lundi 19 août 2024

C’est toujours dommage de perdre un artiste dans sa partie mais tout homme n’est pas immortel ceci étant tout le monde n’a pas eu la chance de déjeuner dans son établissement réputé d’élite de grande cuisine plutôt réservée aux plus fortunés !?

 

Le chef étoilé Michel Guérard est mort

Le chef 3 étoiles, inventeur de la cuisine minceur, s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à 91 ans. La gastronomie mondiale perd l’une de ses plus belles saveurs.

Par Thibaut Danancher

Mais ce n’est quand même pas à comparer avec des artistes si divers, ou peintres sculpteurs, musiciens pour leurs musiques ou architectes avec leurs œuvres qui laissent des traces visibles de nos civilisations depuis des millénaires

Publié le 19/08/2024 à 12h06, mis à jour le 19/08/2024 à 12h08

Le chef français Michel Guérard (3 étoiles) lors de la cérémonie de remise des prix du Guide Michelin France 2024 à Tours, dans le centre de la France, le 18 mars 2024. © Avenet Pascal / Avenet Pascal/ABACA

On le reconnaissait de loin. Cheveux poivre et sel. Sourire malicieux. Coquin comme pas deux. Éternel plaisantin à l'âme de gamin. Le temps passait, mais sur lui les années glissaient. « Impossible de vous dire mon âge, il change tous les jours », s'amusait-il à répéter. La dernière fois qu'il avait paraphrasé devant nous Alphonse Allais, il croquait une pomme au milieu de son jardin d'Éden. Plus jeune que jamais.

À 91 ans, Michel Guérard est parti dans la nuit de dimanche à lundi rejoindre d'autres étoiles annoncent Sud Ouest et France Bleu. Il en aura fait briller trois sans discontinuer depuis 1977 sur Les Prés d'Eugénie à Eugénie-les-Bains, village thermal d'à peine 500 âmes à l'année, niché entre Pau et Mont-de-Marsan.

 Michel Guérard, géant de la cuisine : « J'ai laissé faire le destin »

Sacré Michel Guérard ! Trublion culinaire qui avait rêvé de devenir successivement prêtre, comédien et médecin. « En enfilant le tablier de chef, j'ai rassemblé les deux derniers. Je suis sur une scène de théâtre et je soigne mes convives », philosophait-il. Il sera d'abord chef pâtissier au Crillon et au Lido à Paris, puis cuisinier au Lucas Carton, chez Maxim's et à Lapérouse à Paris, avant de prendre les commandes du Pot-au-feu à Asnières acheté à la bougie et de s'envoler enfin pour les Landes en 1974. Une vie passée à changer celle de la gastronomie française. Lui, le gamin né le 27 mars 1933 à Vétheuil, dans le Val-d'Oise, fils de bouchers-éleveurs qui s'était retrouvé enfant face à la détente d'officiers SS lors de l'occupation durant la Seconde Guerre mondiale.

 Génération 1975 : le sacre de « la nouvelle cuisine »

Auteur de best-sellers avec sa Grande Cuisine minceur et sa Cuisine gourmande, écoulés à plus d'un million d'exemplaires. Cofondateur de la nouvelle cuisine avec sa « salade folle » qui fit la une de Time en février 1976 sous le titre « The New Gourmet Law : Hold the Butter », comprenez « La Nouvelle Loi gastronomique : oubliez le beurre ». Meilleur ouvrier de France 1958 qui aurait pu parader fièrement comme un coq en salle en bombant de la crête avec son col bleu blanc rouge et qui préférait se faufiler discrètement entre les tables, drapé dans sa sempiternelle veste d'un blanc immaculé. L'humilité comme langage de vérité…

L'œuvre d'un duo

Une partition à quatre mains jouée en compagnie de sa femme, Christine, « ma pygmalionne », disparue le 25 octobre 2017 à 73 ans. L'héritière de la Chaîne thermale du soleil rencontrée en 1972 au Reginskaïa, le cabaret russe de Régine à Paris, l'avait accueilli deux ans plus tard dans son « petit paradis », où les palmiers et les bananiers dressés à l'entrée lui avaient réservé une haie d'honneur à son arrivée. « Les Prés d'Eugénie, c'est l'histoire merveilleuse de notre vie à deux », confiait-il en couvant tendrement du regard son épouse. « Ma mère m'a trempée dans la beauté ! Avec mon mari, nous avons reproduit le bonheur de l'enfance. Celui d'un havre de paix bercé par la grâce, d'un doux refuge qui s'épanouit au rythme des quatre saisons », lui répondait sa douce moitié.

Avec Christine, Michel Guérard avait bâti une légende avec leurs « 180 virtuoses dans l'art de recevoir » sur les terres de l'impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Les amphitryons, aussi propriétaires du château vinicole de Bachen à Duhort-Bachen, en plein cœur du Tursan, et des Maisons marines de Huchet à Vielle-Saint-Girons, au bord de l'Atlantique, s'étaient entourés de leurs deux filles, Éléonore, et Adeline, et de leur gendre Jauffray. Un passage de témoin pour des témoins de passage.

 Les Guérard, empereurs d'Eugénie

Le quintette faisait le bonheur des hôtes au sein de leur Relais & Châteaux s’étirant sur 15 hectares de verdure où serpente la rivière du Bahus. Un domaine bucolique sorti tout droit d’un décor féerique peuplé d’oiseaux, d’animaux sauvages, de jardins odorants, d’une farandole de fleurs, de voiles d’eau, d’une piscine, de potagers et de prairies. L’écrin abrite aujourd’hui une multitude de joyaux : Les Prés d’Eugénie ; le Couvent des herbes, une ancienne bâtisse du XVIIIe siècle entièrement restaurée ; l'Auberge et le Logis de la ferme aux grives ; la Maison rose ; le spa de la Ferme thermale ; les salons et la suite de l'aile de l'impératrice ; l'Institut Michel-Guérard, dédié à la diététique et à la santé ; le Loulou's Lounge Bar ; le Café Mère-Poule…

Signatures intemporelles

Depuis près d'un demi-siècle, le monde entier faisait le voyage jusqu'à Eugénie-les-Bains pour savourer la cuisine naturaliste intemporelle du maestro des fourneaux, qui a vu défiler dans sa brigade Alain Ducasse, Michel Troisgros, Sébastien Bras, Gérald Passédat, Arnaud Donckele, Arnaud Lallement… Dans son antre, Michel Guérard fait danser les légumes, les poissons, les crustacés, les volailles et les viandes sur les braises ardentes. « Ici, on cuit, on rôtit, on fume, on grille, on mijote », s'enflammait le fidèle complice de Pierre et Jean Troisgros, d'Alain Chapel, de Paul Haeberlin, de Roger Verger et surtout de Paul Bocuse. Ce même « monsieur Paul » qui plaisantait souvent sur le style de son ami de 50 ans : « Si vous allez chez Guérard, n'oubliez pas de prendre votre ordonnance. » Une référence ironique à la cuisine minceur dont il était l'inventeur et qu'il proposait aux curistes d'Eugénie-les-Bains.

Les plats signatures servis à sa table 3 étoiles prolongeaient cette légèreté qui n'enlevait rien à la gourmandise. Les incontournables de sa carte naturaliste ? L'œuf de poule au caviar à la coque, chaud-froid de pommes de terre sous la cendre ; le zéphyr de truffe « surprise exquise » comme un nuage sur une délicate vichyssoise ; l'oreiller moelleux de mousserons et de morilles aux asperges du pays, une symphonie végétale et soyeuse ; le saumon « en papier » relevé d'une nage au maïs Praslin, légumes joujoux de jardin ; le homard rôti, légèrement fumé à la cheminée, oignon confit au four ; l'opulente pintade de Chalosse sur les braises, petits gnocchis au vert et bisque des Chartreux ; le gâteau mollet du marquis de Béchamel et la glace fondue à la rhubarbe, un compromis sensuel entre soufflé et crème renversée ; le soufflé époustouflant rafraîchi aux agrumes de nos serres.

Des mets subtilement impertinents qui ont traversé le XXe siècle avec le flegme d'un lord anglais en récoltant la joyeuse révérence des gourmets-gourmands. Autant des délices poétiques qui auront permis à Michel Guérard de marquer son époque.

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Je ne crains que la France médiatique et autres ne vieillissent de plus en plus rapidement et mal car les articles révélant ces décès de personnalités ou vedettes artistes scientifiques etc… Ne deviennent qu’une rubrique nécrologique journalistique qui s’étoffe trop dans ma génération et celle d’avant mais ne trouvent pas assez de remplaçants !?

Car quand on voit déjà dans notre politique si médiocre et nos dirigeants (jeunes pourtant) ou la qualité et compétence a été oublié dans le chemin de leur soi-disant pré-réussite et les mauvais choix des Français lambda qui les ont élus voir réélus sans imagination mais vivent trop dans un passé à renouveler mais surtout à dépoussiérer !?

Le bilan est simple : la France est difficile à gouverner nos élus nullissimes et les Français ne sachant plus choisir ou voter depuis que cette Veme république existe donc tant pis pour nous on ne peut que le répéter avant faire pire dans cette societe tout en compassion organisée par quelque poignées de personnages hypocrites qui ne pensent qu’à eux !?

 

Jdeclef 19/08/2024 13h44

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