vendredi 26 janvier 2024

La honte n’effleure même pas nos politiciens ou dirigeants de tous bords que nous élisons et réélisons depuis + de 40 ans !?

 


Agriculture : « Le poids des normes est une maladie française » ?!

INTERVIEW. Pour « Le Point », le juriste Christophe Eoche-Duval met en lumière l’overdose normative qui frappe le secteur agricole.

Propos recueillis par Kévin Badeau

COLERES OU MANIFESTATIONS VUES ET REVUES CAR PAS NOUVELLES DU MONDE AGRICOLE PAYSANS FRANÇAIS CAR TOUT VA MAL DANS NOTRE PAYS SI MAL GOUVERNE ET MAL PROTEGE ?!

LOGIQUE EN FAIT DANS NOTRE France KAFKAIENNE REDEVENUE MONARCHIQUE EN FILIGRANE DANS UN STYLE DE L’ANCIEN REGIME DONT ON N’ARRIVE PAS A SE DEBARASSER ET NOS DIRIGEANTS SE PRENANT POUR DES MONARQUES (sachant tout, plutôt pas grand-chose depuis 2017 et avant ?!)

Blocages, barrages, déversement de fumiers… Les agriculteurs français laissent exploser leur colère, aux quatre coins du pays, pour alerter le gouvernement et l'opinion publique sur le malaise qui secoue le monde agricole tricolore. Dans le cahier de doléances des syndicats d'agriculteurs, des « réponses immédiates sur la rémunération », une aide d'urgence aux secteurs les plus en crise et, surtout, la mise en œuvre d'un « chantier de réduction des normes ».

Dans l'attente de réponses, vendredi, selon le Premier ministre Gabriel Attal, Le Point a contacté Christophe Eoche-Duval. Ce haut fonctionnaire, qui s'exprime ici à titre personnel, est l'un des plus grands spécialistes français de « l'inflation normative ». Chiffres à l'appui, il constate une croissance phénoménale du nombre de normes inscrites dans les fameux Code rural et environnemental. Les mêmes qui asphyxient les agriculteurs. Entretien.

Le Point : Les agriculteurs français dénoncent le poids des normes. Dans quelle proportion a-t-il grossi ?

Christophe Eoche-Duval : Les syndicats d'agriculteurs dénoncent, à l'unisson, l'« overdose de normes ». Est-ce un sentiment ou bien une réalité ? En fait, cette dénonciation est non pas « l'arbre qui cache la forêt », mais l'arbre qui révèle la forêt ! Cette « overdose », expression d'ailleurs reprise par de nombreux rapports du Sénat, dont le rapport « Normes agricoles : retrouver le chemin du bon sens » (2016), peut se mesurer pour l'ensemble du droit français depuis un programme informatique commandé en 2018 par le secrétariat général du gouvernement.

Dans mes travaux de recherche, comme je m'apprête à les vulgariser dans un essai Pourquoi la France crève de trop de lois [à paraître en mars chez Plon, NDLR], je conclus à un droit qui, s'il devait être lu par chacun de nous, sachant que « nul n'est censé ignorer la loi », représente 2 516 heures de lecture continue. Soit dix-sept mois à temps plein à raison de trente-cinq heures hebdomadaires ! La crise que nous observons n'est que la fièvre que provoque cette « overdose » d'une maladie française qu'a dénoncée Jacques Chirac en 1995, lors de son discours d'investiture devant le Congrès !

 Colère des agriculteurs : dans l'enfer des normes absurdesCombien d'heures de lecture pour le seul droit agricole ?

La réponse scientifique est moins facile à conclure car le Code rural est fâcheusement absent des onze codes témoins sur les soixante-huit existants, qui servent à mesurer informatiquement l'inflation normative au sein de toutes les normes décomptées. On a donc l'autre méthode, moins rigoureuse mais parlante, c'est de comparer l'édition Dalloz du Code rural en 1965. En format 10 par 15 centimètres, il faisait 755 pages. Son édition 2023, au format 20 par 14 centimètres, fait 3 063 pages. Soit une croissance de 300 % ! Chacun en tirera la conclusion qu'il veut.

Entre sa version de 1965 et celle de 2023, le Code rural a quadruplé de volume.

Quelle est la part des normes environnementales dans cette explosion, elles qui alimentent aussi la colère des agriculteurs ?

Là encore, attention à l'arbre et à la forêt ! Un agriculteur, c'est aujourd'hui une entreprise. Comme telle, ce n'est pas une catégorie de normes qui, en soi, s'impose à son activité et plombe ses prix de revient, donc sa compétitivité, mais un ensemble de normes. La crise économique que traversent les entreprises agricoles est un tout, et renvoie aussi à l'inflation des normes commerciales, fiscales, du travail, etc., et aussi, forcément, du droit environnemental.

S'agissant de ces dernières, majoritairement codifiées au Code de l'environnement, ce code est heureusement parmi les « onze codes témoins » dont je parlais, mesurés depuis 2018 en nombre de « mots », avec une photographie informatique qui remonte à 2002. Ce que je peux conclure est qu'entre 2002 et 2023, le Code de l'environnement a progressé de 946 % en nombre de « mots ». Là aussi, que le lecteur en tire la conclusion qu'il veut, mais que nul n'oublie que les normes se paient, dans le prix de vente, ou dans la disparition de l'entreprise si elle n'est plus compétitive pour vendre au-dessus de son prix de revient.

 Quand les campagnes s'embrasentÀ l'heure de la crise environnementale, et dans une société toujours plus complexe, réglementer ne s'inscrit-il pas dans le sens de l'histoire ?

Je m'inscris en faux contre cette « excuse » de la complexification ou du sens de l'histoire. Que la société développe plus d'activités diverses et que les pouvoirs publics veuillent, interprétant ou surinterprétant une demande citoyenne, plus les régir jusque dans le détail est un fait, mais jamais une fatalité.

L'indice de l'inflation normative apparaît aussi comme un indice de comorbidité de toute société en crise, et de la société française en particulier. En termes de courbe ascendante, l'inflation normative est en particulier indexée sur la courbe, ascendante, des prélèvements obligatoires, par exemple : elle a atteint, selon Eurostat, en 2022, 48 % du PIB français, taux supérieur de 6,1 points par rapport au taux moyen de la zone euro. Je ne sais pas si c'est un sens de l'histoire, plus subi que voulu, mais tous les pays démocratiques ne partagent pas ce même sens « du progrès » !

 Les agriculteurs obtiendront-ils une révolution réglementaire ? Quelles pistes concrètes identifiez-vous pour réduire la pression normative qui pèse sur les agriculteurs ? Supprimer les normes absurdes ?

Je ne suis pas un politique mais un expert juridique. Je me garderai bien de suggérer des propositions concrètes. Les chiffres et les faits, s'ils sont mieux connus de nos concitoyens et de nos entrepreneurs, peuvent servir à la prise de conscience civique et économique, qui pèsera, à son tour, sur les pouvoirs publics.

Des nouvelles normes pourquoi pas, si elles sont correctement évaluées en amont.

J'insisterai seulement sur deux constats. Les normes ne sont acceptées, voire acceptables, qu'à deux conditions objectives. Premièrement, des nouvelles normes pourquoi pas, si elles sont correctement évaluées en amont. La réforme de l'étude d'impact préalable, voulue en 2008 par Nicolas Sarkozy, s'avère un échec, je renvoie au récent rapport du Conseil économique, social et environnemental qui vient de dresser le bilan de cette bonne intention qui pave l'enfer normatif. Il ne devrait plus y avoir de nouvelles normes sans évaluation indépendante et contradictoire préalable, pouvant conduire à renoncer à la norme.

Et votre deuxième constat ?

Des nouvelles normes pourquoi pas, si elles sont représentatives démocratiquement parlant. Je montre, dans cet essai à paraître, le dévoiement de la procédure d'adoption des lois, singulièrement depuis 2002, avec le recours à l'accélération du débat parlementaire, quand il n'est pas « tronqué ». Au final, ce seront quand même des normes législatives, devant lesquelles plie tout juge, tout fonctionnaire, tout sujet de droit. Comprend-on que, en France, le droit pénal a atteint le plafond de 16 374 incriminations pour donner « force à la loi » ?

J'observe d'ailleurs que ces deux remarques sont à l'origine de la crise agricole. D'où est-elle partie ? De la fin de la détaxation du gasoil agricole. D'où vient cette nouvelle norme ? De la loi du 19 décembre 2023 de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027. Comment a-t-elle été évaluée, en amont et par ses débats, puis votée, de manière à lui assurer une adoption représentative ?

Son « étude d'impact » fiscalo-économique n'a apparemment pas sérieusement évalué tous les effets de cette mesure. Elle a ensuite été débattue sans prendre le temps nécessaire d'approfondissement parlementaire, après engagement de « la procédure accélérée » par le gouvernement. Puis a été adoptée telle quelle par rejet de l'engagement par le gouvernement de ce qu'on appelle le « 49.3 ».

 Vers la fin de l'inflation normative ? La simplification a été la promesse de nombreux dirigeants politiques. Et pourtant, la machine continue de s'emballer… Pourquoi ?

La « simplification » est une chanson au refrain bien connu depuis… 1974, lancée par le discours de politique générale d'un Premier ministre nommé Jacques Chirac. Puis François Hollande en avait fait en 2013 son fameux « choc de simplification ». Ce que la « simplification » administrative n'a pas simplifié, c'est le nombre de lois (37), d'ordonnances (66), de décrets (165) et de circulaires (68) dont le titre de leur objet lui est spécialement consacré ! J'aime bien, entre toutes, cette blague du regretté Coluche : « Technocrates, c'est les mecs que quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de te répondre, tu comprends plus la question que t'as posée. »

La France devient un pays difficilement gouvernable car devenu kafkaïen car sclérosé par un fonctionnarisme tentaculaire et ses normes usines à gaz qui s’empilent comme nos lois trop nombreuses voire incompréhensibles pour certains assortis de politiciens que de pauvres français lambda dans toutes les diversités de leur diverses professions élisent ou réélisent leurs dirigeants qui croient tout savoir mais totalement dépassés ne sachant plus faire de la politique d’état et qui se refugie derrière cette Veme république usée obsolète (après les autres depuis 1958 et celle dite gaullienne devenue poussiéreuse que l’on croyait un miracle de par le passé du Général de Gaulle mais trop vieux dont certains se sont débarrassés par referendum veulent se recommander alors qu’il ne l’ont même pas connu car issu d’un temps de nos guerres mondiales qu’ils n’ont pas subi !? )

Car cette « macronie » de bienpensant donneur de leçons issue de notre président qui lui donne son nom (seulement cela) car pour le reste rien depuis 2017 et son élection et réélection en 2022/27 par défaut car n’ayant à l’époque pas une opposition ou remplaçant fiable après la défection de son prédécesseur et de son gouvernement dont il faisait partie !?

Les Français lambdas sont bornés râleurs indisciplinés voire même violents quelquefois dans leurs manifestations de colère et les agriculteurs qui souffrent depuis plus longtemps ne font que souligner leurs mécontentements car ce n’est pas la 1ere fois et c’est logique dans l’Europe qui bat de l’aile car pas totalement unie comme la France que l’on n’écoute plus devenant la lanterne rouge des pays libres et démocratiques dans un monde instable !?

Mais faire comprendre cela aux citoyens Français cela parait mission impossible car sans amour propre comme leurs dirigeants ?!

Jdeclef 26/01/2023 12h03

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire