« En
France, le succès des talibans peut inciter un fondu à passer à l’acte »
Les
services de renseignement français surveillent de près les conséquences
possibles, sur notre sol, du retour au pouvoir des fondamentalistes afghans.
Je
m’appellerais Mohamed, j’hésiterais à dire – même avec des réserves – bravo les talibans ! » ironise
François Burgat, chercheur émérite au CNRS, qui suit de près la mouvance
islamiste en France et dans le monde. « La criminalisation de l’opinion
hétérodoxe favorise la censure. Prenez l’exemple du tweet d’Idriss
Sihamedi, fondateur de l’association dissoute BarakaCity, qui a souhaité
bonne chance aux talibans. Il a essuyé une volée de bois vert, y compris de la
part de ceux qui s’étaient opposés à la dissolution de son ONG. » Pour
François Burgat, c’est cette « criminalisation » qui expliquerait la
discrétion des fondamentalistes français, des salafistes aux Frères musulmans,
au sujet de l’émirat islamique d’Afghanistan, le nouveau régime taliban.
« Victoire »
Selon lui, pourtant, dans les milieux islamistes français, le
retour des talibans à Kaboul est vécu comme une « victoire ».
« C’est le deuxième État après l’Iran qui résiste aux diktats de
l’Occident. De leur point de vue, il faut l’analyser comme la victoire de David
contre Goliath. Pour eux, c’est la défaite de cette enclave américaine
construite sur pilotis à Kaboul, en contradiction avec le pays réel. »
Gérard Araud – Pourquoi l’Afghanistan
s’effondre comme un château de cartes
Selon François Burgat, on fait taire les soutiens français
des talibans, car ils plébisciteraient leur vision rétrograde de la femme.
« On met en avant, et à juste titre, la libération de la femme comme un
critère de progrès mais, indépendamment des talibans, la société afghane a toujours
été extrêmement conservatrice et le processus de son émancipation ne peut se
faire que de l’intérieur de la société. Moi qui étais à Kaboul
en 1967 et en 1970, les filles vêtues en minijupes ne correspondaient
pas du tout aux standards sociétaux en vigueur en Afghanistan, contrairement à
la célèbre photo qui circule sur les réseaux sociaux. »
Une photo du mollah Omar
Les talibans ont pourtant longtemps fasciné les fondamentalistes
français. Dans l’enquête sur l’assassinat de Samuel Paty, tué en octobre 2020,
les policiers de la DGSI ont retrouvé, dans le téléphone d’une relation amicale
d’Anzorov, le djihadiste assassin du professeur, des photos à la gloire du
régime taliban et du mollah Omar, son principal dirigeant entre 1996
et 2001.
Néanmoins, le pouvoir d’attraction de l’Afghanistan a toujours été
limité. On recensait à peine 90 Français partis faire le djihad,
souvent sous couvert d’humanitaire, au temps de l’alliance entre les
talibans et Al-Qaïda. En comparaison, les militants radicaux hexagonaux se sont
comptés par milliers pour rejoindre la zone irako-syrienne, aux côtés du
mouvement fondé par Ben Laden d’abord, puis en faveur de Daech lors la
création de l’organisation État islamique.
Surveillance aux frontières
« Depuis le retour au pouvoir des talibans, leurs soutiens
dans la mouvance islamiste française font profil bas. Sur leurs réseaux, il
existe principalement une critique feutrée de la France qui interdit la
burqa à Paris et la condamne en Afghanistan. On se fait traiter d’impérialiste
et de néocolons », analyse un fonctionnaire de la Direction du
renseignement de la préfecture de police (DRPP), mobilisé comme la DGSI, le
SCRT et le Renseignement pénitentiaire sur les conséquences du retour au
pouvoir des talibans sur l’islamisme hexagonal.
Pour les femmes afghanes,
la vie s’arrête
En juillet 2020, une étude du Centre d’analyse du terrorisme,
menée sur la base de statistiques judiciaires, démontrait que près de 60 %
des Français partis faire le djihad, entre 1986 et 2011, en
Afghanistan, en Bosnie ou en Irak, ont récidivé à leur retour. L’analyse
portait sur 166 cas, avec un risque élevé de
« réengagement » djihadiste à 72 % pour ceux qui avaient
combattu en Afghanistan. Les « vétérans » français du djihad
afghan que nous avons contactés n’ont pas répondu à nos sollicitations. Djamel
Beghal, le plus emblématique d’entre eux, a été expulsé vers l’Algérie en 2018.
Crainte d’attentat endogène
Hormis les réseaux sociaux et le Web, l’attention des
renseignements se porte sur d’éventuels départs sur zone. « Une centaine
avait été constatée entre 1980 et les années 2000, les derniers
remontant à 2017 – mais ils concernaient deux Français partis depuis
l’Algérie et non depuis la France. Ce risque doit être apprécié à sa juste
proportion : rejoindre l’Afghanistan est beaucoup plus compliqué que
rejoindre la Syrie ou l’Irak. En outre, il n’existe aucune structure d’accueil
pour combattants, a fortiori étrangers. Enfin, aucun appel n’a été constaté à
ce stade. « Le risque de départ est donc un risque peu probable à court
terme, mais qui sera à suivre dans la durée », explique-t-on à la DGSI.
Les espions s’inquiètent également de la menace endogène :
« Le succès des talibans peut inspirer un fondu à passer à l’action,
le galvaniser, mais ce déterminant du passage à l’acte s’ajoute à des dizaines
d’autres, parfois difficilement saisissables. La réaction de la mouvance
islamiste à la victoire des talibans est suivie de près, bien entendu. »
Luc de Barochez – L’Afghanistan est
aussi une crise européenne
Au sein de la coordination nationale du renseignement et de la
lutte contre le terrorisme, dirigée par Laurent Nuñez, on suit depuis longtemps
les soubresauts afghans : « L’État islamique est présent dans la
région du Khorasan afghan depuis 2015 et Al-Qaïda y a toujours été
présent. » Aujourd’hui, la réflexion porte sur une éventuelle
« judiciarisation » des départs des Français sur zone, à l’instar
des djihadistes velléitaires à destination de la zone irako-syrienne. Seule la
justice antiterroriste pourrait prendre une telle initiative. Interrogé
par Le Point,
le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, vétéran du combat
judiciaire contre Al-Qaïda aux côtés de Jean-Louis Bruguière, n’a pas répondu à
nos sollicitations.
Un œil sur les réfugiés
Les services ne surveillent pas seulement la mouvance islamiste
française. Ils gardent aussi un œil sur les réfugiés afghans. Et pas seulement
sur les 500 d’entre eux accueillis en France depuis le retour des
talibans à Kaboul.
« L’aspect migratoire était déjà pris en compte, notamment
dans le contexte de ressentiment à l’égard de la France depuis un an, au
Pakistan mais aussi chez certains Afghans, ce qui nous expose déjà de fait à ce
risque depuis un certain temps. La propagande accrue d’Al-Qaïda contre notre
pays depuis plusieurs mois, et ses répercussions sur les
Afghans, ne doit pas être négligée », indique-t-on à la DGSI.
Les fonctionnaires du Renseignement basés à
Roissy-Charles-de-Gaulle ne chôment pas non plus. Ils sont sur place, avec la
DGSE, pour procéder à des criblages de réfugiés.
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Pour
ne pas se laisser entrainer dans une dérive ce cet islam extrémiste
obscurantiste moyenâgeux !
Car
ce n'est pas la 1ere fois depuis les attentats trop nombreux subit sur notre sol depuis
2015 qu’on le demande et avant ceux aux USA et qui n’ont pas cessé sous des formes
diverses d’illuminés isolés !
Car
depuis 2001 et BEN LADEN et ensuite avec l'E.I DAESH et AL QUAIDA, et la
coalition pas assez unie, les occidentaux n’ont pas frappé assez fort et
notamment en AFGHANISTAN et ses zones tribales Pakistanises contre ces TALIBANS !
Maintenant
ces TALIBANS ont repris possession de leur pays sans opposition des ces habitants
qui fuient, pour ceux qui le peuvent avec l’aide des avions US et Français laissant
notamment beaucoup de femmes réduites à perdre leurs droits élémentaires et être
à nouveau asservi par ces barbares !
Mais
le plus inquiétant, c’est de ne pouvoir faire le tri chez ces afghans qui
fuient leurs pays qu’ils n’ont pas su défendre, ce qui ne garantit pas l’infiltration
de soutien de Talibans parmi ces réfugiés et quand on connait la mansuétude de
nos dirigeants bienpensant donneurs de leçons et leur politiquement correct
hypocrite surtout de certains partis politiques français écolos, PS ou PC ou extrémistes
de cette ancienne gauche politicienne bornée !?
Malgré
la méfiance du président MACRON qui a été fustigé vertement par ces partis de
cette gauche moribonde !
Car
il a pour une fois, eu une réaction de bon sens sur cet afflux de migrants afghans,
car il en va de la sécurité de tous les français !
Car
ce pays l’AFGHANISTAN devient une bombe à retardement occupé par des fanatiques
religieux islamiques, c’est ça le fait réel, surtout si on ne s’en méfie pas !
Jdeclef
21/08/2021 14h36
évidemment c'était écrit de la part de ces modérateurs du point imbécile car toute vérité n'est pas bonne à dire mais il faudrait comprendre que cet échec cuisant est de la faute des occidentaux et des français entre autres bien pensants qui nous gouvernent de tous bords depuis 20 ans qui ont laissé entrer le loup Taliban qui attendait son heure patiemment et qui démontre la pleutrerie de nos dirigeants et politiciens de tous bords qui nous gouvernent si mal et ne nous protège pas les épisodes d'attentats islamiques subit en France n'ont pas suffit et ne sont pas terminés avec cette base arrière talibane à l'échelle de leur pays reconquit !
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