Légion d'honneur : le refus cinglant de Thomas Piketty
L'économiste faisait partie de la promotion
publiée ce jeudi. Il juge que le gouvernement "ferait mieux de se
consacrer à la relance de la croissance".
L'économiste figure dans la "promotion du 1er janvier" de la Légion d'honneur, publiée au Journal officiel, nommé au rang de chevalier, aux côtés d'un autre économiste, le Prix Nobel Jean Tirole, qui est, lui, fait officier. "Personne ne m'avait prévenu de cette nomination, sinon, je les en aurais immédiatement dissuadés", a encore affirmé Thomas Piketty. Il est exact que la Légion d'honneur ne se demande pas, mais peut être proposée par un tiers. Les dossiers passent ensuite par la grande chancellerie, où ils sont vérifiés, puis par le conseil de l'ordre qui délivre un avis, généralement suivi par le président de la République, grand maître de l'ordre, qui signe alors la série de décrets de nominations et de promotions. Rien n'est plus simple que de refuser la Légion d'honneur. Pour cela, il suffit de ne pas venir recevoir sa décoration, puisqu'après la parution au JO, le nommé ne pourra la porter qu'après avoir été "reçu" dans l'ordre, c'est-à-dire décoré par un membre d'un grade au moins égal au sien.
C'est Geneviève Fioraso qui a proposé le nom de Thomas Piketty pour la Légion d'honneur. La secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a "pris acte" de son refus et a salué "l'excellence" de son travail. En proposant à la grande chancellerie la distinction de chevalier de la Légion d'honneur, la secrétaire d'État avait souhaité "rendre hommage au travail de recherche d'excellence mené par Thomas Piketty au sein de l'école d'économie de Paris". "Ce travail, qui bénéficie d'une renommée internationale, méritait d'être distingué par la République française", a-t-elle ajouté. L'économiste avait "la liberté d'accepter ou non cette distinction" et "il a choisi de la refuser, ce dont nous prenons acte", a réagi Geneviève Fioraso, soulignant que "l'excellence et la visibilité de son travail demeurent". "Thomas Piketty n'a pas été prévenu avant la publication au Journal officiel" jeudi, a confirmé la Rue de Grenelle.
1,5 million d'exemplaires
Le refus de M. Piketty intervient alors que son ouvrage, Le Capital au XXIe siècle, connaît un immense succès. Ce pavé de quelque 940 pages entend démontrer la tendance spontanée à une toujours plus grande concentration de la richesse entre quelques mains, et il s'est vendu à 1,5 million d'exemplaires. Traduit en plusieurs langues, l'ouvrage est en particulier un phénomène d'édition aux États-Unis, où M. Piketty a été reçu par des conseillers du président Barack Obama. L'accueil réservé au livre avait été plus tiède en France, notamment de la part du gouvernement. Le ministre de l'Économie Emmanuel Macron a néanmoins fait savoir qu'il a lu Le Capital au XXIe siècle et rencontrera son auteur "dans les trois mois".LIRE aussi notre recension de l'ouvrage, ainsi que sa critique par Nicolas Baverez
Thomas Piketty, un temps proche du Parti socialiste, critique régulièrement la politique menée par le président François Hollande. Il regrette, entre autres, que ce dernier ait enterré sa promesse de campagne d'une profonde réforme fiscale, dans le sens d'une plus grande progressivité de l'impôt, un projet qu'il défend ardemment.
Mais ce qui change peut être, c'est que c'est un économiste de renom et surtout en cette période de forte perturbation économique, financière et commerciale mondiale il a voulu jeter un pavé dans la mare boueuse politicienne de notre pays !
Et ce de par la mauvaise santé économique de la France?
Ou pour faire sans le savoir, de la basse politique politicienne ! ?
De plus il ne s'est pas contenté simplement de refuser la distinction, mais s'est permis d'avoir le courage de dire son opinion et fustiger vertement la politique économique et la gestion de notre pays par le gouvernement et bien sur F.HOLLANDE!
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