Macron-MBZ : divine
idylle
Séduit par son
combat contre l’islamisme, le président français s’aligne sur les
politiques du prince héritier d’Abou Dhabi dans le monde arabe, malgré leurs
excès.
La
convergence des deux politiques est saisissante. Que ce soit en Égypte, dans le
blanc-seing accordé à l’autocrate président Al-Sissi, en Libye, en soutien
à l’imprévisible maréchal Haftar, ou en Méditerranée orientale, dans la
dénonciation des multiples ingérences de la Turquie du président Erdogan,
la France et les Émirats arabes unis demeurent sur la même ligne. « C'est
assez clair lors de nos rencontres », se félicite d’ailleurs un
participant. Lié depuis 1995 à Abou Dhabi par un accord
de défense, Paris possède depuis 2009 dans la capitale émirienne
une base aérienne stratégique pour ses opérations au Moyen-Orient. Elle a
notamment servi cet été à l’évacuation vers l’Hexagone des derniers
ressortissants français d’Afghanistan, ainsi que de centaines de citoyens
afghans en danger.
Mais, contrairement aux autres pays alliés de la France dans la
région, la relation bilatérale avec les Émirats confine à l’idylle, au même
titre que le Qatar sous Nicolas Sarkozy ou que l’Arabie saoudite sous François
Hollande. Mohammed ben Zayed (MBZ), le prince héritier d’Abou Dhabi, a été
l’un des premiers dirigeants étrangers accueillis par Emmanuel Macron, dès juin
2017, à l’Élysée, tandis que le président français a réalisé sa seule
visite dans le Golfe à Abou Dhabi en novembre 2017, à l’occasion de
l’inauguration du musée du Louvre Abou Dhabi. Sa bonne entente avec le leader
émirien lui avait permis d’obtenir à l’époque, lors d’une escale à Riyad
le 10 novembre 2017, la libération de l’ancien Premier ministre libanais
Saad Hariri, alors retenu contre son gré en Arabie saoudite. Depuis lors,
les deux dirigeants français et émirien cultivent une relation étroite,
communiquant directement par messagerie privée.
Émirats – MBZ, nouveau chef du Moyen-Orient
Guerre contre l’islamisme
C’est donc en ami qu’Emmanuel Macron a accueilli ce
mercredi à Fontainebleau Mohammed ben Zayed. Réunis pour un déjeuner de
travail, les deux hommes se sont félicités de leur partenariat
stratégique, qui leur permet de « coopérer dans tous les domaines afin de
résoudre ensemble les problèmes internationaux et régionaux communs »,
selon la déclaration commune publiée dans la foulée par
l'Élysée. « Il existe une sorte de fascination d’Emmanuel Macron
à l’égard de Mohammed ben Zayed, qui est pour lui en quelque sorte
l’incarnation du dirigeant arabe moderne », explique un diplomate
occidental familier de la région. « Il est à la tête d’une
success-story dans le monde arabe avec un pays très orienté vers les start-up
et la technologie, et se veut par ailleurs le porte-étendard de la lutte contre
l’islam politique, ce qui est très porteur en France. »
Dans sa guerre contre l’islamisme, Emmanuel Macron possède un
allié de poids en la personne du tout-puissant leader
émirien. Dirigeant d’une main de fer la fédération de sept émirats
depuis 2014 et l’AVC de son frère, le président Khalifa ben Zayed,
celui que l’on surnomme par ses initiales MBZ possède des moyens quasi
illimités (les Émirats renferment 6 % des réserves prouvées de
pétrole au monde) avec une population nationale réduite (10,4 millions
d’habitants, dont seulement 12 % d’Émiriens) qui bénéficie amplement
de la redistribution de la rente pétrolière. Ayant fait de la
« tolérance » ethnique et religieuse le maître mot de la stratégie de
soft power du jeune État, créé en 1971, cet ancien pilote de chasse,
âgé de 60 ans, ne goûte que peu les voix dissidentes. Il mène à
l’intérieur de son royaume ultra-surveillé une lutte implacable contre
la moindre expression de l’islam politique, au nom de la « lutte
contre le terrorisme ».
BHL – Israël et les Émirats arabes unis : liaisons
heureuses
« Stabilité autoritaire »
Ainsi, les membres de la confrérie des Frères musulmans, qui
formaient l’essentiel des cadres du pays depuis les
années 1970 après avoir fui l’Égypte de Nasser, ont subi de vastes
purges, notamment en 2008 et en 2011, et croupissent depuis en prison
après des procès iniques. Le prisme anti-islamiste de MBZ détermine
entièrement sa politique étrangère, qui s’est révélée très engagée après
l’avènement des Printemps arabes, en 2011, au Maghreb et au Moyen-Orient.
« Il a eu peur d’une contagion révolutionnaire dans le Golfe des mouvements
islamistes, alors seule alternative aux pouvoirs en place », pointe
Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, qui vient de publier le
livre Émirats arabes
unis, à la conquête du monde (éditions Max
Milo).
De l’Égypte à Bahreïn, en passant par la Libye, la petite
fédération a œuvré au renversement des pouvoirs liés aux Frères
musulmans, qu’elle considère comme une organisation terroriste. Soit le miroir
inversé de la politique du Qatar, rival des Émirats, qui a soutenu au contraire
les forces révolutionnaires islamistes dans la région. « L’objectif final
de Mohammed ben Zayed est de mettre en place une stabilité autoritaire,
à savoir de poser une chape de plomb sur tous les pays qui avaient entamé une
transition politique et démocratique », poursuit le chercheur Sébastien
Boussois. Pour l’heure, le but des Émiriens semble atteint.
Gilles Kepel – Les nouvelles guerres secrètes
« Apprenti sorcier »
Hormis la Turquie, les derniers gouvernements islamistes arrivés
au pouvoir dans la région à l’issue du soulèvement de 2011 ont été
écartés, soit par la force en Tunisie, soit par les urnes au Maroc (la
situation est plus complexe en Libye, où a été mis en place un gouvernement
d’union nationale). Si la mise à l’écart des forces se réclamant de l’islam
politique a été favorablement accueillie par la majorité des populations,
le risque de nouveaux soulèvements populaires est d’autant plus élevé
que la situation économique et sociale de ces pays reste précaire.
Dans ce contexte incertain, l’alignement français sur la politique
régionale des Émirats arabes unis, au nom de la « lutte contre le
terrorisme », peut poser question. « La France est
traditionnellement une puissance médiatrice de dialogue et d’équilibre au
Moyen-Orient », rappelle ainsi l’historien Jean-Pierre Filiu, qui vient de
publier Le Milieu des
mondes : une histoire laïque du Moyen-Orient de 395 à nos jours (éditions
du Seuil). « Il est
donc d’autant plus étonnant de la voir s’aligner aujourd’hui sur les politiques
d’un apprenti sorcier qui agit à sa guise, car il n’a pas de population. »
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Comme pour ses collaborateurs ou décisions sur
des sujets intérieurs à la France !
Et s'il n'était pas réélu, ce serait peut-être
mieux, car notre pseudo monarque sans couronne n’a pas la carrure d’un chef d’état
!?
Bien que la classe politique et les prétendants
à l’élection présidentielle soit médiocre, cela ne peut être pire, il n’y en a
peu, mais un qui pourrait le remplacer avantageusement, je ne le désigne pas,
car je ne suis pas là pour faire sa campagne électorale !?
Car ses erreurs et manque de décisions du président
commencent à être trop nombreuses depuis le début de son quinquennat !
Jusqu’à dernièrement la perte de ce contrat de
vente de sous-marins à l’Australie (repris par les USA et L’Angleterre !?)
Une fois de plus depuis 40 ans, il faut enfin
que les français votent mieux qu’ils ne le font depuis des décennies, sans quoi,
ils auront encore la même chose désespérante qu’ils mériteront !
Jdeclef 16/09/2021 08h53
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