INTERVIEW L'historien
de l’immigration et directeur d’études à l’EHESS commente la sortie du Premier
ministre…
Valls et
«le manque d’indignation»: «Il livre un discours moralisateur», estime Gérard
Noiriel
«On manque d'indignation dans notre société». Revenant sur les manifestations de ce
week-end en soutien au couple
agressé à Créteil pour ses origines juives, Manuel Valls a déploré le manque
de «mobilisation» de la société face au racisme et à l'antisémitisme.
La France a-t-elle oublié comment s’indigner ? Gérard Noiriel,
historien de l’immigration et directeur d’études à l’EHESS analyse pour 20 Minutes les dessous d’une démobilisation
française.
Les
Français ne savent-ils plus s’indigner?
Les gens ont aujourd’hui tendance à
réagir de façon épidermique à l’actualité, et ne s’inscrivent plus dans une
action militante à long terme, comme ce pouvait être le cas dans les années
1970 par exemple. Pour autant, je ne pense pas qu’ils soient moins vertueux ou
qu’ils aient moins de sens moral. Face à des questions qui tournent en boucle
dans le débat public, il y a peut-être une forme de lassitude. Souvent traitées
à la lumière de faits divers, ces thématiques ont été banalisées et la parole
galvaudée.
Comment
enrayer cette démobilisation?
Mettre l’accent sur la responsabilité
des citoyens pour les faire culpabiliser n’est pas la solution. Quand j’entends
Manuel Valls livrer un discours moralisateur, en reprochant aux Français de ne pas assez
s'indigner,
je désapprouve. Les pouvoirs publics ont une responsabilité à assumer et
la mobilisation civique des citoyens ne se décrète pas depuis un plateau
de télévision. Ce sont les acteurs de terrain, ceux qui travaillent au
quotidien dans les quartiers populaires, qui peuvent lutter efficacement contre
les préjugés. Il faudrait valoriser davantage leur action et relancer une
véritable politique d’éducation populaire pour redonner au peuple sa capacité
d'indignation.
Un
sondage IFOP pour la Fondapol faisant état d’une montée de l’antisémitisme chez
les musulmans fait polémique, l’intitulé des questions et les méthodes d’enquête
sont discutés. Quelles influences peuvent avoir des chiffres ainsi collectés?
C’est un phénomène que je dénonce depuis
longtemps et pour lequel il y a matière à s’indigner! La façon même dont les instituts de sondage
formulent parfois les questions a une influence directe sur le résultat de
l’enquête.
Ce n’est pas anodin d’affirmer « les Français pensent
que… » ou « les musulmans pensent que… ». Avec ce type
de questionnaires, on crée des catégories de population, on induit des réponses
et on engendre une suspicion qui alimente les préjugés.
C'est la violence quotidienne qui
devient hélas banalisation!
Et semble-t-il les autorités bien
pensantes qui savent si bien s'offusquer, fustiger de tels actes mais surtout
quand il s'agit de communautés touchées par ceux-ci poussent des "cris d'orfraies outrés"!
Ho bien sur le code pénal prévoit des
sanctions et les peines encourues pas de tels actes auxquels est associée une
notion de faits aggravants!
Mais il y a toutes sortes de violences
qui vont de verbales à l'extrême barbarie (et
par ce nombre important d'actes divers et délits variés on, arrive à les
banaliser)
Cette insécurité qui risque de devenir
insupportable il faut la traiter avec rigueur quelque soit les faits et les
motifs et ne pas cibler telles ou telles communautés (pour indirectement les fragiliser) et enfin relater les faits et
montrer indiquer les peines encourues après que les auteurs soit arrêtés
identifiés et jugés avec rigueur à chaque affaire pour que les auteurs ou
malfaisants réfléchissent avant d'agir!
Alors peut être la banalisation et la
fausse l'indignation de façade diminuera peut être en faisant prendre
conscience des réalités quotidiennes!
Declef | 09.12.2014
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