Monde
Liban: Que sait-on de l'attentat de Beyrouth
revendiqué par Daesh?
TERRORISME Deux
hommes ont actionné leurs ceintures explosives devant un centre commercial,
faisant au moins 41 morts…
Quarante et une
personnes ont été tuées et près de 200 blessées jeudi dans un double
attentat suicide perpétré dans un fief du Hezbollah et revendiqué
par le groupe Etat Islamique (EI) en banlieue de Beyrouth, ont indiqué la
Croix-Rouge libanaise et la police. L’attaque est
la plus sanglante contre un bastion de ce mouvement libanais depuis son
implication début 2013 dans la guerre en Syrie voisine.
Que s’est-il
passé ?
En fin d’après-midi,
deux hommes ont successivement actionné leurs ceintures d’explosif dans
une rue commerçante bondée du quartier de Bourj al-Barajné, selon l’armée qui a
aussitôt bouclé le secteur. Un troisième « terroriste » qui n’a pu
faire exploser sa ceinture a été retrouvé mort. Un photographe de l’AFP a
vu des corps ensanglantés dans des magasins pulvérisés et des flaques de sang
au milieu de voitures détruites, alors que des centaines de personnes se
trouvaient à proximité des lieux.
Qui a revendiqué
l’attaque ?
La double attaque a
été immédiatement revendiquée par Daesh qui a, dans un communiqué, parlé de
deux attaques mais d’un seul kamikaze. « Des soldats du califat ont réussi
à faire exploser une motocyclette piégée garée contre un rassemblement de
'rafida' », terme péjoratif
désignant les chiites, et « après que des apostats sont accourus sur les
lieux, un des chevaliers du martyre a fait détonner sa ceinture explosive au
milieu du groupe », a indiqué Daesh. La revendication n’a pu être
authentifiée mais le texte est conforme au format habituel des revendications
du groupe extrémiste.
Pourquoi le Hezbollah
était-il visé ?
Il s’agit de la
première attaque contre le fief du Hezbollah chiite depuis
juin 2014. Entre juillet 2013 et février 2014, il y
avait eu neuf attaques contre les fiefs du Hezbollah ou des régions
fidèles à ce mouvement, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes
sunnites.Il y a moins d’un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait de nouveau défendu son combat en Syrie auprès du régime Assad, en parlant d'« une bataille essentielle et décisive ». La présence du Hezbollah en Syrie « est plus importante que jamais, qualitativement, quantitativement et en matière d’équipement », a-t-il ajouté.
« Sans la persévérance au sol face à Daech et ses alliés… qu’en serait-il de la région aujourd’hui, en Irak, en Syrie et au Liban ? » a-t-il poursuivi, utilisant un acronyme en arabe de l’EI qui occupe la moitié du territoire syrien.
Quelles sont les
réactions ?
Le Premier ministre
libanais Tammam Salam a annoncé une journée de deuil national vendredi. François Hollande a
lui exprimé son « effroi » et son « indignation », dénonçant un
« acte abject ».Washington a également condamné le double attentat-suicide, évoquant des « actes terroristes horribles ». Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui parlé « d’acte méprisable » et appelé les Libanais à « continuer de travailler à préserver la sécurité et la stabilité » du pays.
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