Zemmour, une campagne fantôme
ENQUÊTE. Réseaux, fonds,
parrainages… Quels sont les réels soutiens de l’hypothétique candidat à la
présidentielle de 2022 ?
Le
11 juin, une radio nationale croit révéler un scoop : « Éric
Zemmour se rendra à Londres le 25 juin pour lever des fonds, exactement comme Emmanuel
Macron l'avait fait pour sa campagne de 2017 ! » Stupeur. Cette
improbable candidature, dont la rumeur bruit depuis des mois, pourrait-elle se
concrétiser ? «
Sur le terrain, il se passe des choses incroyables », affirment une
poignée de communicants, autoproclamés « porte-parole » d'une campagne largement virtuelle.
Car Éric Zemmour ne mettra jamais les pieds à Londres. Pas plus qu'il ne se
lancera dans cette vaste tournée « à la rencontre des Français » promise au début de
l'été par les mêmes « proches » autorisés à parler aux journalistes. Interrogé,
l'intéressé répond invariablement qu'il n'a « pas pris [sa] décision », et qu'il
n'a «
rien à voir », juré, craché ! avec ce mouvement spontané qui semble
jaillir des entrailles du pays pour l'appeler à « sauver la France ».
Dans des centaines de villes, des affiches « Zemmour
président » ont fleuri, collées par le collectif de jeunes
Génération Z, qui revendique 2 000 membres. L'idée leur serait venue, soutient
leur président, Stanislas Rigault, en lisant en février une enquête de L'Express
révélant une possible candidature du polémiste. « On s'est dit : il y a peut-être
quelque chose qui se prépare… » Mais quoi ?
Les quelques proches qui poussent le chroniqueur peuvent se
prévaloir déjà d'un formidable succès : avoir réussi à créer, depuis la fin de
l'hiver et à coups de campagnes peu coûteuses d'agit-prop, « un désir de
Zemmour » auprès d'une frange de l'électorat, essentiellement
constituée, au tout début, d'ex-membres du FN, amers d'avoir été écartés du
mouvement par une Marine Le Pen en phase de « normalisation », ou d'anciens de
la Manif pour tous, se sentant orphelins depuis le krach de François Fillon.
Par dizaines, ils ont offert leurs réseaux, comme le maire d'Orange, Jacques
Bompard, ou l'ex-Bloc identitaire et président de la webtélé TV Libertés,
Philippe Milliau… Avant d'être mis discrètement sur la touche. « Les
signatures et les parrainages ? Je ne sais pas où on en est, c'est Paris qui
gère », confie sèchement Bompard. Un ancien élu RN, l'un des
premiers à avoir offert ses services, n'a « plus aucune nouvelle depuis plusieurs semaines. On envoie les
promesses de parrainage sur une adresse mail générique, et personne ne répond…
»
Ni bureaux ni adhérents… Les
journalistes cherchant à vérifier la réalité de cette « structure
de campagne » se heurtent au même mystère. Sur le papier, tout est
en place. Au total, une dizaine de trentenaires ambitieux, issus du mouvement
universitaire UNI ou passés par l'IFP, un institut de formation politique
parisien très ancré à droite, s'activent autour de l'éminence grise de Zemmour,
Sarah Knafo, une énarque de 28 ans qui les a recrutés. Un administrateur du
Sénat met en forme le programme, chiffrant les mesures. Un banquier, Julien M.,
se charge des donateurs, avec l'aide d'un jeune acteur de la finance. Deux
préfets veillent à la légalité des comptes - l'équipe s'attend à ce que la
promo du livre, qui démarre à Toulon le 17 septembre, soit imputée aux comptes
de campagne. Un parti politique a été créé, Les Amis d'Éric Zemmour, dont
l'association de financement a été agréée, fin juin, par la Commission
nationale des comptes de campagne. En théorie, le polémiste peut donc récolter
des fonds. Mais le parti ne compte aucun adhérent. Son président (François
Miramont, un ex-centriste dirigeant d'une TPE) vit à l'étranger. Et son
mandataire financier a décidé, cette semaine, de jeter l'éponge - « Je dois me
consacrer à un autre projet professionnel », confie-t-il au Point.
Un autre pilier de l'équipe, chargé de superviser la récolte des
500 signatures, s'est lui aussi mis en retrait, lassé de travailler
bénévolement depuis quatre mois. « Ceux qui ont besoin d'un salaire commencent à s'impatienter,
admet un membre de l'équipe. Mais des profils de haut niveau, déjà recrutés, vont les
remplacer. » Lesquels ? « Les noms viendront… » Des locaux ont été visités à
Paris 7 e, mais la structure n'a pas encore de bureaux ; pas plus
que sa maison d'édition, Rubempré, qui a fait imprimer son livre à 250 000
exemplaires : Thierry Deransart, un vieil ami, s'occupe bénévolement de la
presse depuis son salon. Selon nos informations, si Zemmour multiplie les
rencontres, sa campagne n'a réussi à lever que quelques milliers d'euros. « Les gens
voient Éric par curiosité », confie un proche. Même le sulfureux
homme d'affaires Charles Gave, dépeint comme soutien, « n'a pas versé
un kopeck ».
Si le candidat a passé l'été « à avaler les kilos de fiches qu'on lui envoie »,
comme l'affirme avec emphase Antoine Diers, porte-parole officiel et visage de
la campagne, impossible de savoir qui le conseille - en dehors de Loïk Le
Floch-Prigent, ex-PDG d'Elf. « Il rattrape son retard sur certaines thématiques. Il s'est fait
cet été une opinion éclairée sur l'agriculture, par exemple »,
glisse un ami, chaque semaine plus « impressionné » par ses progrès. Les conseillers de
l'ombre défileraient à sa table : cadres du CAC 40 et industriels participant
au programme sur l'intelligence économique, agriculteurs, patrons de grandes
écoles, hauts fonctionnaires… Un groupe Twitter, Les agriculteurs avec Zemmour,
a bien été créé, mais il est piloté par… un étudiant en BTS productions
animales.
Renoncer
? D'où les doutes de nombre de ses amis, qui, à l'image du maire de
Béziers, Robert Ménard, le pressent de renoncer. « La perte de la tribune que
constituait CNews
n'arrange rien, décrypte un interlocuteur régulier de Zemmour. Mais je ne
crois pas qu'il avancera son calendrier : il a besoin que les choses se
décantent chez les LR avant de se lancer. » Car Knafo et « sa bande
» auraient une stratégie : « Ils rêvent qu'un Laurent Wauquiez ou qu'un Bruno Retailleau les
rejoigne. Cela créerait une dynamique qui ferait basculer tout un pan des LR de
leur côté. » Une hypothèse qui fait sourire les proches du président
de la région Rhône-Alpes. « Quand Michel Barnier aura perdu la primaire, qui sait ? Il faut
attendre », philosophe le même interlocuteur. Pour l'heure, un seul
élu de poids, le sénateur LR Sébastien Meurant, assume publiquement son
ralliement. Jean-Frédéric Poisson, président de l'ex-Parti chrétien- démocrate,
tout comme Christine Boutin, la pasionaria des anti-Pacs, démentent les rumeurs
: Éric Zemmour, pour l'instant, c'est non. À moins que des sondages , qui
installeraient « durablement » le polémiste à 12 %, ne convainquent les
hésitants ? Dans les semaines qui viennent, la campagne « virtuelle » restera
le nerf de la guerre. Et l'affaire du jeune Samuel Lafont, ancien animateur des
réseaux sociaux pour la campagne de Fillon, qui use de toutes les ficelles du
marketing pour booster son « produit » auprès de publics jeunes, passionnés de
jeux vidéo ou de visuels humoristiques. Sur Facebook, le Neurchi de Zemmour,
qui détourne en images ses interventions, rassemble plus de 55 000 membres. « C'est plus
que le Neurchi d'OSS117 ! » s'enthousiasme l'expert. Et en 2021,
une consécration.
Les vrais politiciens élus ou non déjà
médiocres qui polluent la classe politique française désespérante !
Ce serait bien qu’il n’obtienne pas les
fameuses 500 signatures d’élus !
Car dans l’aréopage des candidats qui se présentent,
il y en a peu qui valent que l‘on s’intéressent à eux !?
Donc pour les restants connus anciens et
nouveaux, il faut qu’ils sortent vraiment du lot ce n’est pas impossible d’en
trouver un, je ne le désignerais pas c’est inutile :
Car il faudrait déjà que les français qui
votent si mal depuis 40 ans réfléchissent (pour ceux qui votent encore) et qui
ont un minimum de bon sens en cessant de penser à leur « moi personnel »
et en privilégiant le bien de la collectivité des français et de la France !?
Mais ça c’est un vœu pieux, faute de quoi on
risque encore de revoir les mêmes et réélire au 2eme tour notre président pseudo
monarque actuel dans un fauteuil et nous aurons ce que nous avons mérité !?
Bien sur cette constatation est logique, mais n’arrange
rien, pour l’avenir, pauvre France qui fut un grand pays souvenir souvenir..!
Jdeclef 17/09/2021 13h13
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