuel qui se complaira dans un discours habituel d’hommage ne lui arrive pas à la cheville et ce n’est pas grâce à une couleur politique différente car cet homme était vraiment au-dessus du lot des classes politiques actuelles qui sont d’une médiocrité désespérante !?

jdeclef 05/01/2023

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