Le drapeau du groupe HTC flotte dans le
centre-ville d'Idlib, le 19 décembre 2024. © Adrien Vautier / Le Pictorium
/ ADRIEN
Racha a 22 ans, de longs cheveux
noirs qui tombent en cascade sur ses épaules, et de grands yeux noirs qui
pétillent, et Chadi, 25 ans, sont attablés côte à côte dans un
café du centre-ville de Damas, devant un verre de gin tonic. Les deux jeunes
Syriens profitent d'un instant de liberté. Chadi effleure la main de
Racha. Mais la jeune femme reste sur ses gardes.
Car depuis le 8 décembre et le
changement de régime à Damas, la population, libérée de la tyrannie des
Assad, fait face à une forme de pression de la part des groupes rebelles
islamistes qui ont pris le pouvoir. Racha, qui vient d'une famille musulmane
sunnite, et vit chez ses parents dans un quartier conservateur de la Ghouta,
dans la banlieue de Damas, se décrit comme une jeune fille « qui aime
sortir avec ses amis, danser et écouter de la musique », mais qui,
aujourd'hui, n'ose plus trop le faire.
« Mon quartier est tenu par les
combattants de Jaish Al-Islam [un groupe salafiste radical proche de l'Arabie
saoudite, NDLR]. Ils ont établi des check-points et contrôlent la population.
Ils interdisent aux femmes de sortir les cheveux découverts, c'est pour cela
que je sors avec ce manteau qui a une grande capuche », montre-t-elle.
« Et les enlèvements se sont multipliés sans que l'on sache qui en est
responsable. »
« La
priorité en Syrie est la paix et le contrôle des armes »Racha
reste traumatisée par l'histoire de Hala, l'une de ses amies du même âge. Cette
dernière s'est fait attraper par les miliciens de Jaish Al-Islam alors qu'elle
embrassait un garçon dans une voiture. Les deux amoureux ont été arrêtés
et accusés de relations « illégitimes ». L'un et l'autre ont été
condamnés sur le champ à un châtiment corporel : 40 coups de
bâton. « Personne n'a osé aller se plaindre à la police du quartier, qui
est tenue par les hommes de Hayat Tahrir al-Cham [HTC, NDLR]. » À cause
aussi de la pression sociale et familiale, chacun à préféré taire cet incident.
Cette histoire ne freine par les ardeurs de
Chadi, qui fait les yeux doux à sa belle et voudrait l'emmener poursuivre la
soirée dans un lieu plus intime. « Pour toi, je serais prêt à
recevoir 80 coups de bâton », sourit-il. La jeune femme ne se
démonte pas. « Désolée, mais je ne me ferai pas battre pour coucher avec
toi. » « Putain de liberté ! s'écrie Chadi. On a gagné plus
de liberté politique, mais maintenant on a peur d'être comme on est, on finit
par se censurer. Nous voulons être libres. Libres de boire de l'alcool, de
fumer dans la rue, d'aller voir des prostituées ou des travestis si on en a
envie… »
Le règne de la charia
Événement isolé ou mise en place progressive
d'un nouvel ordre islamiste, sous le règne de la charia ? Quelques
exemples ne font pas encore une règle. La loi islamique, qui était l'une des
sources secondaires du droit syrien instauré par le régime baasiste, n'a pas
été officiellement appliquée ni invoquée par les nouveaux dirigeants. Mais
l'inquiétude est omniprésente. « Nous n'avons pas mis à terre une
dictature pour en trouver une autre », s'insurge Chadi.
À Idlib, laboratoire de la
nouvelle SyrieLe gouvernement
de transition syrien, dominé par les anciens djihadistes de HTC, s'est
pourtant voulu rassurant depuis son entrée en fonction, affirmant qu'il
respecterait toutes les communautés ethniques et religieuses et leurs
traditions, tous les modes de vie qui coexistent au sein de la société
syrienne. Mais dans l'incertitude de l'après-régime Assad où un nouveau modèle
de société reste à construire, les islamistes s'appuient sur les règles
strictes qu'ils avaient mises en place dans la poche d'Idlib avec le
gouvernement de salut national depuis 2017.
Des tribunaux islamiques sous l'autorité de
groupes armés locaux rendent déjà des jugements dans plusieurs provinces du
pays, et y appliquent des préceptes coraniques. Le ministère de l'Intérieur,
qui recrute des milliers de volontaires dans les grandes villes pour garnir les
rangs de la police, s'appuie lui aussi sur la charia dans les formations qu'il
dispense, comme l'a révélé l'agence Reuters en janvier. Les formulaires de
recrutement incluent des questions sur les croyances religieuses et s'assurent
de la « moralité » des futurs policiers. « Beaucoup de
Syriens trouveront cela problématique, juge le chercheur Aron Lund, spécialiste
de la Syrie au Century International. Pas seulement les minorités, mais aussi
beaucoup de musulmans sunnites, dans des villes comme Damas et Alep, où vous
avez une grande partie de la population, sécularisée, qui ne veut pas de la loi
religieuse. »
Whisky, prostituées et miliciens islamistes
Le profil
du ministre de la Justice, Shadi al-Waisi, inquiète particulièrement. En
janvier, deux vidéos ont émergé sur les réseaux sociaux et montrent cet ancien
juge chariatique à Idlib, supervisant l'exécution à mort de deux
femmes accusées de prostitution. En niqab, elles sont tuées d'une balle
dans la tête, en pleine rue. Des pratiques qui appartiennent au passé, jurent
les nouveaux dirigeants syriens.
Ironie de l'histoire, Shadi al-Waisi réside
aujourd'hui dans un hôtel de la capitale syrienne dans lequel se croisent des
miliciens salafistes, mais aussi des prostituées et leurs clients. Dans le même
quartier, plusieurs discothèques sont réputées pour être des lieux de
prostitution bien connus des Damascènes. L'entrée de l'une d'elles est gardée
par cinq cerbères, on accède ensuite à un sous-sol enfumé où résonne la voix
d'une chanteuse, engoncée dans une robe trop petite pour sa poitrine généreuse.
Autour d'une table garnie de bouteilles de whisky et de narguilés, un Syrien,
résidant en Arabie saoudite, a invité des prostituées, mais aussi un milicien
de HTC…
« En
Syrie, le “bureau de la première dame” rackettait les commerçants »Pour
le moment, la Syrie reste dans un entre-deux, une zone grise où rien n'est
interdit mais où la liberté est sous surveillance. La vente et la consommation
d'alcool sont un autre marqueur de l'atmosphère de méfiance qui s'est
installée. Officiellement, les règles n'ont pas changé et la consommation
d'alcool reste permise. Ahmad, propriétaire de boutiques d'alcool, n'a reçu
aucun ordre de la part des nouveaux maîtres du pays. Mais insidieusement, la
pression se renforce.
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre « Il y a
beaucoup de stress, j'ai peur de perdre mes commerces, dit cet homme d'une
quarantaine d'années qui gère trois boutiques à Damas. Au milieu de ses caisses
de whisky et d'arak, il explique avoir déjà subi la destruction d'un magasin,
dans le quartier de Mezze, et avoir reçu des pressions pour en fermer un autre,
dans celui de Barzeh, au nord. « Des hommes masqués sont venus à bord
d'une voiture sans plaque d'immatriculation. Ce sont probablement des actes
individuels. Ici dans ma boutique du centre-ville, je suis moins
inquiet », témoigne-t-il. Comme beaucoup de ses collègues du centre-ville,
il a tout de même attendu plusieurs semaines après la prise de pouvoir de HTC
avant de rouvrir son rideau de fer. « Je n'ai pas travaillé pendant un
mois, on ne savait pas ce qui allait se passer. »
Ses cartons de boissons alcoolisées portent le
sceau de la compagnie Al-Mera, qui opérait dans l'ombre des anciens dirigeants
du régime Assad. Cette dernière était alors l'importateur officiel et unique
pour toute la Syrie. Mais depuis le 8 décembre, toute importation de
vin ou de spiritueux est stoppée. « Heureusement, j'avais pas mal de
stock. Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a aucune règle de fixée. Et personne n'ose
demander », souligne Ahmad. Alors que le gouvernement de transition a
massivement augmenté les taxes sur les produits importés, aucune mesure n'a été
annoncée sur ce type de produit. Les documents des douanes syriennes n'en font
pas mention. « Je suis pourtant prêt à payer des taxes. Sinon, on devra
passer par la contrebande depuis le Liban. »
Il faut arrêter de rêver comme fait notre petit
président MACRON grand bavard donneur de leçons bienpensant hypocrite qu’il
veut donner à tout le monde il ferait mieux déjà de mieux gouverner et protéger
notre France touchée déjà par une immigration importante islamiste depuis que cette
Veme république existe et surtout après la fin de la guerre d’ALGERIE !?
Algérie pays qui d’ailleurs nous déteste comme
ce Maghreb toujours depuis 1962 : Tunisie et Maroc et ses indépendances tout
comme la décolonisation de l’AFRIQUE occidentale française !?
Par notre histoire ancestrale les huit
guerres civiles d'origine religieuse qui se sont succédé dans le royaume de
France de 1562 à 1598, opposant partisans du catholicisme et partisans du
protestantisme (les « huguenots ») dans des opérations militaires pouvant
aller jusqu'à la bataille rangée nous aussi en France on a eu nos guerres
de religions :
Croyant que l’on change les mentalités d’un pays
dictatorial rigide en pseudo démocratie du jour au lendemain comme chez nous notre
pays très libre ainsi que pour l’EUROPE UNIE surtout quand il y a des facteurs religieux
islamiques qui veulent reprendre ce pouvoir totalitaire laissé par BACHAR EL
ASSAD car cet islam revenu en SYRIE est intolérant on le voit bien dans certains
pays arabisants connus comme l’AFGHANISTAN par exemple qui s’est refermé après
son indépendance comme une huitre avec son islam rigoriste ce qui est épouvantable
pour le peuple et surtout les femmes on en a des exemples chaque jour !?
Une partie de cet islam rigoriste est vraiment
dangereux car ces religions à tendance musulmanes abêtissent quand elles
deviennent extrémistes non encadrées voir même comme en 2015 chez nous avec des
attentats devenus périodiques toujours présents là pour terroriser les peuples
ou abêtir une partie de la population !?
Mais actuellement on a aussi l’anti sémitisme judéo
chrétien qui gagne du terrain avec l’anti juif !?
Donc que notre président MACRON arrête de faire
le moraliste au lieu de bavarder pour ne rien dire d’utile car le mysticisme
religieux est une plaie insidieuse car la France est bien touchée par cela !?
Jdeclef 09/02/2025 15h05
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