Au Maghreb, les métastases du djihad sahélien
LETTRE DU MAGHREB. Le 19 février, le Maroc
a démantelé une cellule de l’État islamique dans neuf villes. Daech, bien
implanté dans le Sahel, commence à viser l’Afrique du Nord.
Par Benoît Delmas
Publié le 23/02/2025 à 12h01
Ce qui se déroule à ciel ouvert dans plusieurs
pays du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger principalement) n'avait pas – selon
les deux organisations djihadistes qui contrôlent une partie du Sahara –
vocation à s'exporter. L'objectif premier reste l'instauration de la loi
islamique à Bamako, Ouagadougou et Niamey. Ce n'est pas encore le cas, mais les
deux groupes qui se disputent cette zone ont grignoté un tiers du territoire du
Mali et du Burkina Faso. Ils font leur lit dans l'effondrement des États, du départ
de l'opération Barkhane et du comportement des mercenaires
d'Africa Corps (ex-Wagner).
Ces deux franchises, l'une de l'État islamique
au Grand Sahara (EIGS), l'autre d'Al-Qaïda, le Groupe de soutien à l'Islam et
aux musulmans, se combattent entre elles tout en se mouvant dans ces grandes
étendues avec l'aisance que donne la connaissance intime du terrain. Le
Sahara n'est pas qu'une inspiration pour écrivains solitaires, c'est une
vertigineuse zone de trafics et de contrebandes. On a longtemps dit et constaté
que ce qui se déroulait dans le Sahel restait au Sahel. Il semblerait que ce ne
soit plus le cas.
Une cellule de l'État islamique démantelée
mi-février au Maroc
Au Maroc, une opération de grande ampleur s'est
déroulée le 19 février à l'aube dans neuf villes, de Tanger tout au nord à
Laâyoune dans le Sahara occidental, en passant par Casablanca, Tamesna,
Azemmour, Fès, Guercif, Oulad Teïma. La DGST (Direction générale de la sécurité
du territoire) et la DGSN (Direction générale de la sécurité nationale) se sont
déployées avec hélicoptères, snipers, policiers pour interpeller simultanément
« douze individus âgés entre 18 et 40 ans ».
Comment
le Maroc gère la menace des cellules terroristes liées à Daech au Sahel
Des explosifs prêts à l'emploi ont été saisis,
dont une cocotte-minute piégée (méthode qui avait dévasté le café Argana sur la
place Djemaa El-Fna à Marrakech le 28 avril 2011, faisant dix-sept
victimes et vingt blessés) et des bonbonnes de gaz farcies de clous et de
produits chimiques. Le lendemain, des armes ont été saisies à Oued Naam, dont
deux kalachnikovs, dix pistolets, des munitions.
En 2015, trois attentats endeuillent la Tunisie
Il faut remonter à la décennie précédente pour
retrouver l'empreinte sanglante de l'État islamique au Maghreb. En 2015,
la jeune démocratie tunisienne fut violemment frappée à trois reprises, dans
des lieux emblématiques : le musée du Bardo (24
morts, 45 blessés), un hôtel touristique à Port El-Kantaoui, Sousse
(39 morts, 39 blessés), un bus de la garde présidentielle dans le
centre de Tunis (12 morts, 20 blessés).
L'État islamique revendiquera l'ensemble des
attentats, un Franco-Tunisien des Buttes-Chaumont dans le 12e
arrondissement de Paris sera identifié comme l'un des commanditaires depuis
Raqqa : Boubaker El Hakim, dit « Abou Mouqatil ». Il sera tué en
Syrie en décembre 2016, sa voiture étant pulvérisée par un drone
américain.
Olivier
Dubois : « Si j'avais été capturé par Daech, je ne serais plus là
aujourd'hui »
Du 7 au 9 mars 2016, un Fort
Alamo islamiste se déroulera à Ben Guerdane, au sud de la Tunisie, à la lisière
de la Libye. Durant trois jours et deux nuits, de terribles combats
opposeront des dizaines de combattants de Daech venus de Libye aux forces
armées tunisiennes. Treize sécuritaires seront tués ainsi que quarante-six
terroristes. Le carnage provoquera une réplique antiterroriste de nombreux
pays.
Daech, ne connaissant plus de frontières,
voulait déstabiliser politiquement et économiquement la Tunisie en ruinant le
secteur crucial du tourisme, et envisageait très sérieusement la création d'un
califat. Cette époque de violence et de sang semble si lointaine alors qu'elle
est si proche. Et le coup de filet mené au Maroc résonne comme une alerte pour
les opinions publiques.
Gaza, Sahel et Sahara occidental, les
carburants du djihad
S'il s'avère que l'EIGS est à l'origine des
projets d'attentats qui devaient viser des sites officiels marocains et
occidentaux, ce serait officiellement un tournant dans la région. Le conflit
sahélien s'inviterait au Maghreb, sur la rive sud de la Méditerranée,
prospérant sur de multiples causes : guerre à Gaza, plan américain
pour déplacer les Palestiniens hors de Palestine, liens entre le Maroc et
Israël depuis décembre 2020, Sahara occidental… Le Royaume a connu deux
faits terroristes majeurs au XXIe siècle : les cinq
attentats-suicides menés à Casablanca le 16 mai 2003 (41 morts)
et celui qui dévastait l'Argana en 2011.
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Rabat a mis au
point plusieurs outils institutionnels pour combattre les racines du
djihadisme : de la formation d'imams pour l'Afrique de l'Ouest pour
contrer les prêcheurs de haine en passant par un centre de
déradicalisation. Ses services de renseignement sont affûtés, ils sont à
l'origine de cette dernière vague d'arrestations.
Avec le Sahara occidental
(dont la superficie est supérieure à celle de l'Italie), le pays se trouve aux
carrefours du Sahel. Ce qui est un atout économique (les projets pour devenir
la « porte d'entrée de l'Afrique de l'Ouest ») est également une
difficulté sécuritaire dans une région où l'hydre djihadiste ne connaît pas de
limites.
Depuis la fin de cette guerre d’ALGERIE inutile
et notre décolonisation Africaine nous avons importé chez nous ce MAGREBH
islamique qui nous déteste pourtant devenu indépendant et cette immigration
africaine et nord-africaine et comme nos dirigeants passés et présents depuis
que cette Veme république existe de + 66
ans et comme hélas nous sommes mal gouverné et mal protégé car en plus notre dernier président avec « sa
macronie fantôme » que nos concitoyens en plus ont réélu et donc encore en
place est d’une inutilité remarquable consommé jusqu’en 2027 puisque l’on n’a pas
été capable de s’en séparer !?
Et lui peut-être à cause qu’il était trop jeune
en 1962 lors de ces évènements comme on les appelaient hypocritement avant de les
nommer en guerre d’ALGERIE ?!
Mais cela n’explique pas l’incompétence de tous
ces présidents passés et présents car choisis élus et réélus par les Français
lambda depuis + de 63 ans car nous sommes soi-disant dans un des pays le plus démocratiques
du monde mais avec des citoyens qui semble-t-il n’ont plus d’amour propre
devenu hyper individualistes partisan de leur chacun pour soi personnel ou ayant
perdu un minimum d’éducation pour ceux qui en ont une encore ?!
Notre pays n’est plus en sécurité correcte car
c’est la réalité d’un risque présent qui frappe à l’aveugle car chez nous
à croire que la démocratie dont on se sert mal c’est de laisser tout faire sans garde-fou
!?
Jdeclef 23/02/2025 14h59
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