lundi 19 janvier 2015

IL Y A SURTOUT DE VIEILLES QUERELLES DE GUERRE DE RELIGIONS ANCESTRALES QUI RENAISSENT DANS CE MONDE QUE L'ON DIT SI MODERNE ET DONT CERTAINS PAYS EN MAJORITÉ MOYEN ORIENTAUX ET AFRICAINS QUI VEULENT RATTRAPER UN RETARD DE 700 ANS !


Monde musulman : "Charlie Hebdo", les caricatures et les mauvais prétextes


À Karachi, Alger, Niamey ou encore Nouakchott, les rues se sont enflammées. Mais pas sûr que les caricatures du Prophète en soient vraiment la cause...

À première vue, cela ressemble à une répétition de 2006 lorsque la publication de caricatures injurieuses du Prophète dans un journal danois, publiées, entre autres, par Charlie Hebdo, avait mis le feu aux poudres dans de nombreux pays musulmans. Cette fois-ci, c'est la publication du nouveau numéro de Charlie Hebdo, montrant le Prophète pleurant en une et déclarant que "tout est pardonné", qui est considéré comme une provocation envers les musulmans, voire un blasphème. À Karachi, Téhéran, Amman, Alger, Le Caire, Niamey, Nouakchott, Dakar... les rues se sont enflammées, plus ou moins sérieusement, ces derniers jours. Dans la quasi-totalité des pays musulmans, le numéro de Charlie Hebdo a été interdit à la vente, même au Sénégal, qui se dit une "République laïque", mais compte 90 % de musulmans.
Il n'est pourtant pas sûr que ces explosions de colère soient toutes d'ordre religieux. Dans nombre de pays, au-delà de la publication de la caricature du Prophète, c'est la France qui est d'abord visée. On a brûlé des drapeaux français comme on le faisait hier des drapeaux américains, à Téhéran et Karachi, mais aussi à Dakar et à Niamey. Pour certains, la France est désormais vue comme le symbole d'un Occident détesté ; un pays militairement impliqué sur différents champs de bataille en pays musulmans. Peu leur importe qu'au Mali, sans l'intervention française de janvier 2013, Bamako serait tombée aux mains d'Aqmi et que les Maliens de Tombouctou et de Gao, entre autres, ont applaudi ceux qui étaient venus les libérer des châtiments corporels, de la lapidation et de l'interdiction de l'école pour les filles.

Prétexte en or

Les extrémistes religieux les plus anti-occidentaux estiment qu'ils ont une revanche à prendre sur la France et un défi à lancer aux présidents musulmans arabes et africains qui se sont permis, en venant manifester à Paris contre le terrorisme, de choisir le soutien à un chef d'État occidental plutôt que le respect strict de leur religion. La une de Charlie Hebdo, même si elle est vue par certains comme sincèrement injurieuse, a été un prétexte en or pour reprendre l'offensive.
"Macky Sall est un hypocrite. Il ne devait pas participer à cette marche", s'indignait vendredi à Dakar une jeune Sénégalaise citée par l'AFP, en parlant du chef de l'État. C'est au Niger que les protestations ont été les plus violentes. Pays ami de la France (le président Issoufou était à Paris), le Niger abrite aussi des militaires français de l'opération Barkhane contre Aqmi au Sahel. À Zinder, deuxième ville du pays, qui compte depuis longtemps une poignée de fondamentalistes wahhabites, puis à Niamey, la capitale, les manifestations contre Charlie Hebdo ont fait dix morts, et quarante-cinq églises et lieux de culte ont été brûlés, ainsi que des entreprises et des commerces appartenant à des Français (ils étaient 1 650 fin 2013).
Le 18 janvier une marche de l'opposition, prévue de longue date, avait été interdite : quatre-vingt-dix personnes, dont un ministre, ont été interpellées pour avoir protesté, non contre des caricatures, mais pour des raisons politiques et sociales.

"Mal vie"

D'Amman à Dakar, les manifestations officiellement religieuses ont été aussi des prétextes à protester contre la "mal vie", selon la formule employée en Afrique, le chômage et la corruption trop fréquente des responsables politiques. La corruption marche toujours de pair avec la pauvreté du plus grand nombre.
Autant de raisons de descendre dans la rue. Elles ne doivent pas faire oublier qu'au-delà des bons ou des mauvais prétextes des extrémistes, la laïcité à la française - qui ne s'installa pas sans mal dans notre pays, et dont découle la liberté d'expression et de conscience, le droit au blasphème sans risquer la condamnation (il date de la loi sur la presse de 1861 et n'existe pas, en théorie, en Alsace-Moselle) - est étrangère au plus grand nombre des pays en terre d'islam. Des musulmans sont laïcs. Les sociétés et les institutions des pays musulmans ne le sont pas. Elles l'étaient autrefois dans l'Irak de Saddam Hussein, la Syrie d'Hafez el-Assad, voire l'Égypte de Nasser. C'était dans un autre siècle. On ne peut pas faire comme si rien n'avait changé. 






jdeclef 16/01/2015

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