Pourquoi la notion « d’extrême
centre » est dangereuse
Cette expression, qui efface les spécificités
de l’extrême droite et de l’extrême gauche, renvoie aussi à une pratique
autoritaire du pouvoir. Exploration d’un concept polémique.
Par Kévin Badeau
Vous connaissez déjà l'extrême droite et
l'extrême gauche, mais avez-vous déjà entendu parler de « l'extrême
centre » ? Ce terme, de plus en plus répandu, s'est fait
connaître du grand public le 18 avril 2022, dans le cadre
de la campagne pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Emmanuel
Macron, en course pour un second mandat, observait que les trois quarts des
électeurs s'étaient exprimés pour trois projets : « Un projet
d'extrême droite. […] Un projet d'extrême gauche. […] Un projet d'extrême centre,
si on veut qualifier le mien dans le champ central. »
Près de trois ans plus tard, la cartographie de l'Assemblée nationale post-dissolution est
peu ou prou de la même teneur. Un bloc « d'extrême droite » (Le RN et
ses alliés) ; un autre, « d'extrême gauche » (LFI, PC,
écolos…) ; et un bloc « d'extrême centre », donc, dans lequel
sont rangés tous ceux qui n'appartiennent à aucun des deux extrêmes
historiques.
Cette expression, certes utile pour décrire
l'état actuel du champ politique français, constitue une notion pour le moins
périlleuse. Elle revient à banaliser un terme connoté, celui d'extrême,
qui, en désignant aussi le centre, deviendrait tout à fait raisonnable.
Plus préoccupant encore, elle réduit le débat politique à une opposition entre
des extrêmes, ce qui revient à effacer leurs distinctions fondamentales et
spécificités idéologiques. Puisque tout se vaut, pourquoi préférer l'extrême
centre macroniste à La France insoumise et au Rassemblement national, désignés
à tort ou à raison comme des partis respectivement d'extrême gauche et
d'extrême droite ?
Des notions sans équivalence
Ces notions n'ont pourtant que peu
d'équivalences et, pour mieux les cerner, un petit détour lexical s'impose.
Celle d'extrême gauche est peut-être la plus solidement définie. L'historien
Aurélien Dubuisson, coauteur de L'Extrême Gauche en France (Presses
universitaires Blaise-Pascal, 2019), a récemment insisté sur sa dimension
« archipélagique » : qui regroupe les mouvements trotskistes,
anarchistes, antifascistes et qui assume une certaine forme de violence
politique. Il ajoute la « gauche alternative » et ses nouvelles
logiques de mobilisation, comme le féminisme ou l'écologie.
« La
gauche identitaire est en train de l'emporter sur la gauche
traditionnelle »
L'extrême droite, plus nébuleuse, est souvent
associée au rejet obtus de l'immigration, à un projet autoritaire parfois
violent et développe une rhétorique antisystème. Dans ses travaux, Jean-Yves
Camus, spécialiste de l'extrême droite, identifie une vision commune aux
mouvements qui la composent, à savoir l'organicisme. Selon le politologue, elle
se nourrit de l'idée selon laquelle la société fonctionne comme un être vivant,
dont la base serait l'ethnie, la nationalité ou la race. Comme il l'écrit dans La Revue des deux mondes en 2022,
« cet organicisme implique le rejet de l'universalisme issu de la
philosophie des Lumières au bénéfice de l'autophilie (la valorisation du
“nous”) et de l'altérophobie ».
À la lumière de ces définitions, l'expression
associant le qualificatif extrême à centre apparait pour
le moins antinomique. Même si on élargit son spectre jusqu'aux confins de son
territoire politique, à savoir la droite conservatrice et les socialistes,
le centre occupe une place intermédiaire qui a pour fonction de rassembler
autour du raisonnable. Il est en principe associé au compromis, comme l'a
marketé Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle
de 2017 avec son fameux « en même temps ». Son essence
profonde est celle d'un courant modéré, soit l'antithèse de l'extrême droite et
l'extrême gauche. Pas de quoi recourir à un gros mot…
Un courant teinté d'autoritarisme
L'exploration de ce concept prend cependant une
tournure beaucoup plus inquiétante si l'on décide de s'accorder sur la
définition développée par l'historien Pierre Serna. Selon l'auteur
de L'Extrême Centre ou le Poison français. 1789-2019 (Champ
Vallon, 2019), l'extrême centre se caractérise par son
« girouettisme ». Ses représentants basculeraient d'une position
à l'autre – plus à droite ou plus gauche – par opportunisme politique, tout en
diabolisation les oppositions, obligées de se radicaliser pour exister. Une
définition qui résonne avec la situation politique actuelle.
À Découvrir
La pratique du pouvoir par Emmanuel Macron,
assurément verticale, n'a bien sûr rien à voir avec celle
des thermidoriens. Il reste que l'extrême centre serait teinté d'autoritarisme. Est-ce à cette
définition que se référait en 2022 le candidat Macron quand il
qualifiait son espace politique ?
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C’est plus facile que de dire totalitaire ou dictature de toute façon MACRON s’en fiche il est indéboulonnable jusqu’en 2027 !?
Car inéligible de par notre constitution de
cette Veme république obsolète usée qui ne profite qu’a ce genre de personnage
inutile fat qui ne pense qu’à lui comme un monarque sans couronne de l’ancien
régime qui nous colle aux pieds comme un vieux chewing-gum usagé !?
Les FRANÇAIS sont des mauvais électeurs ne sachant
plus voter ni choisir leurs dirigeants n’ont qu’à s’en mordre les doigts puisqu’ils
n’ont pas été capables de s’en séparer car ils sont plus nuls que lui çà c’est
la réalité !?
En plus çà donne du grain à moudre aux médias
divers seuls bénéficiaires donc je le répète on a ce que l’on mérite dans notre
pays si démocratique mais piégeur !?
Moi ma vie de vieux Français qui a voyagé de
par le monde et donc a pu comparer ailleurs et qui a connu tous nos présidents
et gouvernements de cette VEME REPUBLIQUE ma vie est derrière moi !?
PAUVRE France !?
Jdeclef21/01/2025 15h54
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