Alain
Delon, le géant du cinéma, est mort
Dernière
star mondiale avec Brigitte Bardot, l’acteur s’est éteint à l’âge de 88 ans,
après avoir forgé sa propre légende et une carrière exceptionnelle.
Par Jean-Luc
Wachthausen c’est vrai cela ne nous rajeunit pas ceux de ma génération et nous
fait forcement penser aussi à B.B.la dernière vedette de cette époque cinématographique
riche en vedettes du film de cinéma populaire !?
Comment faire d'une enfance
compliquée (parents divorcés à 4 ans, pension, écoles à répétition, guerre
d'Indochine à 18 ans) non pas un handicap, mais une arme pour se
construire, conjurer le destin et devenir finalement une icône planétaire du
cinéma français ? Alain Delon y a pensé toute sa vie, trimballant cette
enfance qui lui colle à la peau mais persuadé au fond de lui-même qu'il va s'en
sortir, que sa beauté naturelle qui fait tourner la tête des filles et des
garçons est faite pour le cinéma et que sa bonne étoile fera le reste.
C'est dans une salle de Saïgon qu'il
découvre le duo Jean Gabin-Lino Ventura dans Touchez pas au grisbi. Une
révélation. Démobilisé, il débarque en 1956 gare de Lyon, s'installe dans
un petit hôtel de Pigalle, hante les cabarets de Saint-Germain-des-Prés,
rencontre Brigitte Auber, aperçue dans La Main au collet d'Hitchcock. En
mai 1957, il est en touriste au Festival de Cannes, histoire de se
montrer au volant de sa MG décapotable en compagnie de Jean-Claude Brialy, qui
deviendra un ami fidèle.
Un jeune premier prometteur
Bientôt, son physique exceptionnel,
son naturel attirent les producteurs. Il a 21 ans. Très vite, il fait des
essais à Rome. Le cinéma l'attend, impatient. Son premier film, Quand la
femme s'en mêle, il le tourne sous la direction d'Yves Allégret, et c'est
un succès. En dix-huit mois, il va enchaîner les petits films où il joue les
« jeunes premiers » et devenir l'acteur dont on parle. Son ascension
est irrésistible, ponctuée par ses fiançailles avec la star de Sissi,
Romy Schneider, le 22 mars 1959.
Déjà, il voit encore plus haut,
encore plus grand et rêve de grands rôles à sa mesure. Ce qui ne tarde pas. Le
cinéaste René Clément (Jeux interdits, 1952, Lion d'or à Venise et oscar
du meilleur film étranger) pense à lui pour un rôle dans son prochain
film. Il s'agit de Plein Soleil, adapté du roman de Patricia
Highsmith, Monsieur Ripley. Alain Delon s'impose avec brio en Tom
Ripley, parfait usurpateur et beau monstre, prêt à tout pour supprimer le riche
Maurice Ronet, prendre sa place et séduire sa maîtresse, jouée par Marie
Laforêt. Nous sommes en 1960 et le film triomphe en France, en
Amérique du Sud et au Japon.
22 mars
1959. Le jour où Alain Delon et Romy Schneider se fiancent
Alain Delon ne rate pas son
entrée dans le grand cinéma, comme il dit. Le reste suit, un enchaînement de
films qui vont marquer la décennie : Rocco et ses frères (1961),
chronique sombre de l'Italie du Sud vue par Luchino Visconti, qui lui confie le
rôle fascinant et sauvage de Rocco face à Annie Girardot et Claudia
Cardinale. Dans la foulée, il enchaîne Quelle joie de vivre !,
une ode à la liberté, de son « maître » René Clément, et L'Éclipse
de Michelangelo Antonioni, avec Monica Vitti, ou l'histoire d'un couple
confronté aux éclipses des sentiments.
Dans Les Amours célèbres
(1961), de Michel Boisrond, Delon embrasse la star Brigitte Bardot. La scène
fait des étincelles, la presse est aux anges, les producteurs se frottent les
mains : ils ont leur pépite. Devenu à 26 ans un héros viscontien,
Delon retrouve Romy Schneider dans un théâtre parisien, sous la direction du
même Visconti, qui les met en scène dans Dommage qu'elle soit une putain.
Ce dernier l'engage dans son nouveau film, Le Guépard, pour
jouer le neveu de Don Fabrizio (Burt Lancaster), Tancrède,
amoureux d'Angelica (Claudia Cardinale). Cette fresque sur la fin de
l'aristocratie italienne se classe d'emblée parmi les chefs-d'œuvre du 7e
art et décroche la Palme d'or à Cannes en 1963.
Delon saisit la chance de
travailler avec les plus grands réalisateurs, comme
Henri Verneuil, dans Mélodie en sous-sol (1963), qui lui donne
justement la chance de tourner avec son idole, Jean Gabin, dans une histoire de
gangsters avec un final inoubliable. En 1964, Delon acteur produit son
premier film, L'Insoumis d'Alain Cavalier, sur des dialogues de son ami
Jean Cau. L'histoire violente d'un ancien légionnaire pendant la guerre
d'Algérie, chargé de séquestrer une avocate qui défend les indépendantistes
algériens. C'est un échec.
Entre-temps, Alain Delon rencontre une
belle inconnue, Nathalie, qu'il épouse le 13 juin 1964, et dont
il aura un enfant, Anthony. Revenu du mirage hollywoodien, après trois
ans passés en famille à Los Angeles, il revient en France et fait une
autre grande rencontre : Lino Ventura. Ils partagent l'affiche
des Aventuriers de Robert Enrico (1967), grand film d'aventures sur
une cargaison de diamants perdue au fond de la mer.
Mort
d'Ari Boulogne, fils putatif d'Alain Delon : sa compagne mise en
examen
La même année, un autre grand
cinéaste, Jean-Pierre Melville, s'intéresse à Delon, qu'il considère avec
Gabin, Montand, Belmondo « comme l'une des dernières stars qu'il nous
reste en France ». Ce
film crépusculaire s'intitule Le Samouraï et donne à
l'acteur une dimension jamais atteinte dans l'exploration de la solitude d'un
homme, Jeff Costello, qui marche sereinement vers sa mort. Ce Samouraï aura
une influence majeure sur plusieurs générations de cinéastes, John Woo, Johnnie
To, Martin Scorsese, Quentin Tarantino. Gros succès au box-office.
Pas le temps de souffler, Alain
Delon enchaîne quatre films (Diaboliquement vôtre, Adieu l'ami avec
Charles Bronson, La Motocyclette avec Marianne Faithfull et un sketch
avec Brigitte Bardot des Histoires extraordinaires réalisé par Louis
Malle).
En 1968, il tourne à Saint-Tropez un
film qui va faire date,La
Piscine, de Jacques Deray, où il impose Romy Schneider aux producteurs,
donne la réplique à Jane Birkin et trucide une nouvelle fois (après Plein
Soleil) son ami Maurice Ronet. Là encore, il impose sa personnalité virile
dans ce triangle amoureux d'un érotisme torride et forme avec Romy l'un des
plus beaux couples de cinéma.
Mireille, Jeff et les autres…
À ce moment-là, il est au sommet, en
pleine maturité, d'une beauté magnétique. Brigitte Bardot dit de lui dans son
livre Larmes de combat : (2018) : « Alain, c'est un
animal, sauvage et solitaire. Notre amitié est tardive, mais puissante. […] Il
est en homme ce que je suis en femme. »
Cherchez la femme justement. Elle
s'appelle Mireille Darc, grande blonde au sourire ravageur, qu'il a rencontrée
en 1966. En attendant de partager sa vie, il lui offre un rôle dans un film de
gangsters qu'il produit, Jeff. La critique fait la moue et parle
d'un film raté. Delon passe tout de suite à autre chose, du lourd. C'est Le
Clan des Siciliens d'Henri Verneuil (1969), où il forme un trio de choc
avec Gabin et Ventura. Une histoire de voyous et d'honneur sur la musique
entêtante d'Ennio Morricone.
Gros succès en salle et fin
d'une décennie glorieuse pour la star, qui occupe la première place dans le
cinéma français aux côtés de son ami Jean-Paul Belmondo. Ces deux-là, mieux
vaut les réunir. Ce que fait Jacques Deray dans Borsalino (1970),
l'histoire de deux truands à l'ancienne dans le Marseille des années 1920.
Quatre millions d'entrées à la clé. Delon producteur mise gros. Le public
en redemande.
Mais l'animal est déjà sur un autre
film, et pas n'importe lequel, Le Cercle rouge, pour lequel il retrouve
Jean-Pierre Melville et un solide casting : Bourvil, Yves Montand, Gian
Maria Volonte. Encore un rôle de voyou cerné par la fatalité dans ce
magnifique polar qui deviendra une référence du genre. Delon considère Le
Cercle rouge comme « la plus belle réalisation de Jean-Pierre
Melville, son meilleur film […], un super Samouraï ».
Dans les années 1970, il joue aux
côtés de Charles Bronson, Toshiro Mifune et Ursula Andress dans Soleil rouge,
western hybride, mi-Far West mi-Japon féodal, de Terence Young. Années fastes
au fil desquelles il va tourner pas moins de douze films d'action, des Granges
brûlées, avec Simone Signoret, aux Seins de glace, avec Mireille
Darc, en passant par Zorro et Le Gitan.
Paroles… paroles et un nouveau
succès
D'autres films, plus marquants,
l'attendent : La Veuve Couderc (1971), de Pierre Granier-Deferre,
où il forme un couple exceptionnel avec Simone Signoret, Un flic, de
Jean-Pierre Melville (1972), Le Professeur, de Valerio Zurlini
(1973), l'histoire d'un prof qui tombe amoureux d'une élève, Deux hommes
dans la ville (1973), film noir de José Giovanni sur la peine de mort et
qui est son dernier face-à-face avec Gabin. La même année, c'est sur les
platines que Delon triomphe dans son
duo devenu mythique avec Dalida. « Paroles, paroles » se
vend à plus de 200 000 exemplaires en France et se classe très bien à
l'étranger, au Mexique, au Portugal et au Japon, alors que les deux
artistes n'ont jamais eu l'occasion de l'interpréter ensemble, si ce n'est en
studio.
Alain Delon refuse
tout hommage national à sa mortEnfin arrive un film auquel il tient
beaucoup et qu'il produit, considéré par certains critiques comme le bijou de
sa filmographie : Monsieur Klein de Joseph Losey (1976), avec
Jeanne Moreau. Il y incarne pendant l'occupation allemande un salaud
ordinaire qui prend l'identité d'un homonyme juif et est déporté à Auschwitz.
L'accueil du public est mitigé pour la tête d'affiche : quelque 711 752
entrées seulement. L'échec est amer.
Retour à la case polar avec Pour
la peau d'un flic (1981), premier film de Delon réalisateur et acteur,
qui signe un film solide et violent tiré du roman de Jean-Patrick Manchette. Le
public le préfère dans ce registre-là et c'est un succès. Entre-temps, il
retrouve Jacques Deray dans Trois hommes à abattre et enchaîne avec
un autre polar, adapté du roman de Jean-Patrick Manchette, Le Choc (1982),
signé Robin Davis, avec Catherine Deneuve. La presse le démolit. Cette
année-là, le 29 mai, Romy Schneider meurt. Il est effondré par la
disparition de celle dont il dit qu'elle est « le grand amour de sa
vie ».
Et Godard succomba
Deux ans plus tard, Delon tourne
avec Nathalie Baye un drôle de film, Notre histoire, avec le
réalisateur des Valseuses, Bertrand Blier, qui aime dynamiter les
genres, comme ce mélo dans lequel Delon tire son épingle du jeu. C'est l'époque
où il parle de lui avec ironie à la troisième personne et s'amuse à le faire
pour « emmerder » les gens qui détestent ça. Histoire de ne pas
abandonner son flingue et ses mauvaises manières, il tourne Parole de flic,
de José Pinheiro, dans lequel il venge l'assassinat de sa fille à Lyon. Le
public applaudit : 2,5 millions d'entrées en France et un carton
plein en Europe, en Amérique du Sud et au Japon.
Après deux films, Le Passage
(1987) et Ne réveillez pas un flic qui dort (1988), avec Michel
Serrault, Delon surprend tout le monde en s'offrant quelqu'un qui manque à sa
filmographie : Jean-Luc Godard, le totem de la Nouvelle Vague. C'est
justement le titre du film que le cinéaste iconoclaste lui propose de jouer, sorte
d'ovni où tous les dialogues et commentaires en voix hors champ sont des
citations littéraires. Bilan : 140 000 fans. Delon s'en fout, il
a cloué le bec à cette intelligentsia qui le méprise et fait une
apparition spectaculaire au Festival de Cannes 1990, où le film est
présenté.
« La
beauté de Delon suggère une tristesse profonde »
Impossible de résumer la longue et
exceptionnelle carrière d'un acteur hors norme qui, après avoir tourné Une
chance sur deux de Patrice Leconte (1998), où il retrouve son ami Jean-Paul
Belmondo face à Vanessa Paradis, annonce au journal télévisé de TF1, le
13 mars 1998, qu'il met un terme à sa carrière au cinéma, savourant la
joie du théâtre avec Variations énigmatiques d'Éric-Emmanuel Schmitt ou Love
Letters avec Anouk Aimée.
« J'ai toujours dit que j'étais
contre le combat de trop », confie-t-il à Patrick Poivre d'Arvor. Il
fera tout de même quelques apparitions remarquées, notamment au côté de Gérard
Depardieu dans Astérix aux Jeux olympiques (2008), campant un magnifique
César dont le dernier mot est : « Ave moi ! » Couvert
de lauriers aux Festivals de Berlin et de Cannes, il peut quitter la scène la
tête haute.
À quoi pensait Alain Delon qui,
après son AVC, défiait la mort et
disait que « la vieillesse est un naufrage » ? À son
enfance, sans doute, et sa vie faite de gloire et de solitude, aussi. « Je
suis un enfant qui est resté un enfant et qui a joué à l'homme au cinéma,
avouait-il dans Le Vrai Journal en octobre 2000. Et j'ai joué toute
ma vie à être Delon. Tout est une vaste comédie. Tout le monde joue, quel que
soit son métier, et moi, je joue à être Delon. Je le sais quand je me retrouve
tout seul le matin. »
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ces problèmes de famille sont bien
tristes et ne sont que de mauvais épisodes de tabloïdes de presses dû à sa notoriété
qui faisait le bonheur de ce type de journaux dits spécialisés à scandales car
quand on devient une vedette de se style la vie privée est rarement épargnée !?
Quant au pseudo hommage de MACRON le
spécialiste des compassions bien rodées il ne pouvait se taire car on lui aurait
reproché elles n’ont aucun intérêt il ferait mieux de faire son métier qu’il a
mis entre parenthèse pour les Français depuis l’avant J.O. tout ça n’étant qu’une
coïncidence d’actualité diverses !?
Mais MR DELON était un grand acteur
c’est un fait établi que les Français plébiscitent après tout c’est le
principal et de moi aussi qui suis un cinéphile aimant le cinéma français
et autres !?
Jdeclef 18/08/2024 14h42
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire