Vaccin
ARNm : la 3e dose en question ?
DÉCRYPTAGE.
La Haute Autorité de santé préconise une dose de rappel chez les personnes de
plus de 65 ans et celles à risque de formes graves de Covid-19.
C’est
décidé. Les plus de 65 ans se verront proposer une troisième dose de
vaccin à ARNm contre le Covid-19. Elle leur sera administrée dans un délai
minimal de six mois suivant l’injection de leur deuxième dose. Lundi
23 août, le ministre de la Santé a déclaré que les injections pourraient
commencer dès septembre. Mais les experts de la Haute Autorité de santé (HAS)
n’avaient pas encore remis officiellement leur avis. Ils viennent de le faire
et, dans leur texte, ils recommandent plutôt d’attendre fin octobre avant de se
lancer. La date n’a pas été choisie au hasard. En effet, elle correspond au
lancement de la campagne de vaccination contre la grippe pour les plus de
65 ans et les personnes atteintes de maladies chroniques.
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis
un avis bien différent en déclarant le 10 août 2021 que, selon
elle, « il n’est pas nécessaire de généraliser l’administration de rappels
après une primo-vaccination complète ». Pour mémoire, en France, c’est le
politique qui s’est d’abord emparé du sujet. Emmanuel Macron a ouvert le bal de
la troisième dose le 12 juillet en déclarant : « Il faudra
vraisemblablement une troisième dose. Pas pour tout le monde tout de suite,
mais en tout cas pour les plus fragiles et les plus âgés » et
« Nous le ferons à partir de la rentrée ».
En Allemagne, le 2 août 2021, c’est la Conférence des
ministres de la santé (GMK) – et pas les comités experts des agences sanitaires
– qui a annoncé être favorable à la mise en place de vaccinations de rappel
contre le Covid-19 à partir de septembre 2021. Aux États-Unis, le 18 août
2021, le gouvernement a dévoilé un plan visant à proposer à partir du
20 septembre une dose de rappel de vaccin anti-Covid-19 à tous les
Américains ayant été vaccinés depuis plus de huit mois afin de contrer la
diffusion du variant Delta. Il envisage de prioriser d’abord les professionnels
de santé. Depuis la mi-août, l’État d’Israël, élève modèle de la vaccination, a
même décidé de proposer cette troisième dose à tous ses citoyens de plus
de 40 ans.
Une décision précipitée ?
Quels sont les arguments scientifiques retenus par les experts en
France et ailleurs ? Sont-ils solides ? Ou s’agit-il d’une décision
précipitée ? « La troisième dose est un sujet difficile »,
prévient le Pr Molimard, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de
Bordeaux. « On a des données immunologiques qui montrent, chez les
personnes vaccinées, une diminution avec le temps du taux d’anticorps
neutralisants contre le virus Sars-CoV-2, poursuit l’expert. Mais l’impact
clinique de cette diminution n’est pas bien connu et on sait également que
l’immunité cellulaire, qui n’est pas mesurée dans ces tests, joue un rôle
important dans la protection contre les formes graves. C’est donc un peu léger
de se baser uniquement sur cela pour se lancer dans une troisième dose. Ce qui
nous manque en France, ce sont les incidences d’infections par tranche d’âge en
fonction de l’ancienneté de la vaccination ». Avec ces données cliniques,
on pourrait avoir une photographie précise et objective de la diminution de la
protection en fonction du temps et selon l’âge des patients. « Les trois
feux verts nécessaires pour commencer à injecter une troisième dose sont une
population vaccinée très majoritairement, des données cliniques qui disent
qu’il faut cette troisième dose et enfin des données de sécurité montrant que
cette troisième dose ne pose pas de problème en termes de balance bénéfice/risque.
Aujourd’hui, on n’y est pas encore. »
Les données des essais menés par les laboratoires pharmaceutiques
sur les effets indésirables d’une troisième dose sont attendues, au mieux, pour
début septembre. Pour de nombreux experts en France, la priorité pour les
prochaines semaines reste donc l’augmentation de la couverture vaccinale, en
particulier dans la classe d’âge des plus de 80 ans, pour laquelle
l’administration de la deuxième dose est encore très insuffisante
(79,9 %) malgré leur grande vulnérabilité face à la maladie.
Bancel :
« Il y aura des variants plus compliqués que le Delta à gérer »
Alors pourquoi la HAS recommande-t-elle de se
lancer dès octobre ? Dans son avant-dernier avis, en date du
15 juillet, elle soulignait que « la pertinence d’une dose
supplémentaire en population générale […] pourrait être établie si une diminution
de la protection contre le Covid-19 dans le temps était mise en évidence (et
pas seulement sur la base d’une baisse du taux d’anticorps), ou si un nouveau
variant “résistant” aux vaccins actuellement disponibles émergeait sur le
territoire ». Or, un peu plus d’un mois plus tard, la situation n’a pas
vraiment changé. La dernière enquête flash de séquençage montre que le
27 juillet 2021, le variant Delta représente 98,1 % des virus
séquencés sur les prélèvements interprétables de l’enquête. Or, la réduction de
l’efficacité de tous les vaccins, en particulier contre ce variant, concerne
« essentiellement les cas d’infection et de formes symptomatiques ».
Si on observe également « une légère baisse d’efficacité sur les formes
graves », la HAS écrit qu’elles « restent globalement bien couvertes
par les vaccins ». Surtout, l’agence insiste sur le fait que « ces
études observationnelles présentent des limites méthodologiques […]. La moindre
efficacité suggérée par certaines études nécessite d’être confirmée par d’autres
études et à plus long terme ».
« Nous sommes dans un entre-deux », reconnaît le Pr
Jean-Daniel Lelièvre, immunologiste, chef de service des maladies infectieuses
à l’hôpital Henri-Mondor à Créteil et expert à la Haute Autorité de santé.
« Notre crainte, c’est que l’efficacité contre les formes graves finisse
également par diminuer. Même si à ce jour, nous n’avons pas encore de données,
c’est une hypothèse qui a pesé dans notre avis. Depuis le début, nous sommes
obligés d’avancer au rythme de la pandémie et d’essayer de prendre de l’avance
sur elle. On a vraisemblablement peu à gagner pour le moment avec cette
troisième dose, mais les choses pourraient changer très vite. Si on se projette
vers la fin de l’année, cette troisième injection pourrait se révéler très
utile contre le variant Delta. »
Coignard
– À quoi sert la Haute Autorité de santé ?
Mais pourquoi ne pas limiter dans un premier
temps cette troisième dose aux plus de 85 ans ? En effet, selon les
données de Santé publique France, ce sont les principales victimes des échecs
vaccinaux observés entre décembre 2020 et le 13 août 2021. L’Agence
du médicament (ANSM) a analysé un échantillon de 479 cas d’échecs
vaccinaux dits « graves » – ayant entraîné une hospitalisation, une
mise en jeu du pronostic vital ou conduit au décès. Résultat, la majorité des
victimes de ces échecs sont des personnes âgées de 85 ans et plus
(52 %). La majorité des décès sont signalés dans cette tranche d’âge
(72 %). Enfin, la présence d’une ou plusieurs comorbidités (facteurs de
risque de Covid-19 grave) est mentionnée dans 66 % des cas, majoritairement
chez des personnes âgées de 85 ans et plus. Sauf qu’en réalité, il
apparaît également que dans 95 % des cas, ces échecs surviennent dans un
délai de moins de cinq mois suivant la vaccination. Ce qui signifie qu’ils ne
sont donc pas dus à une usure de la protection. Ces échecs témoignent plutôt du
fait que chez ces rares personnes, le vaccin n’a pas bien fonctionné dès le
début, comme cela se produit parfois.
Le choix de cibler l’ensemble des plus de 65 ans est surtout
lié à la logistique. La vaccination contre la grippe est une fenêtre de tir
pour permettre d’administrer massivement cette dose supplémentaire. À
noter que, selon la HAS, il n’y a « pas d’argument à ce jour pour
privilégier un vaccin par rapport à l’autre pour la dose de rappel ». Les
deux vaccins à ARNm disponibles, celui de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna,
étant tous les deux très efficaces contre les formes graves de Covid-19, y
compris celles liées au variant Delta. La « mixologie vaccinale »
sera donc possible.
« Le message le plus important, c’est que tout n’est pas
blanc ou noir, insiste le Pr Lelièvre. Il faut être prudent sur nos
recommandations. Et reconnaître que le 24 août, on n’aura pas forcément la
même position que le 24 septembre parce que des données nous arrivent en
permanence. Au final, peut-être que le schéma optimal pour la vaccination sera
de faire trois doses pour tous, une situation proche de ce qu’on fait pour des
vaccins pédiatriques comme l’hépatite B ».
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Car
les indécis antivaccins ou ceux simplement qui ne veulent pas se faire
vacciner, cela ne va pas les convaincre et donnera du grain à moudre pour ceux
qui ne croient pas à l'efficacité de ces vaccins si deux injections ne
suffisent pas, voire même des rappels annuels comme pour la grippe saisonnière
qui pourtant cause 15000 morts pas an !
Ce
vieux scientifique, quand il ouvre la bouche ne sait que faire de la mauvaise
communication et cela n'arrangera pas le président de ne peut être pas de
rendre cette vaccination obligatoire !
Mais
E.MACRON a tenu bon sur le passe sanitaire, mais n’a jamais su choisir ses
collaborateurs scientifiques et autres conseillers politiques divers et montre
bien que nous sommes mal gouvernés par des politiciens médiocres jusqu'au plus
haut de l'état!
En
plus la crise sanitaire est toujours là et peu rebondir à la rentrée des français
comme en 2020 !?
Jdeclef
25/08/2021 17h46
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