Marine Le Pen face au
« cas » Zemmour
En net recul dans les
sondages, la candidate du RN n’adapte sa stratégie qu’à la marge et creuse
son sillon, espérant l’explosion de la « bulle médiatique ».
Elle
s’était préparée pour une rentrée triomphale, attaquant la longue route vers la
présidentielle sous les feux de la rampe… À sept mois de l’échéance, Marine Le
Pen ressemble plutôt au laboureur de la fable. Le dos courbé, mains dans la
glaise, elle « creuse, fouille, bêche », histoire de montrer à ses
enfants qu’héritage négligé ne donne rien : le véritable trésor, c’est le
travail. La posture a du sens : alors qu’Éric Zemmour sature littéralement
l’espace médiatique, surfant sur la parution de son livre La France n’a pas dit son dernier mot et
une série de déclarations fracassantes – sur l’interdiction des prénoms étrangers,
le « grand remplacement », le « lobby gay »… –, Marine Le
Pen fuit la surenchère, et appuie le contraste.
On l’a vue sur un marché isérois ce mardi. Elle a visité une
scierie, déjeuné avec l’ensemble de la presse locale. Qui lui a parlé…
d’Éric Zemmour, évidemment. Et des mauvais sondages : le dernier
d’entre eux, réalisé par Harris Interactive pour Challenges et publié le même jour, la
voit reculer à 18 % au premier tour, soit près de 10 points de
moins qu’en juin ! « Les sondages sont inquiétants pour elle, bien
sûr, mais ils restent peu clairs », observe toutefois le politologue
spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus, président de l’Observatoire
des radicalités politiques. « Certains soulignent que l’écart avec Xavier
Bertrand n’est plus que de 3 ou 4 points et concluent
à la catastrophe. Mais, pour d’autres, le second tour est plié : ce sera
Macron-Le Pen ! Éric Zemmour récupère 20 % de l’électorat filloniste…
Je ne suis pas persuadé que Marine Le Pen est la seule à souffrir d’une
candidature concurrente, qui n’est encore qu’hypothétique. Et je ne vois pas
l’électorat de Zemmour dans les classes populaires… »
Présidentielle :
le triple défi de Marine Le Pen
« Un feu de paille, ça peut s’étendre »
L’envolée du journaliste dans les enquêtes d’opinion, qui accompagne
son omniprésence médiatique, n’est peut-être qu’un feu de paille, soulignent
les proches de Marine Le Pen, rappelant les scores atteints par Jean-Pierre
Chevènement en 2002 (il était monté à 14 %), ou par une liste
Gilets jaunes avant les européennes (créditée de 13 % des voix en janvier
2019 pour un score final de moins de 1 %). « Mais un feu de
paille, cela peut s’étendre », angoisse un membre de l’équipe de campagne,
inquiet de voir la dynamique de sa candidate, cassée par les défaites de juin
aux élections régionales et départementales, reprendre sa course… en plongeant !
« On a raté le lancement de la campagne, avec ce slogan sur les libertés
totalement en décalage avec l’air du temps, sans mesures fortes autres que la
privatisation de l’audiovisuel public », grince un élu régional, excédé
d’entendre « Zemmour, Barnier et même Bertrand et Pécresse piller
totalement [leur] programme sans que personne ne dise rien !
Mais, sur l’immigration, tout ce qu’ils proposent, ça vient de
nous ! »
Au siège parisien du mouvement, pourtant, les équipes s’efforcent
de garder la tête froide. « Zemmour a une stratégie à la Trump :
j’arrive avec mes gros sabots, je bousille tout l’écosystème politique et
je m’impose », analyse le proche conseiller de Marine Le Pen Philippe
Olivier. « Mais nous ne sommes pas aux États-Unis. Et je sais que la
radicalité en France, vous plafonnez à 15 %. Je l’ai vécu avec Jean-Marie
Le Pen. » Pour leur première réunion, lundi matin, dans leurs nouveaux
locaux, près de la porte de Saint-Cloud, les membres du bureau de campagne, au
nombre d'une douzaine, ont longuement débattu du « phénomène
Zemmour » autour de la candidate. « Elle n’envisage pas une seconde
de courir après lui, il n’est pas question qu’il impose son agenda »,
confie un participant. « Marine n’est réellement pas inquiète »,
assure un autre. « D’abord parce qu’Éric apporte beaucoup au
débat en redonnant aux idées de droite leurs lettres de noblesse. Il peut
constituer un réservoir de voix. Ensuite parce qu’une campagne est
longue et qu’Éric a des faiblesses. »
« Clivant », « misogyne »… La riposte
s’organise
Sans qu’elle soit clairement énoncée, une stratégie se dessine,
délicate, car Marine Le Pen marche sur des œufs : elle sait son électorat
sensible aux thèmes agités par un Zemmour pourfendeur du « politiquement
correct » à l’heure où elle-même, en se « normalisant », a
sensiblement adouci son discours, notamment sur l’islam. « Face à lui, on
ne peut être ni dans le cirage de pompes ni dans l’attaque
personnelle », détaille un fidèle. « Nous serons factuels en
pointant ses qualités, et ses défauts. » Son rapport aux femmes, par
exemple… Invité dimanche du Grand
Rendez-vous d’Europe 1, Jordan Bardella a
porté le premier coup de griffe en exhumant des propos tenus par le polémiste…
en mars 2014. « Quand il dit face à Ruth Elkrief "Les
femmes n’incarnent pas le pouvoir. Le pouvoir doit rester aux hommes. Sinon, il
se dilapide. Les femmes ne sont que des régentes…", je ne considère
pas, moi, que les femmes doivent être mises à l’écart du pouvoir. »
« Sa misogynie, son obsession des gays, ce sont de vrais problèmes. Et il
est clivant… », persifle un membre du bureau exécutif, qui ajoute avoir
trouvé « son livre très mauvais ». « Ce n’est pas le livre
programme qu’on nous annonçait. C’est un livre d’anecdotes de journaliste, qui
raconte ses dîners… Et qui ne sortira de l’ambiguïté qu’à ses dépens. Je suis
curieux de voir ce qu’il proposera sur les retraites. À qui fera-t-il
plaisir ? À son électorat filloniste libéral ou aux classes
populaires ? Son électorat va s’écarteler. »
Un pari dont rien ne dit aujourd’hui que Marine Le Pen sera,
dans quelques mois, en situation de le remporter. « Nous verrons lorsque
la campagne commencera réellement, en janvier-février », tempère un
proche. D’ici là, la candidate en perte de vitesse continuera de labourer le
terrain, dans une « précampagne de proximité », tout en dévoilant
certains pans de son programme. Les premières mesures détaillées porteront sur
l’immigration, d’ici à la mi-octobre. Un thème que le mouvement porte depuis sa
création… et dont il entend bien conserver la paternité.
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Car Les Français devraient ouvrir les yeux et logiquement
retrouver leur bon sens perdu, il serait plus que temps !?
JM LE PEN créateur de son parti d’extrême droite le front
national a parfaitement réussi, car c'est un semeur de trouble qui ne voulait
pas le pouvoir, sauf à fausser les élections vers une extrême droite qui fait
toujours peur aux français lambda, mais qui s'en servent contre le pouvoir en
place tout en ne voulant pas d'elle au pouvoir !
Avec ses leaders « les LE PEN » père et maintenant
la fille M.LE PEN qui troublent les élections présidentielles et qui ne servent
pour finir qu’à élire des présidents par défauts de partis politiques ringards
dits normaux par des électeurs (enfin ceux qui votent) déçus sans une vraie
démocratie majoritaire !?
Les Français n'arrivent pas à se débarrasser des boulets
politiciens qu'ils trainent depuis des décennies ne pensant qu’à leur chacun pour
soi et versatiles changeant comme des girouettes au gré des vents politiques et
partis médiocres !
Alors qu’ils ne se plaignent pas, car c’est eux qui votent, ils
peuvent toujours râler après surtout avec notre système électoral à deux tours
de cette Vème république usée obsolète qui donne trop de pouvoir à un seul élu
qui se comporte comme un pseudo roi sans couronne de l’ancien régime (tant pis
pour la France !)
Jdeclef 22/09/2021 14h24
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