Monde
Crash en
Egypte: Wilayat Sinaï, une branche de Daesh opposée au pouvoir central
TERRORISME Les attentats
perpétrés par le groupe, actif depuis 2011 dans le Sinaï, visent surtout les
forces de sécurité égyptiennes...
Seul un
facteur « extérieur » peut expliquer le crash de l’Airbus
A321-200 en Egypte samedi. La compagnie russe Metrojet, qui exploitait
l’appareil, a rejeté ce lundi la possibilité d’une erreur de pilotage ou d’une
défaillance technique. Dès lors, en attendant les conclusions de l’enquête et
l’analyse des boîtes noires, la piste de l’acte terroriste, revendiqué sur
Twitter par Wilayat Sinaï, demeure l’un des scénarios envisageables.Wilayat Sinaï est actif depuis 2011 dans la péninsule égyptienne. D’abord nommé Ansar Bayt al Maqdis (« Les partisans de Jérusalem »), le groupe était proche d’Al-Qaida et composé de membres de tribus locales en lutte contre le pouvoir central, souligne Le JDD. Comme le précise le spécialiste des mouvements djihadistes Mathieu Guidère à Challenges, « ils sabotaient dans la région des installations gazières et étaient tournés vers la défense de la cause palestinienne ».
Au moins un millier de
combattants
Après la destitution
du président islamiste Mohamed Morsi à l’été 2013, le groupe concentre ses
efforts sur les attentats
visant les forces de sécurité (armée et police) égyptiennes. Selon l’analyste
en sécurité Michael Horowitz, interrogé par le Jerusalem
Post, le groupe considère que l’armée égyptienne collabore
avec Israël, et entend « entamer une guerre contre les Juifs ».
Depuis juillet 2014, le groupe a revendiqué diverses attaques contre les
militaires égyptiens déployés pour contrôler la région du Sinaï, mais aussi
au Caire ou à El-Arish.Après l’attaque d’El-Arish, où 33 soldats sont tués, l’état d’urgence est déclaré dans le nord de la péninsule et une opération antiterroriste sanglante lancée. Mais la répression menée par le maréchal al-Sissi renforce le groupe. « Beaucoup d’opposants islamistes à al-Sissi les ont rejoints, note encore Mathieu Guidère. C’est un groupe en véritable expansion qui compte aujourd’hui 5 000 combattants, contre seulement 300 il y a quatre ans. » D’autres experts font état de 1 000 à 2 000 combattants, comme l’indique Le JDD, qui souligne que « son fonctionnement comme son organigramme restent encore très méconnus ».
Allégeance
En
novembre 2014, quelques mois après la proclamation du califat par
l’organisation de l’Etat islamique (EI), le groupe a fait allégeance à Abou
Bakr Al-Baghdadi. Fait rare, l’EI a officiellement adoubé le groupe, et le
considère comme l’une de ses « provinces », d’où son
nom : Wilayat Sinaï signifiant « Province du Sinaï » en
arabe. Les offensives contre
l’armée égyptienne sont alors allées crescendo, tant dans leur
réalisation que dans les armes utilisées. En mars dernier, une
vidéo de communication d’une quarantaine de minutes montrait l’entraînement des
recrues du groupe ainsi que l’armement sophistiqué à sa disposition, notamment
des missiles sol-air, comme des SA-18 Igla. Le groupe a
également décapité des otages à
plusieurs reprises.Cet été, Wilayat Sinaï a encore intensifié ses actions : attaque simultanée contre une quinzaine de positions militaires égyptiennes, attaques à la roquette contre un navire de l’armée en Méditerranée ou encore attaque contre le consulat italien au Caire. Le crash de l’Airbus A321-200 de Metrojet pourrait être le dernier fait d’arme en date du groupe.
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