Société
Etat
d'urgence: 5.500 manifestants dans les rues de Paris selon la préfecture de
police
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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi
dans les principales villes de France pour dénoncer le projet de déchéance de
nationalité et l'état d'urgence…
Appel des collectifs
« Nous ne céderons pas » et « Stop état d’urgence »
A Paris, 5.500 manifestants selon la préfecture de police
et 20.000 selon les organisateurs ont bravé la pluie pour
défiler entre la place de la République au Palais-Royal. Outre le
défilé parisien, des manifestations étaient prévues dans les
principales villes de France, à l’appel des collectifs « Nous ne céderons
pas » et « Stop état d’urgence », qui regroupent notamment des
syndicats (CGT, FSU, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac,
Droit au logement, Droits devant, MRAP) et des organisations de défense des
droits de l’homme (FIDH).Ces organisations demandent la levée immédiate de l’état d’urgence, instauré après les attentats de novembre 2015, et l’abandon du projet de déchéance de nationalité pour les personnes condamnées pour des activités terroristes, « des mesures qui heurtent et mettent à mal nos libertés au nom d’une hypothétique sécurité », selon un communiqué des collectifs. C’est sur ce « désaccord politique majeur » que la garde des Sceaux Christiane Taubira a démissionné mercredi.
« Nous vivons un coup d’Etat
permanent »
Dans le cortège, une
femme qui se fait appeler Chris a déclaré à l’AFP : « l’état
d’urgence, jusqu’à quand ? La fin de Daesh ? Dans dix
ans ? Jamais ? Il faut y mettre un terme, surtout que notre
arsenal législatif est déjà largement suffisant ».« Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, nous vivons un coup d’état permanent marqué par l’arbitraire et la censure », a affirmé à l’agence une manifestante à Paris, qui s’est présentée sous le prénom de Camille.
Quant au projet sur la déchéance de nationalité, c’est selon elle « une mesure raciste qui revient à dire que certains sont plus français que d’autres ».
A Toulouse, entre 400 personnes selon la police et 600 à 700 personnes selon les organisateurs ont défilé. Des manifestations ont eu lieu à Auch, Montauban, Pau, Bayonne.
Prolongation de trois mois
controversée
Le gouvernement veut
prolonger de trois mois supplémentaires l’état d’urgence, qui devait prendre
fin le 26 février. Le projet est présenté mercredi en conseil des
ministres.Annoncé dès le soir des attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés, l’état d’urgence avait été prolongé à une écrasante majorité pour trois mois le 26 novembre par le Parlement.
Sa nouvelle prolongation, jusqu’à fin mai, qui sera débattue et votée le 9 février au Sénat, puis le 16 février à l’Assemblée nationale, est plus controversée : des partis de gauche et des associations de défense des droits de l’homme et des libertés publiques s’inquiètent d’un risque de pérennisation de ce régime d’exception. Jusqu’ici, une majorité de Français est favorable à la prolongation de l’état d’urgence.
Révision de la Constitution
Par ailleurs, le
gouvernement prépare un projet de révision constitutionnelle, examiné en séance
à partir du 5 février au Palais Bourbon. Il prévoit d’inscrire dans la
Constitution l’état d’urgence, pour le sécuriser sur le plan juridique et
l’encadrer, selon l’exécutif, ainsi que l’extension de la déchéance de
nationalité pour les personnes « condamnées » pour un crime ou un
délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation », autre mesure
vivement contestée.L’extension de la déchéance de nationalité ne comprendra finalement « aucune référence » aux binationaux pour ne pas les « stigmatiser », a annoncé mercredi le Premier ministre Manuel Valls, même si, en pratique, ils pourraient rester seuls exposés à cette mesure qui fracture la gauche.
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