dimanche 15 août 2021

C'était écrit comme disent les arabes et simple à comprendre :

 

Gérard Araud – Pourquoi l’Afghanistan s’effondre comme un château de cartes

CHRONIQUE. Depuis 2001, l’Amérique a dépensé des milliards de dollars pour bâtir un État et une armée afghane. En quelques jours seulement, tout s’est délité.

En Afghanistan, les États-Unis et leurs alliés n’ont pas lésiné pour l’emporter : vingt années de guerre menée par des forces occidentales qui ont atteint jusqu’à l’effectif de 140 000 hommes en 2011 ; plus d’un millier de milliards de dollars dépensés dans le pays pour le pacifier, mais aussi pour construire des infrastructures et des écoles et développer l’économie ; l’entraînement et l’armement d’une armée nationale ; des élections organisées au mieux. L’objectif était de doter l’Afghanistan d’un gouvernement et d’une administration modernisateurs, capables d’empêcher le retour des talibans.

Afghanistan : la déroute de l’Occident

Pourtant, quelques milliers de soldats américains se retirent et voilà que le gouvernement de Kaboul s’effondre comme un château de cartes. L’ennemi qui ne contrôlait que 15 % du pays, il y a quelques mois, vole de victoire en victoire et s’empare des capitales provinciales l’une après l’autre. L’armée se délite laissant derrière elle le matériel impressionnant que lui avaient livré les Américains. Les étrangers quittent précipitamment le pays. C’est une débâcle qui évoque irrésistiblement le printemps 1975 au Sud-Vietnam au moment de la ruée communiste sur Saïgon. L’image de l’ambassadeur américain, drapeau sous le bras, montant dans un hélicoptère sur le toit de son ambassade, sous le regard terrifié des Sud-Vietnamiens qu’il laissait derrière lui, revient hanter les Américains. Les talibans sont aux portes de Kaboul.

Villages Potemkine

Aux États-Unis, les interventionnistes se déchaînent contre Biden qu’ils rendent responsable du désastre pour avoir décidé le retrait du résidu des forces américaines. En revanche, nul ne s’interroge sur le fait qu’un gouvernement qui a bénéficié d’un soutien international massif pendant des décennies et qui savait que, tôt ou tard, les Américains partiraient n’est aujourd’hui capable ni d’arrêter des forces, certes, aguerries, mais sans armement lourd ni même de bénéficier de la loyauté des populations. Au XVIIIe siècle, Potemkine présentait à sa maîtresse Catherine II des villages construits dans les provinces récemment arrachées aux Turcs. En réalité, il ne s’agissait que de façades. On peut se demander aujourd’hui si le gouvernement afghan avec son administration et son armée n’était pas qu’un« village à la Potemkine », qui, vu comme la création et la marionnette de l’étranger, n’était ni ancré dans les traditions locales ni accepté par toutes les communautés. Une pichenette et la façade que ne soutient aucun contrefort s’effondre… On en est là.

Afghanistan, Irak, Mali : l’Occident au tapis

Je me suis rendu en Afghanistan avec le Conseil de sécurité des Nations unies lorsque j’y représentais la France. Je me rappelle l’impression mitigée que nous avait faite une classe politique qui nous disait ce que nous espérions entendre dans un anglais parfait ; je me souviens d’un agent français des Nations unies qui m’avait confié sa stupéfaction devant le niveau de corruption des autorités locales malgré son expérience de circonstances comparables. C’étaient, chaque année, des milliards de dollars qui disparaissaient dans la nature, me disait-il ; nul n’est soucieux du bien commun, ajoutait-il. Un rapport américain jugeait d’ailleurs que la corruption était encore plus dangereuse pour le pays que les talibans, sans compter l’argent de la drogue dont le trafic n’a jamais été aussi florissant que depuis l’intervention occidentale : on estime que l’Afghanistan fournit aujourd’hui près de 90 % de l’opium mondial.

Cotta – En Afghanistan, l’échec cuisant de la communauté internationale

Faut-il enfin rappeler que l’étranger reste toujours l’étranger, en particulier dans un pays aussi fier et traditionaliste que l’Afghanistan et que toute force de libération devient d’occupation au fil du temps, a priori après vingt années ? Au risque de choquer des lecteurs, j’ajouterais que les talibans sont sans doute plus proches des mœurs, des croyances et des pratiques de la majorité du pays que les élites de Kaboul.

Afghanistan, le cimetière des empires

Aux pays de la région d’assumer leurs responsabilités

Dans ce contexte, on peut, certes, critiquer la décision de Joe Biden, mais la politique étrangère, c’est souvent le choix entre deux mauvaises options. En l’occurrence, l’autre branche de l’alternative aurait été la poursuite indéfinie de l’intervention militaire sans perspective crédible de victoire après vingt années de vains efforts militaires, politiques et financiers ; une guerre éternelle avec son cortège toujours plus long de victimes civiles. Il faut savoir arrêter les frais.

Le départ des troupes américaines va rendre au conflit sa vraie dimension qui est locale et régionale. Jusqu’ici, tous les acteurs se positionnaient par rapport aux États-Unis. Désormais, ce n’est plus possible : les Afghans vont devoir régler leurs comptes entre eux et les puissances voisines assurer par elles-mêmes leur sécurité. Aux Chinois, aux Russes, aux Iraniens, aux Indiens et aux Pakistanais d’assumer leurs responsabilités. Ils n’ont pas plus que les Américains d’intérêt à voir l’Afghanistan devenir une base terroriste et l'on peut penser qu’ils seront plus réalistes que les Occidentaux dans leurs attentes vis-à-vis des forces locales. Après tout, la chute de Saïgon n’a eu aucune conséquence majeure en dehors de l’Indochine… Il est loin d’être assuré qu’il en serait différemment si Kaboul tombait.

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Les USA et leur grande armée seul dernier rempart contre l’avancé des talibans vient de tomber par leur retrait prévu que ce soit par TRUMP et maintenant BIDEN qui a entériné celui-ci !

Mais cela remonte plus loin, à la guerre du Vietnam 1963/1975 mais surtout à celle des occidentaux avant avec la guerre d’Indochine 1946/1954 de la FRANCE suivie de celle d’ALGERIE 1954/1962 qui ont subi des revers à consonnances coloniales et indépendances des pays de l’Afrique AOF/AEF pas encore stabilisés du fait du djihadisme de DAESH EI et AL QUAIDA encore actif au MALI et dans les pays du SAHEL africain depuis 2001 et surtout 2013 avec les attentats terroristes islamiques dans le monde, européens et occidentaux toujours actifs !

Les gouvernements américains ont décidé de ne plus faire les gendarmes du monde et ne veulent plus envoyer leurs soldats au moyen orient musulman arabisant la dernière coalition occidentale contre l’EI DAESH avait déjà vu le retrait des anglais, français et autres pays la composant, les Talibans à l’abri au Pakistan grand pays très religieux et dangereux par un islam rigoriste protégé dans leurs zones tribales n’ont fait qu’attendre le bon moment pour reprendre la main en AFGHNISTAN !

Ce qui devrait faire comprendre enfin aux dirigeants occidentaux bienpensant donneurs de leçons comme en France de ne pas se mêler de ce qui ne les regardent pas dans les cultures et religions totalement différentes des nôtres surtout après avoir essayé d’instituer les printemps arabes fiasco retentissant (exemple Lybie /Syrie !)

Jdeclef 15/08/2021 13h28


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