« On est écartelés entre le PS et
LFI » : les Verts au défi d’exister
LA LETTRE DU PALAIS. Alors que les épisodes de
tensions n’en finissent plus au sein du NFP, les Écologistes sont contraints de
jouer le rôle de médiateur. Au risque de devenir invisibles…
Par Hadrien Brachet et Vincent
Jaouen
Publié le 21/02/2025 à 06h30
Comme un saut hors du temps. Le
29 janvier, alors que socialistes et Insoumis se déchirent à propos de la
censure du gouvernement Bayrou, Lucie
Castets anime des « vœux de la victoire » dans une guinguette
branchée de Pantin. Autour de la candidate estivale à Matignon, une série
de figures du Nouveau Front populaire (NFP) défilent sur scène pour tenter de
maintenir en vie une union de la gauche bien mal en point. Acrobatique.
Ce soir-là, Marine Tondelier, sa fameuse veste
verte sur les épaules, l'emporte à l'applaudimètre. Dans son style direct, elle
fait mine de s'interroger : « Je ne comprends pas pourquoi certains
mettent autant d'énergie à taper sur leurs partenaires de gauche. »
Depuis la dissolution, la patronne des Écologistes adore revêtir le costume de
grande conciliatrice. Pas plus tard que ce lundi 17 février, là voici qui
brandissait à nouveau le drapeau blanc sur France Inter : « Je dis à
tout le monde : attention ! Si vous pensez qu'on a le luxe de la
division, les Écologistes ne sont pas d'accord avec vous. » Depuis le
renversement de Michel Barnier, les écolos se sont mués en véritables Casques
bleus de l'union.
Niche parlementaire
Pour autant, ce jeudi 20 février, les
troupes vertes ont voulu rappeler qu'elles existaient au-delà de ce rôle. Lors
de leur niche parlementaire, une journée dédiée aux propositions du groupe,
elles ont cherché à remettre sur la table leurs priorités programmatiques.
Interdiction des polluants éternels (PFAS), taxation des plus riches, captage
de l'eau et sécurité alimentaire, etc., sept textes ont été proposés.
« Cette journée écologiste a été un moment d'affirmation pour nous »,
confiait en amont Cyrielle Chatelain, la cheffe du groupe à l'Assemblée.
Car face aux deux géants du NFP, Insoumis
et socialistes, il est peu de dire que les Verts font pâle figure. Bien souvent
réduits à commenter chaque sortie des uns et des autres, les écolos sont de
facto enfermés dans une logique de médiation au sein de l'union. Le climat se
tend après la
non-censure des socialistes ? 36 élus du groupe Écologiste
et Social mettent en garde via une tribune dans Mediapart : « Laisser
le vote de la censure nous diviser serait une erreur fatale. » Les
Insoumis proposent des réunions NFP sans le PS ? Cyrielle Chatelain
réplique : ce « n'est pas une option ». Un visuel des Insoumis
dépeignant le PS en allié du RN et de la macronie ? Communiqué pour
appeler au calme des écolos et des communistes. « C'est de notre part que
la démarche d'union est la plus sincère », jure un poids lourd écolo.
Censure du
gouvernement : le subterfuge des socialistes
Casques bleus de leur plein gré ou Casques
bleus malgré eux ? Les Écologistes eux-mêmes semblent hésiter sur la
réponse. « C'est le rôle dans lequel on se trouve aujourd'hui, mais je ne
sais pas si on veut être dans celui-ci », déplore un cadre du parti
lorsqu'un autre député explique « notre groupe à l'Assemblée est lui-même
composé de plusieurs formations [notamment des membres du mouvement
Génération•s et des ex-Insoumis rassemblés dans L'Après, NDLR], on a dans notre
ADN cette volonté d'union ».
À la recherche du maintien de l'union,
plusieurs parlementaires écolos demandent d'ailleurs de ne pas dramatiser les
tensions entre chefs de parti. « Dire que les gens ne se parlent pas entre
eux, c'est faux, à l'Assemblée on échange chaque jour en commission, dans
l'hémicycle ou à la buvette », souffle Steevy
Gustave, député de l'Essonne. « Hormis une histoire de curseur,
on est tous à gauche », abonde un autre.
Dans un coin de l'esprit, chacun comprend très
bien les écueils que représenterait une division de la gauche en 2027. Le fait
d'avoir plusieurs candidats sur la ligne de départ signifierait une défaite
scellée d'avance, pensent plusieurs élus. « Ni la stratégie du PS ni
celle des Insoumis ne peuvent garantir une victoire. Si on n'est pas ensemble,
on ne peut pas gagner », s'inquiète Sébastien Peytavie, député de
Dordogne.
Face à ce constat, les écolos appellent à un
sursaut. Dans leurs rangs, certains veulent reprendre la main en passant des
mots aux actes. « Dire l'union sans proposer quelque chose derrière est
assez faible », pense Sandrine Rousseau, députée de Paris qui plaide pour
remettre en place des espaces de rencontres et de débats. « On a renoncé à
une forme de discussion. Or, on a un intérêt à avoir un récit commun. »
Un positionnement risqué
En interne, certains ne manquent cependant pas
de pointer les limites du rôle de Casques bleus ou d'arbitres. Leur
crainte : qu'en se focalisant sur la question de l'union, les écolos
soient invisibilisés, réduits au rôle de « trait d'union » entre le
PS et LFI. Et leurs propositions programmatiques condamnées à l'oubli.
« Tout le monde devrait être réveillé par l'électrochoc
de l'élection de Donald Trump… Et on ne fait que parler des
alliances », s'est inquiétée l'eurodéputée Karima Delli sur
France 3 au moment d'annoncer sa candidature au congrès écologiste
qui doit se tenir en avril. « Nous ne devons pas perdre de vue pourquoi
nous faisons tout cela, nous sommes face à un risque climatique et une vague
d'extrême droite », concède un cadre écologiste cité plus haut.
À moins qu'en jouant à pleine vitesse la carte
de l'union, les Écologistes n'aient aussi des arrière-pensées plus
prosaïques ? « Tout cela est tactique, juge un stratège. Sur le plan
idéologique, les écologistes sont écartelés entre le PS et LFI et Marine
Tondelier sait que l'unité du parti est liée à l'union. Si on se rapproche du
PS, une partie des
troupes proches de Mélenchon va exploser et vice-versa. Donc, on ne choisit
pas. » Sans compter que le NFP a miraculeusement redonné des couleurs aux
écolos après le quasi-accident industriel des européennes – la liste de Marie
Toussaint a obtenu à peine 5,5 %. « Le résultat des européennes a
duré 45 minutes, c'est moche pour Glucksmann, c'est bien pour
nous », rit jaune une figure des écologistes.
« La
gauche identitaire est en train de l'emporter sur la gauche
traditionnelle »
Grâce à l'union et à l'arrivée dans leurs rangs
des Insoumis purgés, le groupe des Verts a même grossi à l'issue des
législatives. Un petit miracle… alors même que, ironie du sort, les Écologistes
avaient à l'inverse décliné toute idée de liste commune aux européennes.
« Un coup, on fait l'union, un coup, on ne fait pas l'union, un coup, on
va à droite, un coup, à gauche, soupire une écolo. À un moment, il faut
avoir une constance. On est allés au bout du “en même temps” écologiste. »
Des sujets qui pourraient animer le prochain
congrès, en avril, pour lequel trois candidats (Karima Delli, Harmonie
Lecerf Meunier et Florentin Letissier) se sont déclarés face à Marine
Tondelier. De l'aveu de beaucoup, la patronne actuelle devrait sans trop de
surprises être reconduite à la tête de la formation, mais certains espèrent que
la séquence sera au moins l'occasion d'un débat sur la ligne du parti.
« Nous devons réfléchir à la stratégie
pour les trois ans à venir », insiste l'un des cadres cités plus haut,
tout en saluant « l'aura médiatique » de la patronne actuelle et le
« soutien très fort dont elle bénéficie chez les adhérents ». Reste
que pour l'instant la discussion entre les différents concurrents vire surtout
au pugilat autour des
nouveaux statuts du parti accusés de favoriser le maintien de Marine
Tondelier.
Municipales 2026
À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre À vrai dire,
avant même la présidentielle de 2027, une autre échéance devrait pousser les
Écologistes à préciser leur ligne. Les municipales de 2026 seront
déterminantes pour le parti qui compte cette fois des sortants dans plusieurs
grandes villes comme Lyon, Bordeaux ou Poitiers. Sur le terrain, les grandes
manœuvres ont déjà commencé. Et pas moins que les autres forces de gauche, les
écolos pourraient bien prendre dans plusieurs villes des décisions pas tout à
fait alignées avec leurs appels à l'union au niveau national. « Il y a des
endroits où on partira plutôt avec le PS, d'autres où on sera davantage dans une
logique d'union citoyenne insoumise », admet déjà un cadre écologiste.
Attaché à ce que les décisions soient prises, conformément à la tradition du
parti, « à l'échelle locale », celui-ci appelle néanmoins le
« national » à garder un œil sur les grandes villes.
À Montpellier, où les écologistes sont
divisés, la co-secrétaire locale Julia Mignacca, par ailleurs présidente du
parlement du parti, a par exemple appelé dans Midi Libre à construire
avec les Insoumis une « alternative » au maire sortant PS Michaël
Delafosse. De quoi faire grincer des dents chez les roses : « Les
Écologistes ont besoin des socialistes pour gagner des grandes villes, pointe
une huile du PS. S'ils s'allient avec les Insoumis à certains endroits, il y
aura des répercussions ailleurs… » Une écologiste citée plus haut tente
une énième fois l'apaisement : « On ne peut pas sacrifier l'union sur
les municipales. Il faut se parler, sinon ce sera chacun pour soi et ce sera
irréparable. » À gauche, le risque nucléaire n'est jamais bien loin.
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La déliquescence et la chute vers le fond du
gouffre ou est tombé notre pays depuis que cette Veme république
existe de + 66 ans en fait pas si ancienne que cela puisque j’ai connu comme
ceux de ma génération tous ces présidents passés et présents et après la IV eme
qui n’était pas gérée directement par le peuple qui fut déplorable la France periclite
cela se confirme depuis 1958 !?
Car les Français hyper individualistes
egocentriques principal de leurs défauts n’ont rien trouvé de mieux que de
jeter comme un kleenex usagé le vieux General de Gaulle un des héros de la guerre
mondiale qui de toute façon était âgé a été forcé de démissionner mais après la
précédente république ou ils n’avaient pas la main !?
La cerise sur ce gâteau empoisonné c’est les politiques
politiciennes déplorables menées par ses gouvernements de tous bords et leurs
dirigeants et politiciens qui ne pensent qu’à eux et qui n’ont aucun amour propre
grands donneurs de leçons de bienpensants hypocrites comme notre président
petit bourgeois qui doit être nostalgique de l’ancien régime jusqu’en 1789 avec
notre révolution qu’il l’a remplacé avec les empires Napoléoniens et les républiques
ensuite élus et réélus par ses Français lambda jusqu’à ce jour car pays démocratique
et en plus jusqu’en 2027 puisque notre président est inéligible par la
constitution et dont on n’a pu ou pas voulu se séparer alors que c’était
possible soient qui n’y comprennent rien ou s’en fichent tout simplement en se
regardant le nombril et en se plaignant bien sûr ce qu’on fait le mieux mais
ans résultat !?
Ses artifices pour faire croire par des changements
de noms de partis politiques déjà ringards LFI la France insoumise ou ex LR UMP
UNR UDR etc. ou NFP Nouveau Front Populaire sans oublier cette NUPES ou écolos
trublions ramassis de partis composés d’élus souvent mal élevés !?
La FRANCE est perdue en dessous de l’eau et se
noie chaque jour un peu plus car ruinée tant pis pour nos concitoyens stupides qui
se croient les meilleurs et veulent donner des leçons au reste du monde (comme
MACRON ?!)
Jdeclef 21/02/2024 11h31
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