Par Héloïse Rambert
Publié le 01/08/2024 à
09h00, mis à jour le 01/08/2024 à 11h20
Un agent de santé bangladais prélève un échantillon de sang
pour un test de dépistage du VIH lors de la Journée mondiale de lutte contre le
sida, à Dhaka, au Bangladesh, le 1er décembre 2020. © Suvra
Kanti Das / Suvra Kanti Das/ABACA
Enthousiasme et émotion. En
24 ans, Yazdan Yazdanpanah, professeur de maladies infectieuses et
tropicales à l'hôpital Bichat et directeur de l'ANRS maladies infectieuses, n'a
pas manqué une conférence mondiale sur le sida. Il avait rarement vu une réaction
comme celle qui a secoué l'assistance lors de la 25e édition du
grand rendez-vous des spécialistes du VIH-sida, la conférence
« AIDS » qui vient de se tenir à Munich.
« Au milieu de la
présentation, la salle s'est mise debout, raconte-t-il. À la fin, ce fut une
véritable standing ovation. » La raison de cette joie collective, des
résultats scientifiques qui « changent la donne dans la lutte contre le VIH » :
un antiviral injectable, utilisé en préventif, est parvenu à bloquer toutes les
contaminations et à protéger les volontaires pendant six mois.
Un succès éclatant qui fait
toucher – encore un peu plus – du doigt un objectif énoncé par le Programme
commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) : celui d'une
éradication de l'épidémie d'infection par le virus de l'immunodéficience
humaine (VIH) d'ici à 2030.
Reste à s'en donner vraiment
les moyens. « Le défi n'est plus scientifique, explique le Dr
Yoann Aldon, spécialiste du vaccin VIH, chercheur en immunologie et vaccins à
l'AUMC, le centre hospitalier universitaire d'Amsterdam. Il est politique et
financier. »
En tout cas, il reste de
taille : à l'échelle mondiale, en 2023, 1,3 million de personnes ont
été contaminées, d'après les chiffres de l'Onusida.
Ce que l'on sait de cette étude française « porteuse
d'espoir » dans la lutte contre le VIH
Deux injections par an, une
protection en béton
Quel est donc ce médicament
qui émeut les infectiologues ? Le lénacapavir, commercialisé par le
laboratoire américain Gilead. « Il appartient à une nouvelle classe
d'antirétroviraux contre laquelle il n'existe aucune résistance, indique le Pr Yazdanpanah.
Pour cette raison, il était déjà utilisé en curatif, en dernière ligne [en cas
d'échec des autres options thérapeutiques, NDLR] depuis peu. »
Le lénacapavir interfère
avec la capside du VIH, une enveloppe protéique qui protège le matériel
génétique du VIH et les enzymes nécessaires à sa réplication. Il est administré
sous la peau, une fois tous les six mois seulement : sa longue persistance
et sa diffusion progressive dans l'organisme lui confèrent son
exceptionnelle durée d'action. La molécule a été testée sur une population
particulièrement vulnérable à l'infection par le VIH, une cohorte de jeunes
femmes de 16 à 25 ans volontaires en Ouganda et en Afrique
du Sud.
En prévention, elle leur a
offert une protection totale contre l'infection. Zéro infection dans les rangs.
« En médecine, une efficacité de 100 %, cela n'existe pas, temporise
le Pr Yazdanpanah. L'essai clinique a été mené sur 5 000
volontaires. C'est une question d'échantillonnage. Si la cohorte avait inclus
20 000 personnes, on aurait sûrement vu quelques cas. Les résultats sont
néanmoins tout à fait excellents. »
L'étude visait à comparer
l'efficacité de l'injection biannuelle de lénacapavir à celle du Discovy et du
Truvada, des pilules quotidiennes largement utilisées et disponibles depuis
plus d'une décennie pour le Truvada en prophylaxie préexposition (ou PrEP), c'est-à-dire en prévention.
En comparaison, 1,5 %
des jeunes femmes qui ont reçu le traitement préventif conventionnel ont été
contaminées par le VIH. « S'il fonctionne moins bien, ce n'est pas une
question d'efficacité pharmacologique, mais d'adhésion au traitement, souligne
Asier Saez-Cirion, chercheur au sein de l'unité VIH, inflammation et
persistance à l'Institut Pasteur et président du comité scientifique du
Sidaction. Une injection tous les six mois, par rapport à la prise d'un
médicament tous les jours, cela simplifie considérablement l'accès au
traitement. »
Les prises de médicaments
s’allègent en même temps que les coûts s’alourdissent.Pr Yazdan Yazdanpanah
Un bras de fer avec les
laboratoires
« Partout où des
programmes de PrEP ont été mis en place dans les pays occidentaux et où
les personnes à risque y ont adhéré, le nombre de cas de
transmission s'est effondré », assure le Dr Yoann Aldon.
Sur le papier, le lénacapavir semble un atout majeur pour atteindre le Graal,
l'éradication du VIH – comprendre l'arrêt des transmissions. Voire la clé du
succès, dans des pays du Sud où son mode d'administration, plus léger,
plus discret, est particulièrement adapté.
Mais il y a la théorie et il
y a la pratique. Les dernières années ont été riches en enseignements. Et en
désillusions. « Ce n'est pas la première molécule de PrEP longue action
qui est mise sur le marché, rappelle Yoann Aldon. Le cabotégravir, qui, lui,
est injecté tous les deux mois, a été approuvé par la FDA aux États-Unis
fin 2022 et par l'EMA en Europe en septembre 2023. Et c'est un
raté. »
Dans les faits, ViiV –le
groupe qui développe le cabotégravir – n'en a jusque-là distribué qu'une
quantité dérisoire. De quoi assurer la prévention d'environ 13 000
personnes en 2023, dont près de 70 % dans des pays à revenu élevé. La plupart
des pays du Sud, qui concentrent la majorité des cas, attendent toujours.
Médecins sans frontières
(MSF) a depuis des mois lancé des négociations avec ViiV qui sont toujours
dans l'impasse, le groupe n'étant pas disposé à fournir l'accès ou à partager
publiquement les informations sur ses prix pour les pays à revenu intermédiaire.
Les spécialistes, dont le Dr Aldon, redoutent de voir ce scénario se
reproduire avec le lénacapavir. D'autant que la nouvelle star de la PrEP est
chère : pour soigner une personne pendant un an, comptez
40 000 dollars.
« L'enjeu, c'est le
médicament générique, note Asier Saez-Cirion. Il y a eu beaucoup de prises de
parole la semaine dernière à Munich pour demander que ces médicaments soient
accessibles le plus rapidement possible aux populations les plus vulnérables.
Mais, honnêtement c'est entre les mains de Gilead et des décideurs. »
L'activisme est la pierre
angulaire de l'éradication du VIH, pour Yazdan Yazdanpanah. « Les prises
de médicaments s'allègent en même temps que les coûts
s'alourdissent », résume le spécialiste.
L'histoire
de la lutte contre le sida
Vaccins, traitements
curatifs…, ne rien lâcher
Ces nouveaux traitements
préventifs, en tant que tels, pourraient-ils mettre le VIH au tapis en bloquant toute nouvelle
contamination ? « Je ne sais pas si cela va suffire, doute Asier
Saez-Cirion. On se rend compte qu'on a besoin d'autres outils pour éradiquer
une infection. » Yoann Aldon croit toujours fermement à la valeur ajoutée
d'un vaccin. Parce que des « trous dans la raquette » semblent
inévitables.
« Les PrEP d'action
longue sont très efficaces, et je pense vraiment qu'elles sont la clé
principale pour arriver à la fin de l'épidémie, en tout cas la fin des
transmissions, assure le chercheur. Mais ne nous leurrons pas, il va y
avoir des problèmes d'approvisionnement, dans un monde où les pénuries de
médicaments sont monnaie courante. Un vaccin, à moins qu'il ne nécessite des
rappels très fréquents, libérerait vraiment les personnes à risque, surtout
dans les régions où les gouvernements et les mouvements
migratoires fragilisent l'accès aux médicaments. »
Malheureusement, la mise au
point de ce vaccin reste un immense défi scientifique, qui donne toujours du
fil à retordre aux chercheurs. Un des « superpouvoirs » du VIH, son
extraordinaire capacité de mutation, le rend insaisissable par le système
immunitaire.
Dans ce contexte à la fois
enthousiasmant et complexe, l'objectif 2030 est-il encore
atteignable ? « Oui, c'est possible, mais on n'y arrivera jamais s'il
n'y a pas un investissement global, politique et financier qui contribue à
rendre les antirétroviraux au sens large accessibles, estime Asier Saez-Cirion,
pour qui l'heure n'est pas particulièrement à l'optimisme. Malheureusement, on
a appris la semaine dernière qu'il y avait un recul de 8 % dans les
investissements dans les aides aux implémentations des médicaments contre le
VIH dans le monde. Si l'investissement faiblit, on peut se rééloigner de
l'objectif. »
Arrivera,
n'arrivera pas ? Le Pr Yazdanpanah ne se risque pas à fixer une
date, mais estime que les ambitions doivent absolument être maintenues.
« C'est justement un objectif, vers lequel il faut tendre. Sans objectif,
on ne fait rien. » Et il appelle à ne pas oublier les 40 millions de
personnes qui vivent avec le virus et à maintenir l'effort pour développer des outils de guérison.
Le titre de cet article
reflète la bêtise de la nature humaine avec ses politiques débiles et egocentriques
« du chacun pour soi » et notre argent virtuel chiffon de papier par
nos mauvaises politiques économiques gérées par nos dirigeants que nous
élisons et réélisons comme des idiots de citoyens souvent un seul homme dans
nos pays dit riches libres et démocratiques !?
Car quand il s’agit de se
détruire on a vu nos dernières guerres mondiales on trouve les moyens comme la
bombe atomique par exemple que tout le monde possède alors que pour VIH qu’on a
stoppé grâce à la vaccination globale grâce à l’Union Européenne car il y a le
mot « UNION » qui fait la force car notre petit MACRON avec ses
conseils de défense il était perdu jusqu’à les ne plus donner le compte des
décès par VIH ?!
Par contre quand il s’agit
de faire la fausse guerre d’Ukraine a sens unique car il ne faut pas toucher la
RUSSIE agressive qui l’a déclenché par son dictateur POUTINE qui nous menace
avec son arme nucléaire et qui se moque de tout le monde on ne regarde pas à
fournir à l’UKRAINE des obus des armes des missiles à longue portée des blindés
(et on traine un peu les pieds pour les avions mais cela ne durera pas !?)
Mais revenons au domaine
santé et ce VIH qui résiste car depuis qu’on a les vaccins on en parle moins
mais toujours là déjà on trouvait qu’il n’y avait pas trop de victimes dès le
début car dans le passé on vaccinait obligatoirement les nourrissons bien plus
que maintenant !?
Car bien sûr on a éradiqué de
vieilles maladies ou épidémies très graves comme le cholera la poliomyélite la
tuberculose les grippes saisonnières la lèpre la peste etc etc... Mais il y en
a bien d’autres !?
Mais pas le virus de
« L’ARGENT ROI » qui causera notre perte mais comme les humains
vivent en moyenne 80 ans n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre que la
santé est une priorité qui ne rapporte pas mais coute et doit être prioritaire
préfèrent s’entretuer pour posséder toujours plus que ce qu’ont les autres car
trop différents !?
Jdeclef 01/08/2024 12h50
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