Gilets jaunes, acte VIII : le mouvement se
durcit à Paris et en province
VIDÉOS. Le ministère de l'Intérieur a
comptabilisé 50 000 Gilets jaunes mobilisés en France. Des heurts ont
éclaté en marge de certains cortèges.
Quelque 50 000
personnes ont manifesté samedi dans toute la France pour l'acte VIII de la
mobilisation des Gilets jaunes, émaillé
de heurts avec les forces de l'ordre à Paris et dans certaines villes de
province. Face à la multiplication des incidents en fin d'après-midi, le ministre
de l'Intérieur, Christophe
Castaner, a appelé sur Twitter
« chacun à la responsabilité et au respect du droit ».
Environ 50 000 porteurs de chasubles ont été recensés à travers la
France, selon le ministère
de l'Intérieur. « Cinquante mille, ça fait un peu de plus d'une
personne par commune de France. C'est cela la réalité du mouvement des Gilets
jaunes aujourd'hui. Donc on voit bien que ce mouvement n'est pas représentatif
de la France », a insisté Christophe Castaner.
Alors que le
défilé parisien, parti des Champs-Élysées, s'était déroulé sans heurts dans la
matinée, la situation s'est progressivement tendue dans la capitale où la
préfecture de police a recensé 3 500 manifestants. Des projectiles
ont été lancés sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de
lacrymogènes sur les quais de Seine, près de l'Hôtel de Ville. Des incidents
ont ensuite éclaté sur une passerelle reliant les deux rives de la Seine au
niveau du jardin des Tuileries. Plusieurs scooters et une voiture ont été
incendiés sur le boulevard Saint-Germain où des barricades de fortune ont été
érigées, selon des journalistes de l'Agence France-Presse. En début de soirée,
les manifestants sont retournés sur les Champs-Élysées, point névralgique de la
mobilisation, avant d'en être chassés par les CRS. Selon la préfecture,
vingt-quatre personnes ont été interpellées.
Benjamin Griveaux évacué
Le
porte-parole du gouvernement, Benjamin
Griveaux a été évacué de ses bureaux, rue de Grenelle, face à une intrusion
d'un groupe de Gilets jaunes. « Vers 16 h 30, une quinzaine
de personnes, certaines habillées en noir, d'autres avec un gilet jaune, ont
défoncé la porte du ministère avec un engin de chantier », explique un
témoin. Benjamin Griveaux a dénoncé une attaque « contre la
République ».
Emmanuel Macron a
dénoncé une « extrême violence » venue « attaquer la
République ». « Une fois encore, une extrême violence est venue
attaquer la République – ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux
qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera
faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le
dialogue », a écrit le président de la République sur Twitter.
« C'est l'Apocalypse »
« Mettre
le feu comme ça, c'est pas possible. C'est
l'Apocalypse. Et l'image de la France dans le monde », a lancé à
l'Agence France-Presse une passante. Plusieurs hélicoptères tournoyaient
au-dessus du centre parisien en fin d'après-midi, et les manifestants étaient
de retour sur les Champs-Élysées, point névralgique de la mobilisation, où des
dégradations continuaient d'être commises. « Les violents opportunistes
s'infiltrent dans les rassemblements pour casser, agresser policiers et gendarmes.
Ceux qui leur offrent, en toute connaissance de cause désormais, l'occasion de
réaliser leur entreprise destructrice doivent aujourd'hui prendre leurs
responsabilités », a réagi sur Twitter le directeur de la police
nationale, Éric Morvan.
À Rouen, où 2 000
personnes défilaient, un manifestant a été touché à la tête par des tirs de
lanceurs de balles de défense, selon un correspondant de l'AFP. « Je
n'encourage pas la violence, mais malheureusement on voit qu'elle est
nécessaire pour faire avancer les choses », a déclaré Sébastien, un
autoentrepreneur de 42 ans défilant à Rennes. À Montpellier, quatre
CRS ont été légèrement blessés à la suite de jets de pierres et de bouteilles
dans le secteur de la gare Saint-Roch, selon les autorités.
Des villes sous tension
À Nantes, au moins 2 000 personnes, dont beaucoup de
femmes, ont défilé dans le centre-ville. La manifestation, partie en début
d'après-midi, a aussitôt dégénéré, a constaté un photographe de l'Agence
France-Presse. Des heurts ont éclaté et des grenades ont été tirées. Au moins
une personne a été blessée. Les Gilets jaunes nantais ont mis le feu à un tas
de sapins sur la place de la Cathédrale. Certains arboraient un drapeau
tricolore, un bonnet phrygien ou une banderole « RIC », le référendum
d'initiative citoyenne. À Rennes, près de 200 Gilets jaunes se sont
rassemblés devant la mairie en début d'après-midi. Un petit groupe qui n'était
pas soutenu par l'ensemble des manifestants a cassé une porte vitrée d'accès à
la mairie pour pénétrer dans le bâtiment, a constaté l'Agence France-Presse.
Les manifestants ont été refoulés et le cortège a ensuite défilé dans les rues
de la ville, tentant d'ériger une barricade près du centre commercial Colombia,
qui a été fermé.
Des tensions ont également éclaté à Caen, où 1 000
personnes ont défilé, selon la préfecture, 3 000 selon des Gilets
jaunes interrogés par l'Agence France-Presse. « Des manifestants, en
grande majorité porteurs de gilets jaunes, se sont emparés de matériaux
présents sur le chantier du tram de Caen pour ériger des barricades et allumer
des incendies », a indiqué la préfecture dans son point
de 19 heures en précisant que les opérations de maintien de l'ordre
étaient encore « en cours face à des manifestants particulièrement
agressifs et déterminés ». Au Mans, une centaine de Gilets jaunes ont
tenté d'installer des chaînes devant la préfecture. La police a repoussé les
manifestants et tiré des grenades lacrymogènes.
« Je n'avais pas de doute sur
la mobilisation »
Un
peu partout en France, les cortèges de Gilets jaunes, insensibles aux
concessions de l'exécutif et au futur grand débat national, s'étaient pourtant
ébranlés dans un calme relatif pour cette première mobilisation de
l'année 2019 qui faisait figure de test. « Je n'avais pas de
doute sur la mobilisation. En région aussi, beaucoup de choses se font »,
a commenté Priscillia Ludosky, une des figures à l'origine du mouvement de
contestation en défilant sur les quais de Seine. À Toulouse, la mobilisation
était en hausse par rapport au 29 décembre, avec une mobilisation
de 2 000 Gilets jaunes au moins contre 1 350 samedi
dernier, mais toutefois émaillée d'incidents.À Bordeaux, ils étaient environ 4 600 à manifester, retrouvant leur niveau de mobilisation d'avant les fêtes de fin d'année et consacrant la capitale de Nouvelle-Aquitaine comme l'un des bastions du mouvement. À Lyon, des milliers de personnes ont défilé dans la rue dans un parcours erratique, investissant brièvement une partie de l'A7 qui passe dans la ville. À Dijon, la situation était aussi tendue : à l'arrivée du cortège rue de la préfecture, des manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogène.
Lors de l'acte VII, 32 000 manifestants avaient été recensés, loin des 282 000 personnes mobilisées le 17 novembre pour l'acte fondateur de ce mouvement qui a d'abord ciblé la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges sur la fiscalité. Fragilisé par cette contestation, Emmanuel Macron avait annoncé le 10 décembre une série de mesures sociales sans parvenir à éteindre la fronde.
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Même si beaucoup de français n’adhèrent
pas aux vandalismes et violences diverses liées à ce mouvement, ils sont encore
d'accord sur cette colère qui couvait sur le fond et qui a prit feu.
E.MACRON avec son arrogance coutumière
et ses certitudes n'a pas voulu voir et comprendre les français qu'ils ne faut
pas les violer, en plus à marche force en se vantant d’être le chef et donc
qu'on doit lui obéir dans un démocratie qui ressemble de plus en plus à une démocrature
qui ne veut pas dire son nom que l'on voit naître dans des pays qui étaient
démocratiques, mais encadrés par des autocrates rigides a la limite de
dictature !
Quant aux réformes les français sont
d'accord, mais il ne faut pas que ça touche toujours le mêmes "ces
français de peu lambda d'en bas" et celles-ci sont un débit de plus dans
la kyrielle qu'il a déjà commis et surtout pas à marche forcée à outrance en
monarque absolu de l'ancien régime qui a été mis à bas par ce peuple de la
révolution de 1789 !
Lui qui dit aimer l'histoire de France qu'il
l'étudie plus de près qu'il ne le fait, car c'est une histoire de notre pays
qui risque de lui revenir dans la figure par le chaos et l'anarchie !
Il est impératif qu'il y ait plus
d'équité et égalité, voire de liberté qui s'érode à cause de dirigeants bornés
sans idées qui ne pensent qu'à eux ou à ceux de leurs castes de bobos nantis !
Jdeclef 06/01/2018 10h51LP
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