mardi 15 janvier 2019

Si ce fameux débat débouche sur quelque chose de concret tant mieux, mais ne rêvons pas trop !?

Grand débat national : le gouvernement tente de rassurer

À la veille du lancement du grand débat par Emmanuel Macron, le Premier ministre a cherché à garantir l'impartialité d'un événement qui peine à convaincre.


Le gouvernement a précisé ce lundi les modalités d'organisation du grand débat national, notamment son calendrier. Plusieurs ministres sont montés au créneau pour défendre un rendez-vous. Il est décrit comme « une chance » et surtout un grand débat national qui devra satisfaire aux « exigences de transparence et d'impartialité », selon le cabinet du Premier ministre.
Après avoir envoyé une lettre décrivant les grandes orientations du débat à venir, Emmanuel Macron se rend, lui, mardi 15 janvier dans l'Eure. Le président de la République va donner le coup d'envoi du grand débat national avec plusieurs centaines de maires originaires de Normandie.
Dans l'opposition, de nombreuses voix se sont fait entendre. Certaines, comme Yannick Jadot (EELV), réclament un débat complètement ouvert. D'autres, comme Adrien Quatennens (LFI), considèrent qu'Emmanuel Macron « a déjà perdu le match ». Gilbert Collard (RN) estime qu'il n'y a « pas de souffle ni d'inspiration ».

- Le patronat va participer au grand débat national

      Le Medef a invité les entreprises à participer au grand débat national organisé par le gouvernement pour répondre au mouvement des Gilets jaunes, tandis que la CPME a lancé une consultation auprès de ses adhérents.
"Le Medef invite les entreprises et les entrepreneurs à participer largement à ce dialogue indispensable avec les Français", selon un communiqué de la première organisation patronale française. Le Medef "sera très attentif aux conclusions de cette consultation qui doit permettre d'apaiser le pays, mais aussi et surtout de l'engager sur la voie d'une réforme acceptée et partagée", poursuit le texte. Le président de la CPME, François Asselin, a pour sa part déclaré lors de ses vœux que son organisation avait envoyé un "kit d'animation" aux chefs d'entreprise pour recueillir leurs propositions. "On va faire une restitution le 30 janvier à Paris à laquelle j'ai invité tous mes présidents de département et de région pour remonter la synthèse de toutes ces consultations territoriales", a-t-il expliqué à l'Agence-France-Presse.
      

- Pour Adrien Quatennens, Macron "a déjà perdu le match"

      Le député du Nord Adrien Quatennens (La France insoumise) a estimé qu'en lançant le grand débat en réponse au mouvement des Gilets jaunes Emmanuel Macron cherchait à "gagner du temps", alors qu'il a, selon lui, "déjà perdu le match". "On a un pouvoir qui est persuadé qu'il va pouvoir maintenir le cap. Emmanuel Macron vous a adressé une lettre pour vous dire qu'il entendait jouer les prolongations, mais il ne se rend pas compte qu'il a d'ores et déjà perdu le match", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie de vœux à Lille, à laquelle assistaient quelques centaines de personnes.
Le président de la République "pense qu'avec ce grand débat il va pouvoir mettre la contestation sous le tapis", a ajouté l'élu LFI. "Son courrier de cinq pages est un mauvais tract" qui, selon lui, "se résume en quelques mots : 'Chers compatriotes, parlez, parlez de tout, parlez beaucoup, parlez longtemps que je gagne du temps mais, à la fin, on ne changera rien". Adrien Quatennens pense donc que ce débat "fera pschitt" et "craint que, peut-être même parfois, il tourne mal". "Mais il ne faut pas le souhaiter", a-t-il aussitôt ajouté.      

- Berger (CFDT) rejette l'idée d'un référendum

      Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a rejeté l'idée évoquée par certains élus de la majorité d'organiser un référendum à l'issue du grand débat, préférant l'organisation d'un "Grenelle du pouvoir de vivre".
"Cette crise est l'illustration de la volonté du président d'instaurer entre lui et le peuple un rapport direct avec une forme de négation des corps intermédiaires. Sortir de cette ambiance en pensant que c'est réinstaurer ce rapport direct qui marcherait, c'est d'une profonde bêtise. Et ça ne marchera pas, et on aura un nouveau chaos", a-t-il prévenu dans l'émission Audition publique (Public Sénat-LCP-Le Figaro-Agence France-Presse).
      

- Édouard Philippe précise les modalités du grand débat national

      Le Premier ministre a confirmé la forme que prendra le grand débat national. Dans un premier temps, des "réunions d'initiatives locales" seront organisées "partout en France, à l'initiative de maires ou de citoyens", a confirmé le Premier ministre.
À compter du 21 janvier, les contributions des Français pourront être déposées sur le site www.granddebat.fr ou envoyées par courrier postal à la Mission grand débat (244, boulevard Saint-Germain, Paris 7e). La liste des débats organisés dans chaque région figurera sur le site internet où les organisateurs pourront déclarer la tenue d'un débat. Des "kits méthodologiques" et des fiches thématiques sur les thèmes débattus (fiscalité et dépenses publiques, organisation des services publics, transition écologique, démocratie et citoyenneté, déclinés en 35 questions) seront distribués aux organisateurs pour faciliter la tenue de débats. Des stands de proximité seront installés "dans des lieux de passage du quotidien".
Enfin, dans la phase finale du débat, à partir du 1er mars, des "conférences citoyennes régionales" seront, comme prévu, organisées. Réunissant dans chaque région un groupe représentatif d'une centaine de personnes tirées au sort, ils "pourront participer à l'élaboration de pistes concrètes, donner leur avis sur ce qui ressort des premières semaines du grand débat national et nourriront ainsi la réflexion sur les suites à donner", selon Matignon.
      

- Castaner considère le grand débat comme "une chance"

      Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a estimé lundi à Carcassonne que le grand débat voulu par l'exécutif pour sortir de la crise des Gilets jaunes était "une main tendue", "une chance". "Ce grand débat a un caractère inédit", a-t-il relevé, ajoutant que chacun était libre d'y participer ou non.
Il y a dans le pays "un contentieux social fort, puissant, qui est à la fois incarné par les Gilets jaunes, mais aussi par la grogne, par l'inquiétude, par la colère même de ceux qui ne manifestent pas. Et il faut l'entendre", a-t-il jugé. "On peut réinventer des choses. On peut les réinventer ensemble. C'est ce qui nous a permis avec Emmanuel Macron de construire le projet sur lequel il a été élu. On peut continuer cette démarche, celle de travailler ensemble à ce pays, la France que nous voulons", s'est prévalu le ministre.      

- Les garants "s'assureront de l'impartialité" du débat

      Les cinq "garants" seront "indépendants du gouvernement et reconnus pour leur engagement au service de l'intérêt général" et "s'assureront de l'impartialité et de la transparence de la démarche", assure Matignon. Ils "veilleront à la régularité de la méthode et à celle des travaux d'analyse et de synthèse des contributions recueillies. Ils formuleront toutes les recommandations qu'ils jugeront nécessaires pour satisfaire aux exigences de transparence et d'impartialité", poursuit le cabinet du Premier ministre.      

- Les députés LREM espèrent "la reconquête" et contribuer à "apaiser le pays"

      "Faire corps" après des menaces répétées sur le terrain et les réseaux sociaux, et se lancer dans deux mois de grand débat pour en faire un moment "utile" : les députés LREM étaient lundi à pied d'œuvre, espérant "apaiser le pays". "L'heure de la reconquête a sonné", a lancé devant la presse le patron du groupe Gilles Le Gendre, avant une réunion de rentrée, mais avec seulement la moitié des quelque 300 élus LREM. Après trois semaines de pause, passée pour beaucoup dans leur circonscription, les députés du groupe majoritaire comptent bien s'investir dans le grand débat pour sortir de la crise des Gilets jaunes, même s'ils ne seront "pas au premier plan", selon leur chef de file.      

- Cinq "garants" nommés pour "garantir l'indépendance" du grand débat

      Matignon a annoncé la nomination d'un collège de cinq "garants" pour "garantir l'indépendance" du grand débat national voulu par Emmanuel Macron. Deux de ces cinq personnes seront désignées par le gouvernement, tandis que les trois autres seront nommées respectivement par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, le président du Sénat Gérard Larcher et celui du Conseil économique, social et environnemental Patrick Bernasconi. Les noms de ces cinq "garants" seront connus vendredi 18 janvier.      

- Des sénateurs dénoncent une "provocation" d'Emmanuel Macron

      Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron s'interroge sur "le rôle de nos Assemblées" notamment le Sénat, se demandant s'il "faut les transformer et comment". Une petite phrase qui n'a pas plu à certains sénateurs, rapporte Public Sénat. S'exprimant auprès du site de la chaîne, Patrick Kanner, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, a affirmé qu'il s'agissait d'une "provocation nouvelle à l'égard des élus locaux qui remet en cause le bicamérisme tel que nous l'envisageons". Le sénateur LR Robert Karouchi estime de son côté qu'Emmanuel Macron "a commis une lourde erreur".      



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