Présidentielle :
comment Anne Hidalgo a changé d’avis
Il y a un
an, elle refusait de briguer l’Élysée en 2022. Récit d’une conversion qui
aboutit à sa déclaration de candidature, ce matin.
Non,
non et non. Que de fois, avant les municipales de 2020, Anne Hidalgo l’a juré,
crachant presque par terre : elle ne visera pas l’Élysée. « Comme
maire de Paris, je n’ai absolument aucune frustration, d’aucune sorte, bien au
contraire. […] Je ne serai pas candidate à la présidentielle », promet-elle
au Figaro
en juin 2020, le répétant à la caméra de Quotidien, l’émission
de TMC. Un peu plus d’un an plus tard, volte-face. La maire de Paris vient
d’officialiser ce dimanche 12 septembre au matin sa candidature à l’Élysée,
depuis Rouen. « Aujourd’hui, je suis prête, a-t-elle annoncé du podium
avec vue sur les docks de la ville, symbole de la restructuration de la ville
portuaire. C’est pourquoi, humblement, j’ai décidé d’être candidate à la
présidence de la République française. »
Ses proches, ainsi que ceux qui l’ont côtoyée depuis un an,
l’assurent : avant l’élection municipale, elle n’entend vraiment pas
briguer l’Élysée. Olivier Faure la rencontre quelques jours avant le premier
tour, dans son immense bureau de l’Hôtel de Ville orné d’œuvres, dont une
grande peinture Art déco du peintre Obey clamant, prémonitoire :
« The future is unwritten. » Le patron du PS veut sonder ses
intentions. « Que se passe-t-il si tu es réélue ? Tu y
vas ? » Anne Hidalgo n’hésite pas. C’est non. « Elle était alors
concentrée sur sa réélection », raconte Faure. Quelques jours après sa
réélection à l’Hôtel de Ville, il revient à la charge. Si elle refuse toujours,
il se dit qu’il doit se préparer à y aller, comme un devoir. Le premier
secrétaire lui expose son avis : « Tu ne peux pas expliquer à tour de
bras que tu ne seras pas candidate. Je te demande au minimum de ne plus
l’exclure. » Anne Hidalgo réfléchit rapidement et, pour la première fois,
laisse la porte entrouverte : « D’accord, je ne l’exclurai
plus. »
Anne Hidalgo : « Je ne ferai pas campagne sur le
wokisme »
La machine se met en place
À l’automne, la maire de Paris reste concentrée sur son mandat.
Elle réunit régulièrement une sorte de conseil politique, quasiment chaque
semaine. Elle y voit entre autres le premier adjoint Emmanuel Grégoire, son
plus proche conseiller Jean-Marie Vernat, le premier fédéral du PS parisien David
Assouline, le sénateur Rémi Féraud et l’ex-député Patrick Bloche, tous deux
d’influents élus parisiens. On discute dans son bureau, ou au restaurant, mais
jamais la question de la présidentielle n’est directement abordée. Pourtant,
dans sa tête, les choses mûrissent. D’abord, le succès du PS aux municipales et
aux élections régionales et départementales l’a fait réfléchir. Anne Hidalgo y
voit un potentiel électoral, la preuve que les forces socialistes sont toujours
là. En novembre, un événement précipite un peu sa réflexion. Les élus
écologistes au conseil municipal, pourtant ses alliés, tergiversent pour
accepter que le nom de Samuel Paty, l’enseignant décapité quelques jours plus
tôt, soit donné à une place parisienne. Hidalgo voit rouge. Elle les accuse
d’avoir « un problème de rapport avec la République ». Elle ne le dit
pas, mais elle ne conçoit pas que le leader potentiel de la gauche à la
présidentielle soit un écologiste.
Paris : Anne Hidalgo se met à
dos ses alliés écolos
Au printemps, elle accélère. Les visiteurs du
soir lui conseillent de se présenter. « Il y a même des macronistes par
paquets ! » confie-t-elle. Anne Hidalgo crée Idées en commun,
une sorte de plateforme destinée à recueillir les idées de tout bord. Puis elle
commence à se promener en France, elle rencontre les élus socialistes, tels Carole
Delga, la présidente de la région Occitanie, Johanna Rolland, la maire de
Nantes, Nathalie Appéré (Rennes), Mathieu Klein (Nancy), Olivier Bianchi
(Clermont-Ferrand)… Elle voit aussi Martine Aubry, avec laquelle la grosse
brouille de 2010, quand la patronne du PS avait accordé des circonscriptions
généreuses aux Verts sans en informer la maire de Paris, est oubliée. Le mari
d’Anne Hidalgo, Jean-Marc Germain, reste un proche d’Aubry, facilitant leurs
discussions. Anne Hidalgo échange aussi avec Lionel Jospin, dans les pas duquel
elle dit se placer. Le 10 mai, au Creusot, elle reçoit le soutien de
grands anciens du PS qui, tel Pierre Joxe, se réunissent en mémoire de la
première élection à l’Élysée de François Mitterrand… La machine se met en place.
Elle avance son annonce pour couper l’herbe sous le pied des Verts
Depuis le début du printemps, en fait, Anne Hidalgo a décidé. Elle
sera candidate. Elle s’est d’ailleurs lancée en mars dans l’écriture d’un
livre, Une femme française,
qu’elle achève en juillet. Elle réunit ensuite ses soutiens à Villeurbanne le
12 juillet. L’accueil est chaleureux, très chaleureux. Plus personne n’est
dupe. Ses conseillers politiques ne lui posent même plus LA question. « Ce
n’était pas la peine, c’était évident ! » observe Patrick
Bloche. Olivier Faure, qui l’a toujours poussée à se présenter, s’entretient
avec elle de la date possible pour une déclaration officielle. Mais Hidalgo
élude. Les Verts organisent leur primaire en septembre, il vaut peut-être mieux
laisser passer ce scrutin pour voir qui en sortira vainqueur : un Yannick
Jadot qui risque de marcher sur ses plates-bandes électorales, ou un autre
candidat (Éric Piolle ? Sandrine Rousseau ?) dont la radicalité lui
laissera le champ plus libre.
En août, après un aller-retour aux JO de Tokyo, elle part une
dizaine de jours en vacances en Espagne, à Cadix, la ville où elle est née.
Elle y retrouve sa mère et sa sœur, qu’elle n’a pas vues depuis plus d’un an, à
cause du confinement. Au retour à Paris, elle accélère. Fin août, elle établit
son calendrier. Elle se déclarera quelques jours après la parution de son
livre, dont Le Point
publie les bonnes feuilles. Elle le fera à Rouen parce qu’elle apprécie le
maire, le jeune Nicolas Mayer-Rossignol, élu un an plus tôt. « C’est pour
elle une façon d’évoquer des questions que nous traitons à Rouen et qui
lui sont chères, comme le déclassement, les délocalisations, ou encore
l’écologie », explique le maire de la ville normande. En choisissant
Rouen, elle commence aussi à corriger son image trop parisienne, alors qu’elle
a passé sa jeunesse à Lyon !
Anne Hidalgo : les extraits
exclusifs d'« Une femme française »
La date choisie est évidemment importante. En
optant pour la mi-septembre, elle n’attend pas le résultat de la primaire
d’EELV. C’est le signe de sa détermination, veut croire son entourage.
C’est aussi, pour elle, un moyen de couper l’herbe sous le pied des écologistes
en les privant d’une dynamique après leur primaire : le champion des
Verts, choisi fin septembre, sera déjà en compétition avec elle. Il n’occupera
pas le terrain médiatique, et même politique, seul.
La candidate désignée du PS ?
Les militants socialistes adoubent eux aussi Hidalgo. À Blois,
lors des journées d’été fin août, ils lui réservent une ovation. Le
9 septembre, ils votent massivement pour la motion d’Olivier Faure en vue
du congrès. Or, Faure, candidat à sa réélection, a inscrit noir sur blanc dans
son texte qu’il soutiendrait la candidature d’Anne Hidalgo, soumise d’ici la
fin de l’année à un vote militant. Les fidèles de François Hollande, lui-même
guère emballé par la maire de Paris, pestent. Stéphane Le Foll en tête, ils
accusent Faure de verrouiller la candidature de Hidalgo en la désignant avant
l’heure. « Ça n’a ni queue ni tête, se défend le premier secrétaire. On ne
peut être candidat au poste de premier secrétaire et dire qu’on n’a aucune idée
sur notre candidat à la présidentielle ! »
Olivier Faure parti pour rempiler à
la tête du PS
Stéphane Le Foll pourrait se présenter devant les militants
socialistes lors du vote pour élire le candidat du parti à l’Élysée. Il possède
peu de chances d’être désigné, tant la victoire d’Anne Hidalgo semble pliée.
Ses soutiens assurent qu’ensuite elle décollera dans les sondages. Elle a
du chemin à faire : elle figure, aujourd’hui, à moins de 10 % des
intentions de vote.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ce
n'est pas nouveau ces élus qui changent d'avis comme des girouettes qui bougent
en fonction du vent politique et de l'étiquette partisane auquel ils adhèrent !
Ces
élus ne sont habités que par leurs égos démesurés se croyant les sauveurs d’un
pays qui va mal, mais là ou le bas blesse, c’est que l’on les a vus aux affaires
dans des mandats divers électoraux et dont certains députés mêmes ministres de
gouvernements passés voire président de régions etc. ?!
Pendant
ce temps-là, les français lambda gogos qui croient encore au père Noel espèrent
le changement depuis 40 ans et votent si mal que rien ne change par leur versatilité
où à celui ou celle qui parlera le plus fort par des discours alambiqués que peu
ne comprennent et cultive-le chacun pour soi borné en comptant les points de
ces élections présidentielles depuis des décennies !
Pendant
ce temps-là, depuis des quinquennats et décennies la France décline, l’actuel locataire
de l’Elysée et bien parti pour renouveler le bail sans trop d’opposition de
tous bords divisés et en lambeau de cette Veme république qu’il faudrait changer
en profondeur, vieux rêve utopique car servant à ses politiciens de tous bords,
(mais pas aux français incurables !)
Jdeclef
13/09/2021 10h48
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire