Passeports diplomatiques : les réponses à minima
de Benalla
VIDÉO. « Je ne pourrai pas répondre », a
déclaré l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron interrogé par la commission
d'enquête des sénateurs.
De son côté, le président de la commission sénatoriale sur l'affaire Benalla a jugé qu'il y avait « beaucoup d'invraisemblances » et de « contradictions » dans le dossier, estimant que la question d'une éventuelle « protection » de l'ex-collaborateur de l'Élysée n'était pas « résolue complètement ». « Négligence ou protection, ce n'est pas complètement résolu aujourd'hui », a réagi Philippe Bas (LR) à l'issue de l'audition de l'ex-chargé de mission d'Emmanuel Macron.
« Les ponts avaient été
rompus »
« Y
a-t-il eu une forme de protection qui lui aurait été accordée et lui aurait
permis de développer avec les instruments de son ancienne fonction à l'Élysée
de nouvelles activités ? Et ces activités étaient-elles en lien ou non
avec les précédentes ? » a questionné Philippe Bas. Il a noté que, la
semaine dernière, « la présidence de la République a souligné avec
beaucoup de force et de conviction que les ponts avaient été rompus avec
Alexandre Benalla » et a observé que l'ex-collaborateur s'était
« efforcé d'arrondir quelques angles ».Mais « il y a beaucoup d'invraisemblances qui restent à lever, beaucoup de contradictions qui restent à explorer, et c'est le travail des semaines à venir pour la commission des Lois », a ajouté Philippe Bas, estimant que la commission avait « du pain sur la planche ». Il a indiqué que le rapport de la commission serait « rendu intégralement public le moment venu ». Des sénateurs se sont agacés, après cette seconde audition, du refus d'Alexandre Benalla de répondre à certaines questions de la commission d'enquête. « Ça devient une affaire qui s'épaissit plutôt qu'elle ne s'éclaircit », a notamment estimé devant la presse le président du groupe centriste Hervé Marseille. La même frustration était exprimée par des élus LR. « Il y a beaucoup de choses qui restent dans l'ombre », a aussi déploré Marc-Philippe Daubresse, tandis que Cédric Perrin dénonçait l'« aplomb absolument incroyable » d'Alexandre Benalla.
7 500 euros d'amende
Arrivé
à 14 heures devant une nuée de photographes et caméras, costume
sombre et rasé de frais, Alexandre Benalla a d'abord convenu avoir commis
« un certain nombre d'erreurs », puis affirmé qu'il n'avait
« pas menti » lors de sa première audition devant cette même commission
d'enquête, le 19 septembre, lorsqu'il avait affirmé que ses
passeports diplomatiques étaient « à l'Élysée ». Mais, une fois ce
propos liminaire achevé, Alexandre Benalla s'est refusé à répondre à de
nombreuses questions des sénateurs : « information judiciaire en
cours » et « droit à la non auto-incrimination », a-t-il fait
valoir.L'ex-chargé de mission est mis en examen pour des violences sur des manifestants à Paris, le 1er mai et, depuis vendredi, pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement. « La personne qui refuse de déposer devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende », lui a rappelé, menaçant, Philippe Bas (LR), le président de la commission. Le co-rapporteur, Jean-Pierre Sueur (PS), a souligné que le silence d'Alexandre Benalla « engendre le soupçon ».
Benalla botte en touche
Que
ce soit à propos des passeports diplomatiques, des « passeports de
service », de ses activités actuelles ou de ses déplacements en Afrique
postérieurs à son licenciement, l'ex-employé de l'Élysée, apparaissant sûr de
lui, a le plus souvent botté en touche.Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, entendu mercredi au Sénat, avait chargé Alexandre Benalla en révélant notamment qu'il avait utilisé « presque une vingtaine de fois » ses passeports après son licenciement de l'Élysée, entre le 1er août et le 31 décembre. « 23 fois », a rectifié crânement le jeune homme de 27 ans, « pour justifier simplement de mon identité », dont une dizaine de fois dans un avion privé, s'est-il justifié.
« Une connerie »
Alexandre
Benalla a assuré avoir restitué les passeports diplomatiques « à la
demande de la présidence de la République et du ministère des Affaires
étrangères (...) dans le courant du mois d'août 2018 ». Il a indiqué que
ces passeports lui avaient « été rendus à nouveau début
octobre 2018 (...) avec un certain nombre d'éléments personnels un
chéquier, une paire de clés, etc. ». Avoir voyagé avec était une
« connerie », a-t-il concédé.Depuis sa première audition en septembre, de nouvelles questions s'étaient accumulées, au fur et à mesure d'autres révélations sur les activités de l'ex-proche collaborateur d'Emmanuel Macron, notamment en Afrique où il a rencontré le président tchadien Idriss Déby. Là encore, Alexandre Benalla a répondu a minima. « J'ai avisé des personnes de l'ensemble de mes déplacements à l'étranger », a-t-il indiqué, évoquant « des membres de la présidence de la République », mais refusant de détailler leur identité ou leurs fonctions. Concernant son déplacement au Tchad, l'Élysée n'avait pas été informé en amont. Les voyages de M. Benalla à l'étranger n'avaient « aucun rapport » avec ses précédentes fonctions à l'Élysée, a-t-il assuré.
Alexandre Benalla « devrait
faire du judo, il en a le talent »
Alexandre
Benalla « devrait faire du judo, il en a le talent », a lancé le
président de la commission d'enquête sénatoriale, Philippe Bas, interrogé à
propos de l'audition lundi de l'ancien chargé de mission de l'Élysée.
« Alexandre Benalla devrait faire du judo, il en a le talent, c'est-à-dire
que c'est vrai que, lorsque vous êtes dans une posture difficile, il faut
absolument trouver un argument, même artificiel, pour renverser la
position », a déclaré Philippe Bas, interrogé sur le plateau d'Audition
publique LCP-Public-Sénat-AFP-Le Figaro sur la position de victime qu'avait pu
défendre Alexandre Benalla.Questionné sur les conséquences que pourrait avoir le refus d'Alexandre Benalla de répondre à certaines questions de la commission, Philippe Bas a indiqué que la commission prendrait « en une seule fois les décisions qui (lui) paraissent être nécessaires », soit à la remise de son rapport. « Pour nous, l'essentiel, c'est d'abord de faire la vérité sur le fonctionnement de l'État dans cette affaire. (...) Nous voulons faire des recommandations pour que tout ce que nous avons sous les yeux ne se reproduise pas et nous prendrons aussi, s'il y a lieu, des décisions vis-à-vis de l'autorité judiciaire. »
Philippe Bas s'est refusé à donner une date pour la remise du rapport. « Tout sera rendu absolument public dès que nous serons prêts. Le problème pour nous va être d'exploiter tout le matériau recueilli, de voir où sont les contradictions et même peut-être les invraisemblances et de dire quelle est notre intime conviction sur la manière dont l'État a fonctionné. »
Audition de Vincent Crase
De
même, alors que Patrick Strzoda avait affirmé la semaine dernière qu'Alexandre
Benalla avait été en possession de deux passeports de service, soupçonnant que
l'un d'eux ait été obtenu, le 28 juin 2018, via une
« falsification », l'ancien chargé de la sécurité du candidat Macron
a opposé le silence et le secret de l'instruction. « Je ne détiens aucun
secret. Aucun secret sur qui que ce soit. Je ne fais aucun chantage », a
seulement affirmé l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron. Le chef de l'État avait
lui-même assuré en juillet devant des députés de la majorité que
« personne n'a jamais été protégé ».Les parlementaires ont ensuite auditionné, là aussi pour la deuxième fois, Vincent Crase, un ancien employé du parti présidentiel LREM et chef d'escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie, qui a demandé en vain être entendu à huis clos. Lors de la première audition, les sénateurs s'étaient efforcés de cerner les fonctions exactes d'Alexandre Benalla à l'Élysée et le rôle qu'il avait pu avoir dans la protection du président, normalement du ressort exclusif de services spécialisés de l'État.
Le port d'arme dont disposait l'ancien chargé de mission, qui a réfuté tout rôle de garde du corps, avait été longuement questionné et les réponses avaient laissé les sénateurs dubitatifs. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a reconnu dimanche des « dysfonctionnements », notamment à l'Élysée, qui doivent être réglés, car ils sont « insupportables et incompréhensibles pour les Français ».
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Et puis surtout interrogé par ces
commissions parlementaires totalement inefficaces, auquel il ne veut pas
répondre et quand il le fait à minima c'est pour mentir !
Ce qui prouve (entre parenthèse) que ces
sénateurs ne servent pas à grand-chose
Qu'attend-on pour enfin faire comparaître
ce personnage douteux devant cette justice laxiste trop molle dont on peut
douter qu'elle puisse découvrir le vrai du faux chez cet individu !
Cela souligne néanmoins la gabegie des
services de l’Élysée et la faute du président d'avoir attaché à sa personne cet
homme qui lui a fait du tort indirectement par ses frasques à causes de
pouvoirs trop larges qui lui avait été octroyé !
Un ménage salutaire devrait être fait au
niveau des services opaques de l’Élysée pour se débarrasser de cet abcès que
l'on n'arrive pas à crever à cause de palabres sans fin totalement inadmissible
dans notre pays affublé d'une gouvernance pseudo monarchique avec ses privilèges
d'un autre âge qui semble tant plaire à notre président parvenu se prenant pour
un roi sans couronne !
Et qui a l'impudence de dire qu'il est
là pour tous les français, mais qui n'aime pas « les gens de peu » qui
quelquefois « déconnent » en les insultant sans vergogne et qui par
ses réflexions désobligeantes fait craquer son vernis dont il est recouvert, car
quand on le gratte montre sa vraie personnalité !
Jdeclef 22/11/2019 11h49LP
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