À
Corbeil-Essonnes, « les jeunes ne font plus la différence entre le bien et
le mal »
REPORTAGE.
Des échauffourées avec la police puis l’agression d’un médecin de la cité
Montconseil, jeudi, ont déclenché la colère de plusieurs habitants.
Aux
Tarterêts, une cité HLM de Corbeil-Essonnes en proie à des émeutes depuis
plusieurs jours, la présence policière est considérée comme une
provocation : « Plus ils viennent, plus il y a d’embrouilles »,
affirment de jeunes et moins jeunes habitants du quartier de plus de
10 000 habitants, sans compter les sans-papiers. Mercredi en fin de
journée, un fourgon de police a été pris à partie par une trentaine d’ados et
de jeunes adultes, armés de mortiers de feu d’artifice – la vidéo a fait le
tour des réseaux sociaux.
« Les jeunes les ont fait reculer, mais ce sont les flics
tout seuls qui ont défoncé leur portière », croit savoir un témoin de la
scène filmée. « Dans leur fuite, ils sont rentrés dans des voitures en
stationnement. » C’est une autre vidéo qui a provoqué la colère des
jeunes : la mère d’un adolescent interpellé après un rodéo en mini-moto a
été victime d’un jet de gaz lacrymogène lancé par un policier aux prises avec
son fils. Le jeune homme a depuis été relâché et convoqué à une audience
correctionnelle le 4 janvier prochain devant le tribunal judiciaire
d’Évry. Les affrontements ont alors redoublé d’intensité. Quatre habitants
soupçonnés d’avoir participé aux échauffourées ont été placés en garde à vue.
Ils ont tous été remis en liberté après avoir été mis en examen. Un cinquième a
été relaxé en comparution immédiate.
Le médecin violemment agressé
Jeudi après-midi vers 16 h 30, le docteur Roger Mimoun,
ancien des Tarterêts, installé aujourd’hui dans la cité Montconseil, rivale des
Tarterêts, aurait bien voulu voir des policiers. Le médecin a été agressé en
pleine consultation alors qu’il recevait une mère avec ses deux enfants.
Deux individus cagoulés, dont l’un portait une arme de poing, l’ont frappé à la
tête à coups de crosse pour lui voler sa montre de marque. Ils se sont enfuis à
pied en direction du quartier. Le bruit s’est vite répandu. C’est le visage
ensanglanté que le docteur Mimoun a vu les pompiers et les policiers arriver et
le conduire aux urgences de l’hôpital sud-francilien.
« Je suis ressorti avec 7 points de suture, nous
déclare le Dr Mimoun. Les braqueurs sont arrivés, je leur ai
dit : il n’y a pas
d’argent liquide, tout le monde est à la CMU, ici.
Ils en voulaient à ma montre. Ils m’ont frappé de deux coups de crosse. Je leur
ai donné. Je suis choqué, je fais partie des meubles ici. En 27 ans, il ne
m’est jamais rien arrivé. J’avais du sang sur la tête, j’ai eu la présence
d’esprit de faire une ordonnance pour l’insuline du patient qui attendait.
Puis, les pompiers m’ont emmené à l’hôpital. J’ai reçu beaucoup de soutiens du
quartier, du préfet aussi. Je vais prendre un peu de recul. On verra pour la
suite. »
À Montconseil, les habitants rencontrés sont unanimes : ils
condamnent cette « lâche agression sans doute perpétrée par des jeunes du
quartier ». Et tous de promettre d’apporter leur soutien au médecin de
famille dès son retour. Leur crainte : qu’il les abandonne. « Les
jeunes critiquent la présence des policiers, mais ils les attirent avec leurs
conneries. C’est très grave de s’en prendre à un médecin, faut plus avoir aucun
repère ; ils ne font plus la différence entre le bien et le mal »,
vitupère un adulte sur la place Montconseil, centre névralgique de la cité,
située à quelques dizaines de mètres du cabinet du Dr Mimoun.
Près de 400 millions d’euros pour la rénovation
Si le dernier fait d’armes connu entre les Tarterêts et Monconseil
date du mois de février, leur rivalité remonte à une trentaine d’années.
Rivaux, certes, mais égaux aux yeux des pouvoirs publics. La mairie de
Corbeil-Essonnes, d’abord du temps où Serge Dassault fut maire à partir de 1995
puis de son successeur Jean-Pierre Bechter, a multiplié les moyens pour casser
ces ghettos.
Serge Dassault, un roman français
Aux Tarterêts, plusieurs tours ont été détruites, un centre
commercial flambant neuf a été installé en bordure du quartier qui fait face au
lycée Robert-Doisneau, un établissement d’excellence qui attire bien au-delà de
Corbeil. Avec les quelque 300 à 400 millions d’euros qui y ont
été investis depuis 2004 avec l’aide de l’ANRU, la physionomie du
quartier a quelque peu changé. Restent quelques poches de pauvreté qui
s’ajoutent les unes aux autres. La préfecture a récemment réquisitionné un
hôtel en contrebas du quartier pour loger des SDF passés par le 115.
Élus des Tarterêts absents ?
« Depuis l’élection de Bruno Piriou [élu en 2020, issu du Parti
communiste qu’il a quitté en 2013 et opposant historique à Serge
Dassault, NDLR], on se sent délaissés. Comme si on voulait nous faire payer de
ne pas avoir voté à gauche », affirment deux commerçants des Tarterêts qui
ont pignon sur rue.
Au troisième jour d’émeutes, habitants, associations et
représentants de la police se sont réunis à la maison des associations du
quartier. Le maire était absent. Au moins quatre élus de la municipalité
estampillée divers gauche élue en 2020 sont issus des Tarterêts.
« On n’en a vu aucun durant les émeutes. Bruno Piriou venait plus souvent
quand il était dans l’opposition. » Selon les soutiens du maire, s’il
était effectivement absent à cette réunion, il est arrivé à la fin et a pu
s’entretenir avec des mères de famille sur le pavé.
Le maire dispose d’un garde du corps
De même, une nouvelle rencontre entre associatifs et l’édile
devait avoir lieu jeudi en fin de journée. Elle a été annulée à l’initiative
des associations après qu’elles ont appris que le maire n’y participerait pas.
« Pourtant, il ne réunit que des associations réputées proches de la
mairie en oubliant volontairement celles qui travaillaient en bonne
intelligence avec l’ancienne municipalité », constate Azzedine Ouis du
collectif citoyen et solidaire de Corbeil-Essonnes, qui réunit une dizaine
d’associations. Un collectif qui œuvre au rapprochement des quartiers rivaux en
favorisant la mixité dans ses actions. Il met ainsi en application les souhaits
du maire tels qu’il les a exprimés il y a deux jours sur BFM :
« L’apaisement consiste à faire en sorte qu’il y ait du dialogue dans les
quartiers. »
Contacté, Bruno Piriou n’a pas répondu à nos sollicitations. Nos
questions envoyées par texto sont demeurées sans réponse. Le maire de cette
commune de plus de 50 000 habitants s’est choisi comme porte-parole dans
les médias les Gilets roses, une association paramunicipale de mères de famille
dont les deux principales dirigeantes sont salariées de la mairie. Bruno
Pirou s’est également attaché les services d’un garde du corps. À un
élu municipal de l’opposition qui lui en demandait la raison, il a
rétorqué : « Vous, vous n’avez jamais eu peur ? »
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Où
une voyoucratie fait sa loi par des exactions et trafics divers et l’économie souterraine
qui va avec dans ces citées de HLM « les Tarterets »de triste
réputation que la municipalité a laissé tomber de par un clientélisme avéré de
S.DASSAULT qui a duré des décennies et ses successeurs qui n’ont pas amélioré
la situation depuis à Corbeil Essonne !
Ou
la police ne peut même plus entrer sans se faire agresser ou au mieux subir des
actes criminels !
Le
problème que l’on rencontre à MARSEILLE n’est plus réservé à la 2eme ville de France,
car touche certains quartiers nombreux de petites et moyennes villes de
province et d’IDF voire départements de la couronne parisienne !
L’état
dit régalien est absent depuis des lustres avec de constantes augmentation de
faits divers par leurs délinquants violents de ces villes ou agglomérations
peuplées de « gens de peu » comme dit avec dédain Mr notre
président bourgeois bienpensant parvenu et cela même bien avant lui par ses prédécesseurs,
de tous bords, ce constat est valable pour les ministres de l’intérieur qui se
sont succédés et de la justice laxiste avec son code pénal inadapté !
Car
ses populations ne rapportent pas à l’état, elles coutent chères, alors on les
oublie et on s’offusque chez nos gouvernements et nos dirigeants qui raillent celle-ci
en disant que ces dérapages de faits divers augmentent un sentiment d’insécurité
ces bienpensants hypocrites, de plus ces gens n’ont pas d’intérêt politique, car
souvent ils ne votent pas, alors c’est plus simple de les oublier !
Il
parait qu’il y aurait 800 de ces zones de non droit, qui augmente, il n’y a pas
de quoi être fier, vive la France « des laissés pour compte » !?
Jdeclef
11/09/2021 14h03
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