Faut-il brûler « Les
Valseuses » ?
Le débat ne s’éteint pas : « Les
Valseuses » sont-elles un film, un phénomène de société des
années 1970 ou une œuvre sulfureuse qui banalise la culture du viol ?
Éléments de réponse.
Par Marc Godin
Publié le 16/02/2025 à 07h30
« Éric Zemmour a écrit dans un de ses
bouquins que le déclin culturel de la France a commencé par Les
Valseuses. J'en suis encore plus fier que de mon oscar ! » déclarait,
il y a trois ans, Bertrand Blier dans un bel éclat de rire. Après une
longue maladie, Bertrand
Blier est mort à 85 ans, le 20 janvier dernier. Scénariste,
dialoguiste, metteur en scène de 18 films, il a marqué de son
empreinte le cinéma français des années 1970-1980 qu'il a secoué à grands coups
de transgressions, de répliques anthologiques et d'humour vache.
Pourtant, malgré (ou à cause) des Valseuses,
de Calmos ou de Tenue de soirée, malgré le succès
critique, public, les César, l'oscar pour Préparez vos mouchoirs,
plusieurs journalistes se sont bouché le nez dans leurs nécrologies et des
féministes ont vivement dénoncé la « misogynie » de Blier.
L'objet du scandale étant principalement Les Valseuses, un
véritable phénomène de société qui a fait souffler un ton radicalement nouveau
sur la France en mars 1974, trois mois avant la
sortie d'Emmanuelle.
« Des mecs avec la main à la
braguette »
Au début des années 1970, Bertrand Blier
a déjà réalisé un documentaire et un long-métrage avec son père, Bernard,
Si j'étais un espion (« Je me suis formidablement planté »).
Après sa collaboration avec Georges Lautner, il commence à écrire Les Valseuses sous
la forme d'un roman, parce qu'il était de « mauvaise humeur, chômeur et
désespéré. » D'abord conçu comme une Série noire, le récit suit la
cavale effrénée de deux loubards et d'une shampouineuse, en rébellion
contre l'ordre établi et les bonnes mœurs. Une histoire déconnante dans un
paysage cinématographique français plus que corseté.
« C'était sinistre, heureusement qu'on est
arrivés pour mettre un peu d'ambiance, assurait Blier. Il y avait Sautet,
Truffaut, mais il n'y avait pas beaucoup de voyous. Les Valseuses sont
une histoire de voyous, des mecs avec la main à la braguette qui font des
conneries, et des films comme ça, il n'y en avait pas. » L'équipe
technique est constituée de jeunes talents, notamment Bruno Nuytten à la
photographie, et pour les rôles principaux, Gérard Depardieu, Patrick Dewaere,
Miou-Miou et dans des rôles secondaires, Jeanne Moreau, Brigitte Fossey ou
Isabelle Huppert.
« Depardieu-Dewaere, c'était une évidence,
avait déclaré Blier. Personne ne jouait comme eux, ou peut-être Belmondo,
dans les années 1960. Les réunir, ç'a été le grand truc. Quand on tourne
un film avec des acteurs comme ça, on n'est pas malheureux… »
À sa sortie, Les Valseuses suscitent
la controverse. Un conseiller ministériel demande son interdiction totale, mais
le film est finalement interdit aux moins de 18 ans. « Ç'a été
un véritable triomphe, nous avait déclaré son producteur, Paul Claudon, mort en
2002. Il est resté sept mois en exclusivité. Nous avons
fait 1 million d'entrées à Paris, 5 millions en France.
Moi, j'espérais juste rentrer dans mes frais ! »
Quand
Depardieu et Dewaere massacraient le tournage des « Valseuses »
Malgré le succès, une partie de la critique se
déchaîne et les journalistes d'Écran ou de La Croix parlent
de film « nazi », tandis que Le Point évoque
une « savoureuse bouffée d'impertinence. » Les féministes entrent
elles aussi dans la danse et manifestent devant les salles de cinéma avec des
pancartes « N'allez pas voir cette merde ». Ambiance…
Le film propulse Blier, Depardieu, Dewaere,
Miou-Miou au firmament. Le public, lui, jubile devant les aventures
irrévérencieuses de ces nouveaux Pieds nickelés, délire de paillardise et de
vulgarité. Pour son producteur, le succès tient à plusieurs éléments.
« C'est un film en liberté, un peu anar, bourré de répliques drôles,
assassines et maintenant cultes. Les Valseuses ont chamboulé
le cinéma et la France de Giscard d'Estaing. Le plus fort du film, c'est ce
qu'il montrait : la liberté d'être, tout simplement, la manière de
concevoir l'existence sans convention et sans contrainte. À sa sortie, Robert
Enrico et des copains réalisateurs m'ont dit : “Oh, c'est fini, on ne
parlera plus de la même manière dans le cinéma français.” Et ils avaient
raison. Dans les deux ou trois ans qui ont suivi, le ton des scénarios français
s'est radicalement transformé. »
Les Valseuses en
2025
Cinquante et un ans plus tard, que reste-t-il
des Valseuses ? Ce road movie a été un
miroir de son temps, capturant les aspirations et les frustrations d'une
jeunesse en rupture avec les valeurs conservatrices. Ce portrait d'une
génération révoltée explique en partie son succès populaire et sa résonance
durable. De plus, en rompant avec les tabous et en inventant une langue,
Bertrand Blier a été un catalyseur pour le renouveau du cinéma français,
donnant un coup de vieux au « cinéma de papa » et à la Nouvelle
Vague, inspirant une nouvelle génération de cinéastes (jusqu'à Gaspar Noé) à
aborder des thèmes et des styles jusque-là inexplorés.
Depuis, deux actrices du film ont exprimé des
réserves. Brigitte Fossey évoque une scène qu'elle ne peut plus regarder
et parle d'« agression ». Et Miou-Miou mentionne des moments
« humiliants ». Des féministes vomissent le film (mais pas le
livre ?), à l'image d'Emmanuelle Dancourt, présidente de l'association
MeTooMédia, qui affirme sur BFM ne pas l'avoir vu mais y voit quand même une
validation de la culture du viol.
Dans
la tourmente, la Cinémathèque française annule sa projection du
« Dernier Tango à Paris »
À ces critiques, on peut rétorquer que Blier
montre deux voyous, deux crétins congénitaux, que leurs actes ne sont jamais
glorifiés, même si, vu le talent du duo Depardieu/Dewaere, on ne peut jamais
les détester (comme avec le personnage d'Alex dans Orange mécanique).
Les héros de Blier sont obsédés par le sexe, insatiables, et Depardieu, en
manque, finit par violer son compagnon (qui hurle : « Je suis
humilié. Partout où je vais, j'me fais enculer. »).
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Mais ce n'est
pas parce que Bertrand Blier décrit des mâles débiles et violeurs que son
cinéma encourage ou banalise le viol. Le metteur en scène caricature son époque
en pleine révolution sexuelle, avec des hommes menacés d'impuissance, des
« tracassés du périnée » à côté de la plaque, incapables de faire
jouir ou de rendre heureuses les femmes. Est-il pertinent d'étudier l'œuvre de
Blier sous l'angle du bon goût, de la misogynie ou de la morale ? Rien
n'est moins certain.
Brillamment écrites, jouées et
mises en scène, Les Valseuses (déjà, ce titre !) sont
avant tout une farce provocatrice, un doigt d'honneur, une caricature
outrancière destinée à choquer, avec ses dialogues crus et son esprit
subversif. Et ça marche ! Les Valseuses faisaient débat
en 1974 et pose question en 2025. N'est-ce pas là le signe de sa
pertinence ?
Cet un film qui a eu beaucoup de succès mérités
mais maintenant hélas avec nos gouvernements de tous bords dirigeants et
politiciens le tout aidé par des médias hypocrites inféodés indirectement au
pouvoir en place cela choque « les faux jetons » !?
Alors que la FRANCE est soi-disant libre mais ce
qui n’est pas totalement respectée dans un pays qu’on dit un des plus libres du
monde et quand on voit ce qu’est devenu par exemple dans ses attitudes déjantées
Depardieu un des acteurs vedette de ce film !?
Et aussi de la faute des Français bienpensant
hypocrites qui critiquent ou ne disent rien par peur de déplaire et là on peut
faire hélas un parallèle avec cette Affaire BETHARRAM une institution
Notre-Dame de Bétharram qui est un collège-lycée catholique français fondé
en 1837 à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) concernant le 1er
ministre Mr BAYROU c’est son droit semble d'une dévotion étroite et excessive :
car indirectement cet établissement scolaire (d’enseignement pseudo religieux
libre comme il y en a d’autres en FRANCE ) fréquentés par ses enfants scolarisés
et sa aussi femme enseignante dans celui-ci n’ayant soit-disant pas
connaissance des faits relatés et lui niant cela mais malgré semblant connus
donc assez gênant voir même graves !?
Chacun peut penser ce qu’il veut mais néanmoins
dans notre France actuelle on régresse chaque jour avec des histoires ou scandales
divers de tout ordres touchant indirectement nos politiciens et dirigeants ou
élus de tous bords !?
Et là il ne s’agit pas du président mais du 1er
ministre de la France donc il ne faut plus s’étonner que des majorités de Français
de tous bords s’en désintéressent de ces politiques et votent si mal car ne sachant
plus qui choisir cultivant « leur chacun pour soi faux jeton » dans
notre pauvre France !?
Jdeclef 16/02/2025 15h12
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